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Actu-Environnement

Quand manger du chocolat devient un geste pour la sauvegarde de la biodiversité

Sous pression du marché mondial du cacao, les petits producteurs sont souvent conduits à recourir à la déforestation, source de perte de biodiversité. La certification peut constituer une alternative, qui répond aussi aux attentes des consommateurs.

Gouvernance  |    |  C. Monceau
   
Quand manger du chocolat devient un geste pour la sauvegarde de la biodiversité
Cabosses de cacao
© Norman Chan
   
Sur les 3,5 millions de tonnes de cacao produites entre 2008 et 2009, 7.000 ont été certifiées par Rainforest Alliance. Cette organisation américaine a été fondée en 1987 afin de protéger la biodiversité et d'assurer aux producteurs des moyens de subsistance pérennes. Elle est présente dans 64 pays.

Le programme cacao de Rainforest Alliance a débuté en 1997 en Equateur. L'ONG travaille avec les agriculteurs sur l'application des normes édictées par le Sustainable Agriculture Network (SAN), un réseau d'acteurs internationaux promouvant une agriculture durable. Protection de la faune et de la flore et respect des droits des travailleurs et des communautés locales figurent parmi les principes du SAN. Les exploitations agricoles respectant les critères du programme sont récompensées par le label ''Rainforest Alliance Vérifié'', symbolisé par une petite grenouille verte.

Les difficultés des producteurs ivoiriens

Avec 1,2 millions de tonnes récoltées chaque année, la Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial de cacao qui représente 10 à 15 % de son produit intérieur brut (PIB). Selon Melanie Bayo, ingénieur agronome et formatrice des coopératives candidates à la certification Rainforest Alliance en Côte d'Ivoire, la demande mondiale de cacao enregistre une progression continue. Dans le même temps, les consommateurs se montrent de plus en plus exigeants sur la qualité du produit.

90 % des producteurs ivoiriens sont des petits paysans en proie à de grandes difficultés économiques et environnementales, essentiellement pour des raisons structurelles.

''La Côte d'Ivoire compte environ 3.000 coopératives, mais ces associations fonctionnent très mal'' explique Melanie Bayo. Le premier travail de Rainforest Alliance consiste donc à structurer le réseau pour optimiser une production constamment en baisse depuis une dizaine d'années, que ce soit sur le plan qualitatif ou quantitatif. De nombreux cacaoyers ont plus de quinze ans et ne sont pas renouvelés. Quant aux producteurs, ils ne perçoivent que 40 % du prix du cacao. Avec un revenu aussi limité, beaucoup d'agriculteurs ivoiriens délaissent leurs vergers au profit de l'hévéaculture. Les autres sont tentés d'accroître la taille de leurs exploitations (3,5 hectares en moyenne) en recourant à la déforestation. En 1960, la Côte d'Ivoire comptait 16 millions d'hectares de forêts. Aujourd'hui, le pays n'en possède plus que 2,5 millions. Ce déboisement implique un appauvrissement des sols et une perte de biodiversité qui, à leur tour, se traduisent par une faible résistance des vergers aux maladies.

Seule issue : la certification ?

Dans un contexte de production particulièrement difficile, la certification proposée par Rainforest Alliance représente-t-elle la seule manière pour les agriculteurs ivoiriens de s'en sortir ? Assurée par des auditeurs locaux, cette procédure s'appuie sur des indicateurs sociaux, économiques et environnementaux. Le coût de la certification incombe aux exploitants ou aux coopératives.

Le programme cacao de Rainforest Alliance interdit notamment la déforestation. Alternative proposée : la restauration des terres en jachère. Les arbres créent l'ombre nécessaire à la culture du cacao, ils occupent donc une place importante dans cette production. Les arbres peuvent aussi représenter une source de revenus supplémentaires grâce à la diversification des cultures. Bananiers et cacaoyers cohabitent ainsi très bien.

Afin de limiter les risques de pollution hydrique, les producteurs labellisés doivent créer des zones tampons entre leur plantation et le cours d'eau voisin. Le programme prévoit par ailleurs le recyclage et le compostage des déchets, une utilisation raisonnée des produits agrochimiques en favorisant les engrais organiques, l'amélioration des pratiques post-culturales et l'instauration de conditions de travail égalitaires pour tous les employés.

Certifier est une chose mais comment amener les producteurs à appliquer les standards Rainforest Alliance ? Leur mobilisation passe notamment par des formations sur le terrain. L'ONG a ainsi élaboré le concept du ''champ-école''. Des parcelles témoins permettent de comparer les usages habituels avec les nouvelles pratiques proposées par l'organisation.

Aujourd'hui, seuls 3 % du cacao vendu dans le monde sont certifiés. Gianluca Gondolini, responsable du projet agriculture durable chez Rainforest Alliance, estime néanmoins que la demande de chocolat et de cacao certifiés devrait augmenter. A titres d'exemples, Kraft Foods propose déjà une gamme certifiée sous la marque Côte d'Or tandis que le groupe Mars se serait engagé à se fournir exclusivement en cacao ''durable'' d'ici 2020.

Réactions4 réactions à cet article

Critiques

Sans nier les intérêts de ce programme, voir néanmoins les critiques : http://en.wikipedia.org/wiki/Rainforest_Alliance#Criticism (en anglais)

Colibri | 21 octobre 2009 à 17h45 Signaler un contenu inapproprié
de la pub gratis ?

Bonjour,
Cet article, à commencer par son titre trompeur, ressemble plus à de la publicité pour Rainforest Alliance qu'à un article de presse ! Le mot "certification" est employé pour désigner uniquement la certification Rainforest ! Il existe pourtant d'autres types de certification, par exemple bio et équitable, pour le cacao... Pourquoi ne sont-elles pas évoquées ? Où est la mise en perspective ? (merci à Colibri pour son lien !)
Si Actu-environnement se met à nous faire des articles qui ne sont que la ressucée de communiqués de presse, je ne vois plus bien l'intérêt de le lire...

Nathalie | 22 octobre 2009 à 13h42 Signaler un contenu inapproprié
Re:de la pub gratis ?

Bonjour,

Je suis étonné par votre réaction. Notre article n'a pas pour sujet la certification du cacao en général, mais bien celle de RFA en particulier. RainForest Alliance est peu connu chez nous : d'où l'idée d'en faire un article spécifique. Nous évoquons régulièrement le Bio et l'Equitable sur le site sans pour autant être taxé de faire de la pub pour AB ou MaxHavelaar. Alors pourquoi maintenant dans le cas de RainForest Alliance ?

Cordialement

David Ascher
Directeur de la publication

David Ascher | 22 octobre 2009 à 16h40 Signaler un contenu inapproprié

Le concept "champ école" n'est pas une élaboration de votre ONG car à ce que nous savons en Côte d'Ivoire, l'approche champ école est une oeuvre du STCP (Sustainable Tree Crops Program-Abidjan).Si je me trompe, alors, je souhaiterais avoir des précisions.

DICKENS | 07 mars 2012 à 12h27 Signaler un contenu inapproprié

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