Les catastrophes naturelles liées aux extrêmes climatiques ont coûté près de 393 milliards d'euros à l'Union européenne entre 1980 et 2013. La facture annuelle moyenne progresse : elle est passée de 7,6 milliards d'euros par an dans les années 1980 à 13 milliards d'euros dans les années 1990 et à 13,7 milliards d'euros dans les années 2000. Les pertes les plus importantes ont été enregistrées par l'Allemagne, la France et l'Italie. La France a subi 53 milliards d'euros de pertes. Telles sont les principales conclusions d'un rapport de l'Agence européenne de l'environnement (AEE) sur les impacts et la vulnérabilité de l'Europe face aux changements climatiques.
Episodes de pluie intense
Peut-on attribuer cette progression aux dérèglements climatiques ? L'AEE indique que la hausse de la facture s'explique en grande partie par l'accroissement de la population, la hausse de la valeur économique des biens, l'augmentation des activités économiques en zone à risque et un meilleur suivi du coût des catastrophes. Toutefois, "le rôle des changements climatiques ne peut être exclu". Les changements climatiques pourraient notamment expliquer l'accroissement des épisodes de pluie intense constaté sur la période.
Par ailleurs, l'analyse des données est délicate car une grande partie des pertes totales a été causée par un petit nombre d'événements. "Plus de 70% des dommages ont été causés par seulement 3% de tous les événements enregistrés", explique l'AEE. Les trois évènements climatiques les plus coûteux sont les inondations subies par l'Europe centrale en 2002 (20 milliards d'euros), la sécheresse et la vague de chaleur de 2003 (16 milliards d'euros) et la tempête Lothar de 1999 (14 milliards d'euros).