La biodiversité augmente la stabilité de la végétation face aux fluctuations climatiques : c'est l'un des résultats d'une étude d'une équipe de l'Inra, en collaboration avec des universités suédoise et singapourienne.
Depuis 1996, ces dernières simulent des pertes de biodiversité dans un archipel de 30 îles forestières au nord de la Suède. Ces îles diffèrent notamment en terme de productivité et de fertilité des sols. Les chercheurs se sont concentrés pour cela sur trois espèces de buissons : la myrtille, l'airelle rouge et la camarine hermaphrodite.
Un de leurs résultats montre que l'effet de la perte de biodiversité sur la production de biomasse diminue avec le temps. Cette diminution était plus forte sur les îles les moins productives et les moins fertiles. L'explication selon les chercheurs ? Les espèces restantes augmentent progressivement la mise en place d'effets compensatoires et accèdent à une meilleure utilisation des ressources ainsi qu'une optimisation de l'espace laissé vacant par l'espèce perdue.
Sur cette période d'une vingtaine d'année, les scientifiques ont toutefois constaté que les variations temporelles dans la production de biomasse étaient plus importantes pour les espèces seules. Selon eux, la biodiversité augmenterait donc la stabilité des communautés végétales face aux fluctuations climatiques au cours du temps.
"Cela souligne (...) la nécessité de la mise en place de politiques publiques de conservation visant à encourager la préservation de la biodiversité afin de maintenir une productivité élevée au sein d'une large gamme d'écosystèmes parfois très contrastés", pointe l'Inra.