Lors d'une conférence de presse à la préfecture de Strasbourg le 9 juillet, le délégué interministériel chargé de préparer l'arrêt de la centrale nucléaire de Fessenheim (Alsace), Jean-Michel Malerba, a confirmé le calendrier de fermeture. La loi sur la transition énergétique, dont l'adoption est prévue début 2015, prévoit le plafonnement de la capacité nucléaire installée à son niveau actuel. Pour mettre en service l'EPR de Flamanville, EDF devra donc proposer de fermer une capacité équivalente avant août 2015. Le délégué interministériel a confirmé que les réacteurs seraient arrêtés fin 2016, pour un démantèlement en 2019 ou 2020.
Jean-Michel Malerba a également écarté l'hypothèse selon laquelle EDF pourrait faire le choix de fermer une autre centrale, qui compte davantage de réacteurs et pour lesquels d'importants travaux n'auraient pas été réalisés récemment. Plaident en faveur de la fermeture de Fessenheim, selon lui, le fait que cette centrale n'utilise pas de combustible Mox, que son taux de disponibilité est le plus faible du parc et que sa situation géographique l'expose à de nombres risques (séisme, inondations…).
La sécurité électrique régionale ne sera pas impactée
Patrick Bortoli, le directeur de RTE Est, a quant à lui souligné que "l'Alsace ne manquera pas d'électricité après la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim". Plus précisément, "alors que les deux réacteurs de la centrale permettent aujourd'hui à la région de produire 1,3 fois sa consommation, leur arrêt inversera le ratio, à 0,7".
Mais ce déficit de production à l'échelle régionale ne devrait pas être problématique, étant donné la situation géographique de la centrale : "L'Alsace est au cœur de l'Europe et bénéficie d'un réseau à très haute tension bien dimensionné". Dans cette zone, traversée par trois axes de 400.000 volts, des aménagements seront néanmoins nécessaires pour éviter des surcharges et créer davantage de souplesse dans la régulation du réseau. A court terme, 50 millions d'euros de travaux sont nécessaires.