L'association de protection des forêts Canopée demande à la Commission européenne, dans un courrier daté du 5 mai, de suspendre ses soutiens à la France « tant que le gouvernement n'aura pas intégré de solides critères environnementaux dans sa politique forestière ».
Par la voix de son chargé de campagne Bruno Doucet, elle estime que « derrière la symbolique de la plantation d'arbres, le gouvernement s'est en réalité lancé dans une vaste opération de soutien aux coupes rases et à l'enrésinement de nos forêts ».
Selon Canopée, la promesse, formulée par Emmanuel Macron au cours de la campagne présidentielle, de planter « deux arbres par Français », soit 140 millions d'arbres, pourrait conduire à la destruction de 45 000 hectares de forêts en bonne santé si ces plantations sont réalisées selon les méthodes du plan France Relance.
L'association estime, en effet, que 87 % des projets financés, fin 2021, dans ce cadre, ont impliqué des coupes rases. Une situation paradoxale alors que la France s'est également engagée auprès de la Commission européenne à intégrer des critères relatifs à la biodiversité dans les plans de gestion forestière d'ici à 2021.
« Financé à hauteur de 40 % par l'Union européenne, le plan de relance français, adopté en 2020, est censé garantir qu'aucune mesure ne cause de préjudice important aux objectifs environnementaux », rappelle Canopée.
Outre les coupes rases induites, aucune étude d'impact environnemental n'aurait été réalisée, notamment en zones Natura 2000 qui concentrent 25 % des projets. Quant aux plantations réalisées, elles sont essentiellement constituées de monoculture ou sont faiblement diversifiées.