Pourquoi la biodiversité est-elle toujours aussi menacée, alors que les publications scientifiques attestant de sa dégradation s'accumulent ? "L'un des obstacles majeurs serait la recherche constante d'arbitrages plus favorables aux activités humaines qu'à la protection de la nature", estiment des chercheurs du CNRS qui ont évalué la connaissance scientifique liée à la perte de biodiversité ainsi que les raisons de cette dégradation. Leur étude est publiée ce lundi 10 septembre dans Trends in Ecology and Evolution.
Les chercheurs ont étudié les 12.971 articles de recherche publiés ces quinze dernières années dans les principales revues scientifiques dédiées à la conservation. "Leur première conclusion est sans appel", explique le CNRS, ajoutant que "les principales menaces qui pèsent encore sur la biodiversité sont en réalité connues depuis 40 ans". Ces "quatre grands maux" sont la surexploitation des ressources (surchasse ou surpêche par exemple), la fragmentation des habitats des espèces, l'introduction d'espèces invasives et les extinctions en chaîne qui peuvent découler des trois premiers maux. A cela s'ajoutent "les changements climatiques qui déséquilibrent plus encore les milieux naturels", poursuit le CNRS.
Pour autant, la littérature scientifique présente aussi des "propositions de solutions durables, compatibles avec les activités humaines". Et de conclure que "le frein majeur réside plutôt dans la demande de compromis toujours plus favorables à l'exploitation plutôt qu'à la conservation".