Mercredi 7 octobre, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a annoncé avoir donné son feu vert au redémarrage du réacteur 3 de la centrale nucléaire du Blayais (Gironde), après un arrêt de plus d'un an. La centrale avait été arrêtée le 25 juillet 2014 pour effectuer sa troisième visite décennale.
L'opération, qui dure généralement un semestre, compte tenu des travaux à effectuer, s'est étirée sur 14 mois jusqu'au 29 septembre 2015. En cause ? Les difficultés rencontrées par Areva pour répondre à la réglementation de 2005 relatives à la fabrication des équipements sous pression nucléaires (règlementation ESPN). Pour rappel, c'est l'application de ces mêmes règles qui a permis de découvrir les défauts sur le fond et le couvercle de la cuve de l'EPR de Flamanville (Manche).
Difficultés à justifier le respect de la règlementation
En janvier dernier, l'ASN avait rappelé à l'ordre EDF et Areva concernant les difficultés rencontrées dans les opérations de remplacement des générateurs de vapeur du réacteur 3 du Blayais. Les contrôles et le délai imposés alors par l'ASN aurait fait grimper la facture de la visite décennale à près de 300 millions d'euros, contre 112 millions initialement prévus.
L'ASN reprochait aux deux entreprises des problèmes de coordination entre le donneur d'ordre et le fournisseur. De même, les difficultés rencontrées par Areva dans l'application des règles ESPN étaient pointées du doigt. "Les justifications et démonstrations apportées par les fabricants d'équipements sous pression nucléaires sont encore régulièrement insatisfaisantes", expliquait l'ASN, soulignant que le fournisseur du nouveau générateur de vapeur "n'a pas apporté toutes les justifications de sûreté requises en vue de leur montage puis à leur mise en service".
