Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Ecologie, a annoncé la mise en service du relèvement de 300 mètres des trajectoires d'avion à l'automne prochain. Le dispositif concernera les trois aéroports franciliens que sont Orly, Charles-de-Gaulle et le Bourget. Pour ces deux derniers, il s'agit pour l'instant des atterrissages face à l'Ouest, la configuration face à l'Est étant encore en débat. L'avis de la Commission consultative de l'environnement (CCE) et de l'Autorité de Contrôle des Nuisances Aéroportuaires (Acnusa) à ce sujet sera pris en compte d'ici la fin du mois de juillet.
Ces avancées en matière de nuisances sonores sont attendues depuis le Grenelle de l'environnement, qui fixait une réduction de 50% du bruit perçu autour des aéroports d'ici 2020. Ces engagements ont débouché sur un premier plan de lutte contre ces nuisances en 2008.
Le relèvement de 300 mètres des vols devrait réduire de moitié les nuisances sonores pour les habitants impactés. La mesure permettrait aussi d'éviter, pour 60% de ces personnes, une exposition à un bruit supérieur à 65 décibels (à titre de comparaison, le passage d'un camion équivaut à 90 dB).
En parallèle, les populations impactées bénéficieront d'une prise en charge à 100% de leurs travaux d'insonorisation, au lieu de 80 à 95% aujourd'hui. Cette mesure, particulièrement attendue par les ménages les plus modestes, viendra compléter un dispositif d'aide déjà renforcé en 2009.
Par ailleurs, la Ministre a évoqué d'autres "pistes de progrès", comme "l'élargissement de l'éligibilité géographique des bénéficiaires des aides à l'insonorisation, l'extension à de nouveaux types de locaux (bâtiments publics tels les mairies, les bibliothèques, …), la réduction des délais de traitement des demandes, etc. "
Toutefois, le bureau des Parcs naturels régionaux de France dénonce une décision qui, sous couvert de protection des communes contre les nuisances sonores, correspondrait à "un projet de nouvelle trajectoire de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC)". Ces nouveaux couloirs aériens apporteraient en fait des nuisances à des populations jusqu'ici non impactées. Un problème d'ailleurs soulevé par l'Acnusa, selon la fédération, qui aurait en fait donné à deux reprises – en décembre 2010 et en juin 2011 – un avis défavorable sur ce projet.
Les Parcs régionaux déplorent également le manque d'améliorations notables pour les populations survolées, ainsi que le manque de concertation sur ce projet mené par la DGAC. Cette opposition a donné lieu à une lettre ouverte à Nathalie Kosciusko Morizet, signée par plusieurs élus locaux.
