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Biodiversité : les 78 sites essentiels pour la survie d'espèces sensibles

Une étude, publiée dans la revue Science, a identifié 78 sites essentiels à la conservation d'espèces sensibles d'amphibiens, d'oiseaux et des mammifères.

Biodiversité  |    |  D. Laperche
Biodiversité : les 78 sites essentiels pour la survie d'espèces sensibles

Exceptionnellement irremplaçables, c'est ainsi que sont désormais qualifiés soixante-dix-huit sites dans le monde, selon une étude publiée dans la revue Science (1) du 15 novembre.

Les raisons de cette distinction ?"L'irremplaçabilité correspond à un indice de responsabilité des aires protégées pour éviter l'extinction d'amphibiens, d'oiseaux et des mammifères, explique Soizic Le-Saout, premier auteur de l'article, doctorante pour le centre d'écologie fonctionnelle et évolutive (CEFE/CNRS), nous avons mis en évidence ces sites pour leur importance dans la conservation de la biodiversité à l'échelle mondiale".

Un refuge pour plus de 600 espèces sensibles

Ces sites hébergent en effet la majorité des populations de plus de 600 espèces sensibles. Certaines vivent essentiellement voire exclusivement dans ces aires. "Nous nous sommes basés sur la liste rouge des 21.500 espèces menacées de l'UICN et celle des 173.000 aires protégées terrestres de protected planet et nous avons superposé ces deux sources", développe Soizic Le-Saout.

Au final, les sites visés concernent 137 aires protégées dans 34 pays. En France, les zones identifiées se situent en Guadeloupe et en Martinique. Elles constituent des refuges pour des espèces comme l'allobate de la Martinique (Allobates chalcopis). Cet amphibien n'a été observé que dans une zone de moins de 5 km2 sur le versant Sud-Est de la Montagne Pelée, dans le Parc Naturel Régional de la Martinique. De la même manière, l'oiseau Moqueur Gorge blanche (Ramphocinclus brachyurus) n'a élu domicile que dans la Presqu'île de la Caravelle en Martinique et dans l'île de Sainte Lucie (au sud de la Martinique). L'espèce est aujourd'hui menacée par la perte de son habitat naturel (forêt sèche) et par la prédation par des mammifères invasifs (rats et mangoustes).

Dans le Parc National de Guadeloupe, l'amphibien Eleutherodactylus pinchoni est menacé par la pollution aux pesticides utilisés dans les plantations de bananes, le défrichement des forêts pour l'agriculture, l'étalement urbain et des prédateurs introduits (en particulier les rats, les chats et les mangoustes).

"L'outil pourrait être utilisé par les gestionnaires des aires protégées pour connaître les espèces à l'échelle mondiale pour lesquelles cette zone est particulièrement importante et mettre en place des systèmes de gestion adaptés localement ", pointe Soizic Le-Saout.

La reconnaissance du Patrimoine Mondial de l'UNESCO

La moitié de la surface recouverte par ces aires protégées n'est pas reconnue Patrimoine Mondial de l'Unesco, comme le Parc Naturel National de la Sierra Nevada de Santa Marta en Colombie, considéré pourtant par l'étude comme "le site le plus irremplaçable du monde pour les espèces menacées".

Les aires protégées peuvent remplir leur rôle pour réduire la perte de biodiversité uniquement si elles sont gérées efficacement, constate Simon Stuart, président de la Commission pour la Survie des Espèces de l'UICN, les budgets pour la conservation sont limités, (…) les gouvernements devraient donc prêter une attention tout particulière à l'efficacité de la gestion des aires protégées les plus irremplaçables.”

Pour protéger les espèces sensibles, l'étude préconise donc aux différents gouvernements d'utiliser la reconnaissance du patrimoine mondiale de l'Unesco.

"Pour être admis au Patrimoine naturel, ces sites doivent s'engager à respecter des normes et règles qui devraient garantir leur conservation", précise Soizic Le-Saout.

1. Protected Areas and Effective Biodiversity Conservation Science (Vol 342), 15 november 2013<br /><br />Soizic Le Saout, Michael Hoffmann, Yichuan Shi, Adrian Hughes, Cyril Bernard, Thomas M. Brooks, Bastian Bertzky, Stuart H. M. Butchart, Simon N. Stuart, Tim Badman, Ana S. L. Rodrigues
http://www.sciencemag.org

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