Cette conclusion est issue de l'analyse d'une quinzaine de projets réalisés dans 12 pays d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine. Le rapport, intitulé Small Scale Bioenergy Initiatives: Brief Description and Preliminary Lessons on Livelihood Impacts from Case Studies in Latin America, Asia and Africa, met en effet en évidence les nombreux avantages qui peuvent découler de la production d'énergie à partir de la biomasse en milieu rural : accroissement du rendement des ressources naturelles lorsqu'on crée de l'énergie à partir de déchets qui autrement seraient incinérés ou pourriraient, création de sous-produits utiles tels que des engrais grâce à la production de biogaz, possibilité de produire simultanément de la nourriture et du carburant en intercalant les cultures…
Dans tous les cas examinés, y compris ceux qui vendaient des produits bioénergétiques à un plus vaste marché, la communauté locale a bénéficié d'un meilleur accès à l'énergie, tant pour les utilisations domestiques que commerciales, indique Olivier Dubois, expert en bioénergies au département des ressources naturelles de la FAO. L'étude montre également qu'en période de crise énergétique, l'utilisation de la bioénergie a souvent protégé d'une certaine façon les populations rurales pauvres des aléas du marché des combustibles fossiles.
Selon la FAO, dans toutes les opérations étudiées dans le rapport, la production de bioénergie n'a pas mis en péril la sécurité alimentaire, soit parce qu'elle est produite à partir de cultures ne servant pas à l'alimentation, soit parce qu'elle est produite sur de très petites parcelles ou terres marginales. Les préoccupations sur l'impact que les biocarburants utilisés pour le transport auront sur l'environnement, sur les ressources en eau et sur la sécurité alimentaire ont éclipsé les nombreux bénéfices que les populations pauvres peuvent en tirer, explique la FAO.