Carbone 4 a mis sur les rails son projet CRIS pour Climate risk impact screening. L'ambition est de taille. Il s'agit pour le cabinet de conseil de construire le premier outil qui analysera la sensibilité des portefeuilles d'actifs aux risques physiques liés au changement climatique. Pour ce faire, le projet CRIS liera les données des entreprises concernées par un investissement financier avec les conditions physiques envisagées dans les scénarios du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Le dispositif devrait être opérationnel en décembre 2017.
Le cabinet s'est tout d'abord fait connaître grâce à ses services d'audit auprès d'entreprises désireuses de réduire leur empreinte carbone. "Nous avons donc l'habitude de mettre les mains dans le cambouis", déclare le cofondateur Jean-Marc Jancovici. Ce dernier compte bien tirer profit de cette étroite coopération avec les acteurs économiques. Elle permettra à Carbone 4 d'extraire les données des entreprises nécessaires à la construction de l'outil en question.
Afin de parvenir à un dispositif performant, Carbone 4 bénéficie d'importants soutiens. Françoise Rivière, responsable de la division recherches et développement, à l'Agence Française de Développement, a exprimé l'intérêt de l'institution pour le projet : "Nous sommes naturellement intéressés par toute méthodologie prenant en compte les risques liés à l'impact du changement climatique." La Caisse des dépôts, le Fonds de Réserve pour les Retraites ou l'Établissement de retraite additionnelle de la fonction publique (ERAFP), tous approuvent l'initiative. Elle permettra, selon eux, de transformer enfin ces quantités vertigineuses de données en une information exploitable pour s'adapter au réchauffement et lutter contre le changement climatique.