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Île-de-France : une unité de méthanisation verra le jour en 2025 dans le port de Gennevilliers

Deux syndicats d'Île-de-France, Syctom et Sigeif, et l'entreprise de collecte des déchets, Paprec, s'allient pour un projet de méthanisation au nord de la capitale. Leur pari ? Traiter et valoriser les biodéchets triés à la source dès 2024.

Energie  |    |  F. Gouty
Île-de-France : une unité de méthanisation verra le jour en 2025 dans le port de Gennevilliers

Le port de Gennevilliers (Hauts-de-Seine) accueillera bientôt son propre site de méthanisation. Le 21 juin, le Syctom, syndicat de traitement des ordures ménagères franciliennes, et le Sigeif, syndicat intercommunal chargé de la distribution publique de l'énergie en Île-de-France, ont présenté leur projet « Biométhanisation » (nom provisoire) dont ils ont attribué la concession au groupe de collecte et de recyclage des déchets, Paprec. Financé à une hauteur d'environ 50 millions d'euros par les trois acteurs, le projet prépare actuellement les demandes de permis de construire et de dérogation environnementale, avant d'entamer l'enquête publique. Les travaux doivent débuter en janvier 2024 pour une mise en service prévue courant 2025.

La future unité de méthanisation produira 30 gigawattheures (GWh) de biométhane par an, injectés dans le réseau de gaz urbain. Par ailleurs, ce biogaz fournira, d'une part, l'énergie électrique et calorifique nécessaire à l'installation. Et, d'autre part, il participera à l'alimentation en bioGNV de la station d'avitaillement des 120 bus de la Sigeif Mobilités, installée à quelques centaines de mètres du site.

Traiter les déchets alimentaires bientôt triés à la source

L'objectif ? Traiter les déchets alimentaires triés à la source dès le 1er janvier 2024. Ce nouveau tri sera rendu obligatoire, à tous les producteurs et détenteurs de biodéchets, par la loi Antigaspillage pour une économie circulaire (Agec), conformément à la réglementation européenne. « Le Syctom récupère chaque année 1,8 million de tonnes d'ordures ménagères résiduelles (OMR), dont la composition en déchets alimentaires se situe entre 25 à 30 %, énonce Éric Cesari, président de l'association et vice-président de la Métropole du Grand-Paris. L'unité de Gennevilliers ne sera pas suffisante à terme, mais c'est un début. » Le Syctom projette d'alimenter les futurs méthaniseurs grâce à 50 000 tonnes de biodéchets par an, soit 10 % du gisement potentiel.

Les déchets collectés proviendront, en premier lieu, de sources privées, le temps de laisser se déployer les nouvelles règles de tri dans la population générale. « Cette usine devra faire des petits à l'avenir pour mobiliser toute l'étendue de l'approvisionnement disponible », remarque ainsi le nouveau président de Paprec, Sébastien Petithuguenin. Pour cela, il faudra compter sur d'autres départements de la région, comme la Seine-et-Marne ou le Val-d'Oise, dont l'espace est moins accaparé que celui du port de Gennevilliers, qui regroupe déjà un grand nombre d'usines et de sites industriels.

Néanmoins, cette faiblesse fait également la force du projet. « Le port de Gennevilliers est situé au plus près des zones de collecte des déchets alimentaires, ce qui permet de limiter les distances de transport », soulignent les trois porteurs de projet. De plus, le site pourra s'appuyer sur le transport fluvial, notamment pour livrer le digestat. Dans cette optique, une barge de transport, alimentée d'abord en « biocarburant local », puis par du biogaz produit par l'unité elle-même, sera employée chaque semaine pour éviter le déplacement de l'équivalent de 30 camions.

Produire un digestat le plus « bio » possible

Grâce à cette nouvelle unité de méthanisation, Paprec fournira, à terme, 43 000 tonnes de digestat par an (de quoi être épandu sur 2 000 hectares de terres chaque année). Le tout sera délivré à NatUp, une coopérative agricole normande qui regroupe plus de 7 000 exploitants. Le digestat sera envoyé par voie fluviale sur des sites de stockage de NatUp, dans l'Eure et dans l'Eure-et-Loir. Paprec souhaite en faire une valorisation de premier choix : un « biofertilisant », plutôt qu'un déchet. Le groupe de Sébastien Petithuguenin compte même déposer une demande d'autorisation de mise sur le marché auprès de l'Agence nationale de sécurité alimentaire (Anses) pour y parvenir. Pour cela, il s'appuiera sur un traitement hydromécanique afin d'assurer la « propreté » des intrants et du digestat qui en découle.

Cette « brique de déconditionnement », connue sous le nom de procédé BTA (en référence à la société allemande qui l'a breveté, la Bio Technische Abfallverwartung), se constitue d'un « hydropulpeur », structure remplie d'eau dans laquelle sont plongés les déchets fermentescibles. Plusieurs étapes de séparation et d'épuration sont alors réalisées : les objets lourds ou flottants, comme le plastique, sont récupérés, de même que le sable et les particules fines en suspension. La « pulpe » restante (l'eau contenant les matières organiques dissoutes) est introduite, quant à elle, dans le méthaniseur en voie liquide, produisant ainsi un « digestat exempt de toute matière indésirable et constituant un fertilisant agricole de qualité », soulignent les porteurs de projet. Les eaux usées rejetées par le procédé seront réutilisées dans un système de boucle fermée.

Réactions6 réactions à cet article

Bonjour,
Merci pour cet article.
Savez-vous quelle surface occupera cette usine ?

DRIEA | 28 juin 2022 à 09h32 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour DRIEA,

Merci pour votre commentaire et votre lecture.

Pour vous répondre : la parcelle devrait couvrir environ 18 000 m2 (1,8 ha), si l'on s'appuie sur la part végétalisée qui a été annoncée (5000 m2 donc 28 %).

Félix Gouty Félix Gouty
28 juin 2022 à 09h41
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Bonjour,
Ai-je bien saisit qu'au moins une partie du digestat sera acheminé par voie fluviale ?

Daniel | 28 juin 2022 à 22h59 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour Daniel,
Merci pour votre lecture et merci pour votre commentaire. Pour vous répondre, a priori, tout le digestat sera transporté par voie fluviale.

Félix Gouty Félix Gouty
29 juin 2022 à 16h00
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Merci Félix,
Alors croisons les doigts pour qu'aucun déversement n'ait lieu sur le fleuve ... rappelons-nous de Châteaulin et des multiples accidents de déversement de digestat dans les rivières qui ont condamner une très grande partie des ressources halieutiques et privé d'eau potable des dizaines de milliers de personnes ...

Daniel | 29 juin 2022 à 17h19 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour,
La puissance annoncé de production 30 GWh est elle avant injection?? en sachant qu'il y a environ 50% de perte pour l'épuration du gaz (chiffre pour les méthaniseurs dit agricole).
Nous avons constaté la présence de plastic dans les usines utilisant les déchets de l'agro alimentaire.
Le projet demande déjà des dérogations environnementales?? d'urbanisme?? - Dans le Lot un méthaniseur, a une une dérogation de ne pas stériliser les déchets d'abattoir au motif que ce ne serait pas rentable -(Bioquercy -Gramat).
La surface annoncée des épandages ne semble pas suffisante, puisqu'il doit y avoir une rotation??

AUCASOU | 30 juin 2022 à 09h08 Signaler un contenu inapproprié

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