L'Anses a publié le 5 octobre un avis sur le projet d'arrêté relatif au contrôle des populations de campagnols et de mulots nuisibles aux cultures, ainsi qu'aux conditions d'emploi des produits contenant de la bromadiolone. Elle avait été saisie le 30 juillet dernier par la Direction générale de l'alimentation. Le projet d'arrêté est destiné à instaurer de nouveau un encadrement national de lutte contre les campagnols et les mulots, à la suite de l'arrêté du 4 janvier 2005 qui n'était applicable que jusqu'au 31 janvier 2007.
Substance hautement toxique
La bromadiolone est un rodenticide utilisé pour lutter contre les campagnols et les mulots dans les cultures. Elle a été inscrite en 2011 à l'annexe 1 de la directive 91/414 relative à la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques. Aucune exposition des consommateurs n'étant attendue, aucune dose journalière admissible (DJA), ni dose de référence aiguë (ARfD) n'ont été fixées au niveau européen. Toutefois, étant hautement toxique, les experts européens ont fixé un niveau acceptable d'exposition pour l'opérateur (AOEL).
Cette substance est aussi à l'origine d'empoisonnement de rapaces consommant ces rongeurs.
L'Anses formule un certain nombre de remarques et de recommandations sur le projet de texte : signalement de tout animal mort ou mourant à la mairie et à la Fédération départementale de défense contre les organismes nuisibles, recommandation d'une collecte quotidienne des animaux morts, information des personnes qui pourraient fréquenter les lieux situés à proximité des zones de traitement, interdiction pour les non-professionnels de toucher les appâts ou les animaux morts, et lavage impératif des mains en cas de contact accidentel.
Réviser la valeur limite dans les eaux de consommation
L'Agence recommande également d'agir au niveau européen pour réviser la valeur limite de la bromadiolone dans les eaux de consommation pour tenir compte de la très forte toxicité de la substance. Cette valeur est actuellement fixée à 0,1 μg/l. Avec la valeur de 0,004 μg/l identifiée par les autorités suédoises, Etat membre rapporteur au niveau européen, "les risques de contamination des eaux souterraines par la bromadiolone seraient acceptables", estime l'Anses.