Selon ces inventaires écologiques menés sur 35 carrières de roches massives (dont la moitié en activité), ce type de site serait en effet propice aux espèces pionnières. Les fronts de taille, carreaux, bassins et remblais accueilleraient une mosaïque de petits habitats qui abriteraient des espèces à forte valeur patrimoniale, telles que le Grand Corbeau ou le Hibou grand-duc.
Cette étude fait suite à celle lancée en 1995 par l'UNICEM et ses partenaires*, sur les zones humides issues de carrières alluvionnaires, dans lesquelles l'extraction de matériaux et les travaux de réaménagement créent des étendues aquatiques et marécageuses. Ces milieux seraient quant à eux colonisés par une flore et une faune menacées par la disparition des zones humides « naturelles », notamment des oiseaux d'eau tels que le Petit Gravelot ou le Grèbe castagneux.
Pour Jean-Claude Lefeuvre, professeur au Muséum national d'Histoire naturelle, il est possible d'exploiter des carrières en respectant l'environnement. Les systèmes artificiels ainsi créés peuvent même aider à compenser une partie des pertes de biodiversité que l'on observe en France.
Aussi, les 3000 carrières existant en France, soit en moyenne 30 par département, pourraient assurer un maillage du territoire et contribuer à la mise en place de la trame verte en constituant des îlots et des corridors entre les sites d'intérêt écologique.
* L'étude menée sur les carrières de roches massives a été menée à la demande de l'UNICEM, de l'Union nationale des producteurs de granulats et des syndicats de l'industrie cimentière et de la chaux. Elle a été réalisée sous la direction d'un comité scientifique présidé par le Muséum national d'Histoire naturelle.
* L'étude menée sur les carrières alluvionnaires a été menée à la demande de l'UNICEM, sous l'égide scientifique du Muséum national d'Histoire naturelle et du CNRS.