L'abondance en insectes est similaire sur les dépendances des infrastructures linéaires de transport (routes, autoroutes, voies fluviales, voies ferrées, gazoducs, lignes électriques) que dans des milieux naturels analogues. Le nombre d'insectes peut même parfois être supérieur si l'on considère les abords des seules routes. En revanche, la richesse globale en espèces d'insectes ne diffère pas entre les accotements des infrastructures linéaires de transport et les habitats comparés.
Telles sont les conclusions de la revue systématique sur les dépendances d'infrastructures de transport et la biodiversité publiée le 5 février dans la revue Environmental Evidence. Cette revue systématique, la première produite en France sur le thème de la biodiversité, a été pilotée par l'unité mixte de service Patrinat créée le 11 décembre dernier entre l'Agence française pour la biodiversité (AFB), le Muséum national d'histoire naturelle (MNHN) et le CNRS.
Plusieurs facteurs expliquent ces résultats plutôt positifs pour les infrastructures de transport. "La « naturalité » des dépendances exerce un effet bénéfique", indique Romain Sordello, chef de projet "Connectivité écologique et expertise Trame verte et bleue" dans l'unité mixte de service. Ainsi, l'abondance de pollinisateurs ou le fait par exemple de privilégier des espèces autochtones va jouer en faveur de la biodiversité.
"Le paysage qui environne la dépendance est également déterminant", indique le chercheur. La présence de zones urbanisées ou agricoles dans les environs a tendance à abaisser la biodiversité hébergée dans les dépendances alors que les zones naturelles et forestières la favorise.
En d'autres termes, les abords des infrastructures de transport peuvent ne pas être défavorables aux insectes, à condition qu'ils soient bien gérés et qu'il existe une interdépendance avec des milieux eux-même riches en biodiversité.