L'instauration d'un prix plancher du carbone n'est pas pour tout de suite. C'est ce qui ressort d'une prise de position du secrétaire d'Etat au budget Christian Eckert affirmée jeudi 20 octobre dans le cadre de la discussion du projet de loi de finances pour 2017, rapportent Les Echos.
Le Gouvernement a refusé d'apporter son soutien à un amendement des députés socialistes Serge Bardy et Jean-Paul Chanteguet visant à assujettir la production d'électricité à partir de charbon à la taxe intérieure sur la consommation (TICC). "Cette exonération renforce actuellement de manière artificielle la compétitivité des centrales à charbon qui sont les plus polluantes. Sa suppression contribuera, à terme, à réduire la production d'électricité à base de charbon au profit de l'électricité issue des centrales à gaz, moins polluantes, et des énergies renouvelables (solaire, éolien...)", estimaient les parlementaires.
Christian Eckert a avancé comme arguments le risque de fermeture des cinq centrales à charbon françaises, avec les conséquences sociales qu'elles impliqueraient, ainsi que des risques juridiques au regard du droit européen. Les salariés des centrales de Cordemais (Loire-Atlantique), du Havre (Seine-Maritime), d'Emile Huchet (Moselle) et de Gardanne (Bouches-du-Rhône) se sont mobilisés jeudi contre cette taxe carbone. "Avec les alertes lancées par les pouvoirs publics et les entreprises de l'énergie de ces derniers jours en France concernant une pénurie d'électricité pour l'hiver 2016-2017, il est grand temps de stopper la casse de la production thermique d'électricité et de revenir sur le projet de taxe CO2 franco-français", réagit la FNME-CGT.
Faisant suite à la COP21, François Hollande avait déclaré lors de la quatrième conférence environnementale en avril dernier que la France s'engagerait unilatéralement à donner un prix plancher au carbone, et ce "dès cette année". En juillet dernier, Ségolène Royal avait annoncé que cette disposition ne viserait que les centrales au charbon.