A Bonn (Allemagne) où se tiendra la prochaine conférence des Nations unies sur le climat, du 8 au 18 mai prochain, la question des conflits d'intérêt, soulevée par une coalition de pays en développement l'année dernière, pourrait revenir sur le devant de la scène.
Si le monde des affaires est statutairement associé aux négociations onusiennes dans le cadre d'un processus multi-acteurs via le groupe accrédité des Bingo (Business and industry non-governmental organizations), son influence grandissante, à travers la présence des industries fossiles, interroge certaines parties prenantes.
Un grand nombre de pays du Sud dont la Bolivie, l'Equateur, l'Inde et le Groupe Afrique ont ainsi exigé que la Convention cadre des Nations unies sur le climat (Ccnucc) revoie ses procédures et ses pratiques afin d'identifier les lobbies industriels qui interfèrent avec les négociations pour protéger des intérêts contraires à l'objectif du traité.
Il s'agit, pour ces pays, de protéger l'élaboration des politiques publiques de l'ingérence du secteur des énergies fossiles et d'élaborer une formalisation de ce processus sur la base d'une définition des conflits d'intérêt. Une demande qui se heurte aux intérêts des Etats-Unis, dont le secrétaire d'Etat Rex Tillerson chargé de conduire les affaires étrangères est lui-même l'ancien PDG d'Exxon Mobil, soutenus par l'Australie, le Brésil et l'Union européenne.
L'ONG Corporate Accountability International pointe dans un rapport l'influence de puissants réseaux tels que la Chambre de commerce des Etats-Unis, du Business Roundtable, basé à Washington, de Fuels Europe, consortium de l'industrie pétrolière et des raffineries européennes, de l'Association nationale minière des Etats-Unis, du Business Council d'Australie, et de la Chambre de commerce internationale.