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Sans soutien public, le marché du biométhane deuxième génération n'émergera pas

La société de conseil Alcimed indique que le coût élevé du biométhane produit à partir de biomasse lignocellulosique rend l'émergence de la filière difficile. Seul un coup de pouce pourrait inciter les industriels à se lancer.

Energie  |    |  S. Fabrégat
Environnement & Technique N°329
Cet article a été publié dans Environnement & Technique N°329
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Aujourd'hui au stade pré-industriel, la filière du biométhane deuxième génération (bioSNG) a besoin d'une réglementation incitative pour se développer, analyse Alcimed, qui a publié le 3 septembre un point sur ce gaz produit par gazéification de biomasse ligno-cellulosique (bois et paille). La première génération de biométhane, qui consiste en la méthanisation de déchets ménagers ou agricoles, est aujourd'hui mature.

100 TWh/an en 2020 ?

Une étude publiée par GrDF en février 2013 dans le cadre du débat sur la transition énergétique estimait que les potentiels de production de biométhane 2G pouvaient atteindre 100 TWh/an sur la base d'un scénario bas à l'horizon 2020 et 250 TWh/an avec un scénario haut à l'horizon 2050.
Pourtant, ce dernier affiche de nombreux atouts, souligne la société de conseil. D'une composition identique à celle du gaz naturel, il pourrait être stocké et transporté par le réseau existant. Il affiche un rendement énergétique élevé, proche de 60%. Enfin, produit à partir de biomasse lignocellulosique, il ne pose pas la question du conflit d'usage des sols.

Un coût de production élevé

Mais face à ces atouts, le bioSNG a un inconvénient de taille : son coût de production élevé, lié à la multiplicité des étapes de production nécessaires. "Aujourd'hui, les technologies de production du bioSNG ne permettent pas d'établir un coût de production fiable pour ce produit. Mais les principaux experts du secteur s'accordent à dire que, même à terme, dans une phase de commercialisation importante, le prix du bioSNG sera très vraisemblablement sensiblement supérieur à celui du gaz naturel".

Résultat : le BioSNG "se retrouve en concurrence directe avec le gaz naturel et son avenir semble compromis si l'aspect économique est uniquement pris en compte". En effet, investisseurs et industriels restent frileux et attendent des signaux positifs de la part des pouvoirs publics.

Pour l'heure,"les projets actuels de production de bioSNG sont peu nombreux en Europe. Aucune installation n'est en fonctionnement, seuls des pilotes de démonstration tels que Gaya en France ou GoBiGas en Suède sont en cours de développement". Deux autres projets seraient en discussion (Bio2G d'EON et le projet d'ECN en partenariat avec la société HVC).

Des obligations d'incorporation pour impulser un marché

Parmi les incitations au développement de ce gaz, la société de conseil émet plusieurs pistes, comme imposer une part de gaz vert dans la consommation. "Cette démarche déjà utilisée pour l'électricité verte impose aux fournisseurs d'inclure un certain pourcentage de gaz vert dans leur production ou dans leur mix, et aux utilisateurs un tarif d'achat plus important". Une autre piste serait de cibler un secteur et lui imposer d'utiliser 100% d'énergie renouvelable. "C'est, par exemple, le cas de la Suède et du Danemark qui se sont engagés dans le secteur des transports avec un objectif 100% renouvelable d'ici 2030".

Un développement local serait plus "vert"

In fine, le bioSNG pourrait être développé selon deux modèles différents. Les unités de production massives et centralisées atteindraient plus facilement une rentabilité économique. Mais elles nécessiteraient d'importer de la biomasse en grande quantité, ce qui pose la question de l'impact environnemental d'un tel développement.

"Une solution décentralisée, faisant appel à un approvisionnement local dans une optique de développement territorial paraîtrait plus séduisante d'un point de vue environnemental mais également pour valoriser au mieux la chaleur produite. Elle rendrait certainement l'équation économique plus complexe à résoudre, faute d'effet d'échelle", estime Jean-Philippe Tridant Bel, directeur de l'activité Energie et Environnement d'Alcimed.

Réactions2 réactions à cet article

Indirectement, on dit ici qu'il est plus avantageux d'utiliser le gaz de schiste. C'est amusant, mais froidement la réalité.
Qui en France sera prêt mais surtout capable de s'abstenir d'acheter des produits élaborés à partir de gaz fossile (entre autre tous les produits majeurs du bâtiment (tuiles, isolants, carreaux, ciment,...) pour aider la filière biogaz?
Mais surtout ne pas acheter les produits étrangers qui sont élaborés sans ces contraintes...
Imposer, c'est courir à l'augmentation du chômage, ne pas imposer ce n'est pas pour demain.
Ou alors continuer la recherche pour des solutions moins coûteuses. Il n'y a pas de raison de ne pas y arriver, mais la recherche prend du temps.

zaravis | 06 septembre 2013 à 10h00 Signaler un contenu inapproprié

Procédés non rentable ? Eh bien pas d'exploitation. Comme pour les gazs de schistes.
On marche sur la tête. Produire du gaz à partir de ressources primaires (bois de forêt) est ridicule. Il faut stopper cela. Oui au biogaz, mais uniquement produit à partir de déchets. Car si on se met à fermenter toute la matière organique on va avoir de sacrée tonne de reliquat de fermentation à traiter. (Oui la fabrication de biogaz produit des déchets)
La R&D est la bonne voie à prendre. Pour l'instant le système n'est pas mature, eh bien il faut le retravailler.
Enfin, considérer qu'il n'y a pas de conflit d’intérêt avec une exploitation du bois et de la paille me semble un peu osé.
Quid des prix du bois et de la paille si cette technique abouti à de grosse implantation. Quid des effets sur les forets déjà exploitées pour le bois-énergie.
A mon sens, la voie pertinente du biogaz passe uniquement par un moyen alternatif de traitement des déchets.

Terra | 10 septembre 2013 à 11h43 Signaler un contenu inapproprié

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