Ce mercredi 19 septembre, le club de la chaleur renouvelable, qui regroupe les représentants du secteur des énergies renouvelables thermiques, a rendu publique une lettre adressée au Premier ministre dans laquelle il affiche ses "très vives inquiétudes" et fait part de ses attentes pour la nouvelle programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) et la loi de finances pour 2019. Il "[demande] en urgence une augmentation significative du niveau d'aide moyen apporté par le Fonds chaleur sur chaque projet de production et de distribution de chaleur renouvelable".
La chaleur renouvelable doit répondre à la moitié de l'objectif national de 32% d'énergies renouvelables d'ici 2030. Cela impose de "développer la chaleur renouvelable à raison de 9 térawattheures (TWh) par an d'ici 2030". Or, "la France a pris un retard considérable (…) avec un rythme de croissance trois fois inferieur à celui prévu par la PPE".
Relever l'aide, pour retrouver la trajectoire PPE
Ce retard s'explique par l'abandon d'un projet sur deux dans le tertiaire, explique le club. En cause ? "La chaleur renouvelable, pourtant soutenue par le Fonds chaleur, n'est pas suffisamment compétitive pour les usagers par rapport aux énergies fossiles, même assujetties à la contribution carbone". Pour y remédier, "il faut agir sur [l'attractivité économique des projets], tant pour les opérateurs, avec de meilleurs taux de rendement interne des projets, que pour les usagers qui doivent avoir la garantie de faire une économie". Cela passe par une augmentation "significative" du niveau d'aide moyen apporté par le Fonds chaleur de l'Ademe à chacun d'eux.
Le club explique que cette mesure "ne remettra pas fondamentalement en cause l'efficience économique du dispositif". "D'ici trois à quatre ans, dès lors que la France aura rejoint la trajectoire de développement de la chaleur renouvelable prévue par la loi de transition énergétique", le niveau d'aide par projet pourra être réévalué́ en fonction de la hausse de la contribution climat-énergie.