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Actu-Environnement

Liste rouge mondiale 2013, entre espèces menacées et espèces disparues, un tableau bien alarmant

L'UICN dévoile la mise à jour 2013 de sa liste rouge et dresse un bilan inquiétant du niveau de dégradation de la biodiversité mondiale : 33 espèces de conifères menacées, de nouvelles disparitions et des efforts encore trop limités.

Biodiversité  |    |  M. Brisac

L'Union internationale pour la conservation de la nature (1) (UICN) a publié la mise à jour de sa liste rouge. Ce sont désormais 20.934 espèces qui sont menacées d'extinction sur les 70 294 évaluées, dont les organismes les plus anciens et les plus grands de la planète : les conifères.

Cette mise à jour de l'UICN offre la première réévaluation mondiale des populations de conifères depuis 1998. Les résultats démontrent que 34% des cèdres, cyprès, sapins et autres conifères sont aujourd'hui menacés d'extinction, ce qui représente une augmentation significative de 4% depuis 1998. Au total, ce sont les statuts de 33 espèces de conifères qui ont été dégradés, notamment celui du pin de Monterey (Pinus radiata), le plus communément planté au monde et celui du cèdre de l'Atlas (Cedrus atlantica). Ces deux espèces ont vu leur statut passer de "Préoccupation mineure (2) " à "En danger". Les forêts de conifères ont une valeur écologique importante : ce sont des puits de carbone essentiels, bien plus efficaces que les forêts tempérés et tropicales. A cette valeur écologique s'ajoute une valeur économique : les résineux sont utilisés dans la fabrication du papier, dans la production du bois mais certains d'entre eux, comme les ifs, fournissent aussi des agents anti-cancéreux.

Chiffres clés 2013

Espèces évaluées = 70.294
Espèces menacées = 20.934
Éteintes = 799
Éteintes à l'état sauvage = 61
En danger d'extinction = 4.227
En danger = 6.243
Vulnérables = 10.464
Quasi menacées = 4.742
Préoccupation mineure = 31.846
Données insuffisantes = 11.671
L'UICN, via cette mise à jour, s'est aussi intéressée pour la première fois aux crevettes d'eau douce et aux conidés, des escargots marins dont les toxines mortelles sont très précieuses dans la fabrication de médicaments. A l'heure actuelle, 28% de ces espèces de crevettes et 8% de ces espèces de conidés sont menacées d'extinction alors qu'elles ont un rôle important dans les écosystèmes marins. "Cette évaluation [des conidés] marque un tournant rendu possible par la collaboration innovante entre les négociants en coquillages et les experts scientifiques ", explique Howard Peters de l'Université de York, membre du Groupe de spécialistes des mollusques au sein de la Commission de la sauvegarde des espèces (CSE) à l'UICN. Pour la première fois, de précieuses informations ont ainsi été obtenues grâce au développement des échanges avec les acteurs locaux, concernant notamment la distribution, le commerce et les menaces qui pèsent sur ces espèces.

Une situation alarmante malgré les efforts de conservation

Selon Simon Stuart, président de la commission de la sauvegarde des espèces à l'UICN, "une fois de plus, la mise à jour de la Liste rouge de l'UICN nous apporte des nouvelles inquiétantes ". Trois nouvelles espèces ont été déclarées "Eteintes" : le scinque géant du Cap Vert (Chioninia coctei), le Cyprinnodon de Santa Cruz (Cyprinodon arcuatus) et la crevette d'eau douce (Macrobrachium leptodactylus). "Toutefois, nous assistons également à des réussites" précise Simon Stuart, comme la mise en place de mesures de conservation ayant permis d'améliorer la situation du Cyprès de Lawson (Chamaecyparis lawsoniana), en instaurant de nouvelles mesures de gestion et en plantant des individus résistants aux maladies. Ces réussites se traduisent également par la découverte de nouvelles sous populations, comme très récemment celle de la rainette aux yeux verts au Costa Rica. Il n'en reste pas moins que "des efforts bien plus importants encore devront être déployés, car la tendance générale à l'extinction se poursuit pour de nombreuses espèces" conclut le président de la commission.

Un bien triste classement pour la France

Avec 1.039 espèces menacées au niveau mondial présentes sur son territoire, en métropole et en outre-mer, la France fait parti des 10 pays hébergeant le plus grand nombre d'espèces animales et végétales menacées et détient le triste classement de 5ème au rang des pays les plus concernés, après l'Equateur, la Malaisie, les USA et l'Indonésie, et devant le Mexique, l'Inde, la Chine, l'Australie et le Brésil. Sa responsabilité dans la préservation de la biodiversité, tant au niveau mondial qu'européen, est importante. En juin dernier l'UICN affirmait, via un communiqué, que la France "se doit de donner une nouvelle ambition forte à sa politique de préservation des espèces et des écosystèmes, à la hauteur des enjeux présents sur son territoire".

1. Consultez notre dossier
https://www.actu-environnement.com/ae/dossiers/biodiversite-convention-conference-nagoya/biodiversite-nagoya.php4
2. catégorie utilisée pour les espèces ne courant qu'un risque d'extinction relativement faible

Réactions5 réactions à cet article

Je réagi par rapport à la disparition de la crevette d'eau douce qui n'est pas juste car au Congo Brazzaville dans le fleuve Niari, c'est une espèce qui est très pêchée. Ma société ECO DURABLE travaille depuis des années sur cette espèce.

KAYA | 05 juillet 2013 à 10h28 Signaler un contenu inapproprié

La population du fleuve Niari à l'échelle de la planète représente elle la survie de l'espèce ? Surement pas.

Haitor | 09 juillet 2013 à 11h27 Signaler un contenu inapproprié

bonjour
le cedre de l 'Atlas serait plante en Allemagne
afin de répondre aux dérèglements climatiques
qu 'en est il?

Jean Paul Vieron | 13 juillet 2013 à 09h29 Signaler un contenu inapproprié

Je suis fier de constater d'autres personnes se préoccupent de la protection de la flore ; je suis originaire d'une région du sud Cameroun ( Kribi rural)où la protection des espèces n'est guère la préoccupation des uns et des autres . Que puis je faire pour intéresser l'opinion internationale à ce qui se passe chez nous?

ADO | 19 juillet 2013 à 15h35 Signaler un contenu inapproprié

La corruption soit être certes combattue, mais il faut aussi former les gestionnaire des AP en Afrique et mettre en place un mécanisme de suivi des activités dans les AP, une interconnexion fonctionnelle entre les différentes AP d'Afrique ne serait ce que par région.

BAMANA | 14 février 2014 à 09h38 Signaler un contenu inapproprié

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