"Nous ne pouvons pas ignorer plus longtemps le changement global et l'écroulement sans précédent des espèces, nous ne pouvons pas perdre plus de temps alors que nous connaissons les actions à mener", alertent les quinze principales associations (1) de protection de la nature françaises.
Cet appel à l'attention du Gouvernement a été lancé le 19 septembre à l'occasion d'une conférence de presse à Paris. Les dirigeants des quinze ONG ont formulé 19 propositions (2) qu'ils ont classées en fonction des avancées déjà obtenues ou non et de leur importance, notamment au regard des objectifs d'Aichi à atteindre en 2020. Parmi les plus gros retards figurent la protection des zones humides, l'accompagnement de la transition de l'agriculture ou encore la suppression des incitations à détruire la biodiversité. Les associations annoncent qu'elle actualiseront chaque année cette plateforme et interpelleront le Gouvernement sur l'état de prise en compte des propositions.
Les ONG rappellent à toutes fins utiles que la France a ratifié la convention sur la diversité biologique en 1994 et qu'elle s'est dotée en 2004 d'une stratégie nationale pour la biodiversité. "L'objectif affiché était de stopper la perte de biodiversité d'ici 2010, rappellent-elles. A mi-chemin de la deuxième stratégie nationale 2011-2020, force est de constater que, loin de stopper l'érosion, la France assiste à l'effondrement de son patrimoine écologique". D'où leur appel à mettre en œuvre "des mesures simples, de bon sens et peu coûteuses qui lui permettront de rempli ses obligations".
Le 14 septembre devant la presse, Christophe Aubel, directeur de l'Agence française pour la biodiversité (AFB) s'accordait sur le fait que la stratégie nationale pour la biodiversité "s'était un peu essoufflée". La réunion du Comité national de la biodiversité en octobre prochain devrait être l'occasion de relancer le dispositif, avait-il précisé.