La Commission de régulation de l'énergie (CRE) a publié le 18 mars le cahier des charges du second appel d'offres éolien en mer de capacité totale de 1.000 mégawatts (MW), dont le lancement avait été confirmé le 8 janvier dernier par la ministre en charge de l'Ecologie et de l'Energie Delphine Batho.
Ce second appel d'offres vise la construction et l'exploitation de deux parcs éoliens situés au large de la commune du Tréport (Seine-Maritime) et entre les îles d'Yeu et de Noirmoutier (Pays de la Loire) pour une capacité maximale de production d'électricité respective de 500 MW chacun.
200 éoliennes supplémentaires d'ici 2021-2023
Ces deux parcs viennent compléter le premier appel d'offres concernant quatre parcs d'une puissance totale de 2.000 MW dans les régions Pays de la Loire, Bretagne, Basse-Normandie et Haute-Normandie. Trois parcs (Fécamp : 498 MW, Courseulles-sur-Mer : 450 MW et Saint-Nazaire : 480 MW) ont été attribués en avril 2012 au consortium EDF Energie Nouvelles/Dong Energy Power/Alstom tandis que le parc de Saint-Brieuc (500 MW) a été remporté par le consortium Iberdrola/Eole-Res/Areva. Si ces quatre parcs entament à partir du 20 mars 2013 leur consultation publique durant quatre mois, leur mise en service est prévue à partir de 2018.
De leur côté, les deux projets du Tréport et de Noirmoutier comprendront chacun 80 à 100 éoliennes (soit une puissance de 480 à 500 MW) sur des zones de plus d'une centaine de km2 dans la Manche et l'océan Atlantique. La construction et la mise en service progressive de ces deux parcs sont attendues pour 2021-2023.
Un prix plafond de l'électricité fixé à 220€/MWh
A l'instar du premier appel d'offres, la CRE attribuera une note à chaque dossier en fonction de trois critères : le prix de l'électricité produite (40%), la qualité du projet industriel (sécurisation d'une ligne d'approvisionnement et d'assemblage…) et social (emplois générés, reconversions ) représentant également 40% et enfin, le respect de l'environnement (compensation des impacts…) et la prise en compte des activités existantes de pêche (20%).
Mais contrairement au premier appel d'offres, le cahier des charges introduit désormais un plafond éliminatoire pour le prix de l'électricité fixé à 220 euros le mégawattheure (MWh). Le prix plafond est également fixé à la valeur médiane, majorée de 20% "des prix de l'offre éolienne proposés par l'ensemble des candidats pour des offres situées sur un même lot".
Les offres soumises devront donc présenter un niveau de fonds propres supérieur à 20% du montant total de l'investissement. Tout candidat proposant un prix qui dépasse le prix plafond "sera éliminé". Les exigences de capacités financières et techniques des candidats seront également évaluées pour valoriser les projets "les plus solides", et contribuer à assurer la réalisation effective des projets.
La date limite de remise des candidatures pour cet appel d'offres a quant à elle été repoussée au 29 novembre (14h) au lieu de septembre, initialement annoncée par le ministère. La désignation des lauréats par la ministre serait attendue pour mars 2014 (au lieu de janvier), après réception et quatre mois d'instruction des offres par la CRE.
Un coût annuel d'environ 500 M€
Les investissements générés par cet appel d'offres s'élèveront à environ 3,5 milliards d'euros et ''permettront de sécuriser les 10.000 emplois industriels directs qui sont attendus par le développement de cette filière d'avenir'', estime le ministère. Leur coût annuel pour la collectivité est estimé à environ 500 millions d'euros.
"Avec ce deuxième appel d'offres, le parc éolien en mer pourrait atteindre 3.000 MW. Les professionnels rappellent la nécessité de maintenir la trajectoire permettant de tendre vers les 6.000 MW éoliens offshore à l'horizon 2020 [prévus par le Grenelle] et de lancer rapidement une nouvelle tranche. Cette dernière permettra de conforter la dynamique industrielle dans laquelle s'est engagée la filière. Rappelons que l'atteinte des objectifs devrait créer 37.000 emplois nouveaux à l'horizon 2020", a déclaré le syndicat des énergies renouvelables (SER).