La première d'une quinzaine de « canopées agricoles » de TSE dresse le bilan de sa première récolte sous ombrières photovoltaïques. Non seulement le rendement est inchangé, mais il profite aussi de meilleures conditions climatiques.
Les exploitants d'installations agrivoltaïques continuent d'évaluer l'impact de leur pratique nouvelle sur les activités agricoles. Le 11 janvier, TSE, exploitant français d'énergie solaire, a présenté les enseignements de sa première installation pilote équipée de sa « canopée agricole » : une centrale composée d'ombrières photovoltaïques rotatives disposées à cinq mètres au-dessus du sol.
Suivre la biodiversité des centrales solaires
En parallèle de ses projets agrivoltaïques, TSE a annoncé mettre en place une procédure d'inventaire et de suivi de la biodiversité animale et végétale de cinq nouvelles centrales solaires terrestres (actuellement en phase d'études réglementaires). Ces dernières, attendues sur des terrains naturels sans activité agricole ou enjeux majeurs de biodiversité dès 2024, seront conçues sur un modèle baptisé Biodivénergie et composé de panneaux bifaciaux avec suiveurs, afin d'offrir une emprise au sol plus faible et un ombrage partiel et tournant. Chaque centrale bénéficiera d'adaptations au milieu : gîtes à reptiles, mares, haies bocagères ou clôtures perméables. Des bureaux d'études écologues seront mandatés pour recenser les espèces présentes et évaluer la gestion de la végétation. « Notre ambition est de conserver le milieu tel que nous l'avons trouvé avant de nous installer, voire d'apporter, à terme, un gain de biodiversité », déclare Yannick Giloux, directeur du pôle biodiversité de TSE.
En juin 2022, l'entreprise a achevé la construction d'une première « canopée » de 2,4 mégawatts-crête (MWc), soit une production annuelle de trois gigawattheures (GWh), à Amance (Haute-Saône). Cette centrale a été installée sur une surface de trois hectares au-dessus d'une culture de six variétés de soja. Deux hectares restants de la parcelle ont servi de surface témoin. Le 12 octobre dernier, les agriculteurs de l'Alliance BFC (qui réunit les trois principales
coopératives agricoles de la région Bourgogne-Franche-Comté) ont effectué une première récolte. Résultat : malgré des différences moyennes de rendements variétales plus grandes sous la canopée (25 %) qu'en dehors (19 %), la production totale reste équivalente, avec un léger avantage du côté agrivoltaïque (1 000 grains de soja en plus). La canopée offre en effet l'avantage de présenter une protection contre la grêle et de meilleures conditions climatiques : 1,2 °C de moins au sol, évitant un stress hydrique constaté en zone témoin.
Objectif : optimiser l'agrivoltaïsme
Prochaine étape ? Poursuivre les rotations culturales sur neuf ans, en commençant par un suivi de la culture de céréales à paille qui a succédé au soja sur la parcelle. Ce suivi sera mené cette fois en collaboration avec des agronomes de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae). Deux autres « canopées » sont également en construction dans la Somme et en Côte-d'Or sur la quinzaine de sites pilotes (en complémentarité avec une culture végétale ou un élevage) prévus dans l'Hexagone. « Notre objectif est d'identifier les variétés de cultures qui bénéficient le plus de nos installations agrivoltaïques et, au besoin, d'améliorer la structure en conséquence », souligne Marie Belingard, directrice marketing de TSE.
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