Vendredi 7 juillet 2017, le ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot, a décidé de faire appel de la décision du tribunal administratif de Marseille (Bouches-du-Rhône) qui avait annulé l'autorisation d'exploitation de la centrale biomasse de Gardanne début juin. Après l'exploitant de la centrale, Uniper, c'est au tour de l'Etat de faire appel. Stéphane Bouillon, préfet de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur l'a annoncé lors de la séance plénière du Conseil régional, rapporte La Provence.
Cette annonce survient au lendemain de la présentation par Nicolas Hulot de son plan climat, où il a annoncé la fermeture des quatre centrales charbon françaises, dont celle de Gardanne, d'ici 2022. La centrale biomasse avait été retenue lors du quatrième appel à projets biomasse de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), pour la reconversion de son unité 4 du charbon à la biomasse. Initialement, la production devait être lancée en 2014, puis au second trimestre 2016.
Les parcs naturels du Verdon et du Lubéron ainsi que deux communautés de communes des Alpes-de-Haute-Provence et diverses associations de défense de l'environnement telles que FNE ont déposé un recours contre ce projet. Au centre de la polémique : le plan d'approvisionnement de la centrale, qui devrait consommer 855.000 tonnes de combustibles par an pour fournir 6% de l'électricité régionale. Selon ces collectivités et associations, l'étude d'impact était insuffisante, car elle ne portait que sur un périmètre de trois kilomètres autour de la centrale et ne tenait pas compte des sites de prélèvement de bois forestier. Début 2016, Uniper estimait que la centrale biomasse devrait se fournir dans un rayon de 250 kilomètres pour couvrir 85% de son approvisionnement.
La centrale charbon de Gardanne emploie 150 salariés, qui comptent beaucoup sur la reconversion en centrale biomasse, surtout après l'annonce de la fermeture des unités charbon d'ici 2022.