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Catastrophes climatiques : des scientifiques plaident pour mieux étudier le pire

Des chercheurs de l'université de Cambridge invitent le Giec à réaliser un rapport sur les risques présentés par une catastrophe climatique, en commençant par poser les questions les plus radicales sans tomber dans l'alarmisme.

Gouvernance  |    |  F. Gouty
Catastrophes climatiques : des scientifiques plaident pour mieux étudier le pire

« Les risques causés par le réchauffement climatique ne dépendent pas seulement de l'augmentation de la température mais également des réponses sociétales et de la fragilité de ces sociétés, ce que la plupart des recherches actuelles ne prennent que rarement en compte », atteste Luke Kemp, membre du Centre pour l'étude des risques existentiels (CSER) de l'université de Cambridge, et co-auteur d'une étude (1) publiée le 1er août dans Proceedings of the National Academy of Science.

Penser le pire pour s'y préparer au mieux

Plus un plaidoyer qu'une compilation de résultats expérimentaux, cette étude (2) constitue une invitation à repenser les modèles de projections climatiques à l'extrême, afin de répondre aux interrogations les plus catastrophiques mais néanmoins plausibles : à quel point le réchauffement climatique peut-il entraîner une extinction de masse ? Comment parviendrait-il à jouer drastiquement sur la morbidité ou la mortalité de l'espèce humaine ? Quelles sont les fragilités sociétales les plus susceptibles d'accentuer le réchauffement climatique et que pourraient-elles causer ? Des angoisses d'autant plus légitimes, à l'heure où la pandémie de Covid-19 puis la guerre actuelle en Ukraine enrayent notamment la sortie des énergies fossiles.

« L'intérêt d'étudier les risques de catastrophes climatiques n'est pas d'être dans l'alarmisme ou le voyeurisme apocalyptique mais simplement de comprendre comment et si les risques plus extrêmes peuvent advenir, puis de s'y préparer voire de les empêcher », souligne le chercheur britannique. Ce dernier appelle, par conséquent, les scientifiques du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) à réaliser un rapport spécifique en la matière, à l'instar des anciens travaux sur les possibilités d'un hiver nucléaire.

Ne pas sous-estimer les effets du réchauffement climatique

Que les chercheurs du CSER tiennent ce discours n'est évidemment pas anodin. Selon eux, si la plupart des études portant sur le réchauffement climatique ne vont pas assez loin dans leurs prospectives catastrophiques, ce n'est pas seulement du fait de la complexité qu'impliquent ce type de modélisations. « L'Accord de Paris a, depuis 2015, focalisé l'attention politique et scientifique seulement vers les augmentations de +1,5°C et +2°C [de température mondiale d'ici à 2100, par rapport à l'ère préindustrielle ; NDLR], favorisant en retour une culture de l'auto-censure pour tout ce qui serait perçu comme alarmiste », déclare Luke Kemp (3) .

Pourtant, deux scénarios prospectifs des rapports du Giec considèrent déjà le pire comme plausible. Si une majorité de pays signataires de l'Accord de Paris maintiennent leurs politiques actuelles, l'augmentation de la température mondiale pourrait atteindre +2,8°C à +3,2°C. Cela reviendrait à faire vivre environ deux milliards d'êtres humains dans des régions dont la température moyenne annuelle s'élèverait au-dessus des 29°C en 2070 (contre 30 millions dans ce cas, hors épisodes d'extrêmes « dômes de chaleur »). En considérant le risque catastrophique dans son ensemble, cette augmentation extrême de la température pourrait venir déstabiliser ces régions, potentiellement fragiles politiquement, comportant deux puissances nucléaires et présentant sept laboratoires biologiques de classe 4 (renfermant des pathogènes particulièrement dangereux). En considérant toutes les dimensions de risques possibles (climat, santé, conflit politique, instabilité économique, etc), « le potentiel d'incidents désastreux en réactions en chaîne est évident. »

1. Télécharger l'étude publiée dans PNAS.
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-40145-etude-pnas-catastrophes-climatiques.pdf
2. Accéder à l'étude sur le site web du PNAS.
https://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.2108146119
3. Accéder aux tweets de Luke Kemp.
https://twitter.com/LukaKemp/status/1554505477467291649

Réactions4 réactions à cet article

D'une certaine façon, les scénarios du pire ont déjà été pensés et écrits ... par des auteurs de "science fiction" ...

Yves D | 09 août 2022 à 10h19 Signaler un contenu inapproprié

Ce rapport, est-ce celui du CSER ?

henri le roy | 09 août 2022 à 11h08 Signaler un contenu inapproprié

Bonjour Henri Le Roy,
Merci pour votre lecture et votre commentaire. En effet, il s'agit d'une étude conduite par des chercheurs du CSER de Cambridge, comme précisé dans l'article.

Félix Gouty Félix Gouty
16 août 2022 à 10h14
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Le pire a déjà été annoncé avec pour seul résultat de faire augmenter la vente de climatiseurs et de jets privés.
C'est la version "vraie vie" de la théorie "à problème global solution locale"

abeilles | 29 août 2022 à 16h42 Signaler un contenu inapproprié

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