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Actu-Environnement

En Bretagne, la méthanisation accompagne l'industrie de l'algue

Du côté de Plougenast en Bretagne, un industriel spécialisé dans la production d'algues mise sur la méthanisation de lisier pour fournir du CO2 et chauffer ses installations. Les premiers tests sont concluants, le passage à grande échelle est imminent.

Reportage vidéo  |  Déchets  |    |  R. Pernot

Certaines sont le fléau des baies bretonnes, d'autres laissent entrevoir des opportunités pour l'alimentation animale et humaine, les cosmétiques, la fertilisation des cultures ou encore la dépollution de l'air. Les algues font l'objet de nombreuses recherches et une industrie de l'algue s'est développée en France. En Bretagne, plusieurs acteurs investissent sur ce segment. L'un d'entre eux, LLDC Algae, s'appuie sur la méthanisation de lisiers et de matières végétales diverses et l'associe à la production de la chlorelle, une micro-algue qui a convaincu de ses bienfaits René-Jean Guillard, fondateur de LLDC Algae.

Depuis 2014, l'entrepreneur construit une usine de production de chlorelle à Plougenast (Côtes-d'Armor) avec, au cœur du système, une unité de méthanisation de 40 000 m3. À partir de cette unité, René-Jean Guillard a imaginé un écosystème d'économie circulaire. Le méthane créé sera utilisé en cogénération pour produire de l'électricité revendue sur le réseau. Le CO2 et la chaleur dégagés par la cogénération alimenteront l'usine de culture d'algues. Le digestat de méthanisation sera séparé en deux phases, liquide et solide. La phase solide sera lombricompostée en un produit normé (NF 044-051) pour être commercialisée. La phase liquide sera phytoépurée sur le site grâce à une culture de jacinthes d'eau, qui consommeront aussi le CO2 et la chaleur de l'installation. Cette biomasse intègrera le méthaniseur.

Le projet a démarré à petite échelle pour l'instant. Le passage à grande échelle est suspendu à l'obtention de plusieurs autorisations. Un agrément sanitaire, notamment, pour autoriser le lombricompostage de digestat produits à partir de sous-produits animaux.

Reportage et interview de René-Jean Guillard, fondateur de LLDC Algae, qui présente son projet.

Réactions2 réactions à cet article

Exploiter les algues : voilà un projet industriel innovant et très séduisant, en apparences tout du moins. Car le seul "petit" souci est qu'il repose sur la surproduction de lisiers d'animaux élevés dans des conditions parfaitement indignes et incroyablement cruelles, avec une répercussion certaine sur les rares humains qui interviennent dans de tels élevages.
Mais comme la ressource en lisiers est loin de se tarir en Bretagne (elle augmente même d'année en année, grâce notamment à la Région Bretagne qui subventionne encore et toujours l'élevage industriel), ce projet a très probablement un bel avenir devant lui. Trois fois hélas en raison de sa dépendance totale aux lisiers infects à tous points de vue, mais aussi tant mieux car le reste du projet est passionnant.
Il est également impératif de s'assurer de l'étanchéité parfaite de l'installation à toute sortie accidentelle de jacinthes d'eau (plantes exotiques potentiellement invasives sous nos latitudes).

Pégase | 03 décembre 2019 à 14h30 Signaler un contenu inapproprié

Lombricompostage à partir de digestat de sous produits animaux, ceci rappelle la crise de la vache folle! Va t-on faire manger aux vers des déchets animaux ? Ils n'aiment pas ça et ce type de compostage produit de l'ammoniac : rappelons que le lubricompostage s'adresse en priorité aux déchets verts.

gaïa94 | 04 décembre 2019 à 18h56 Signaler un contenu inapproprié

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