Mardi 18 février, le réseau Sortir du nucléaire et le collectif Loire Vienne zéro nucléaire, ont déposé plainte, auprès du procureur du parquet de Paris, contre l'énergéticien EDF et contre X, suite à la pollution radioactive au tritium mesurée, en janvier 2019, dans la Loire à Saumur (Maine-et-Loire), qui est située à 20 km de la centrale nucléaire de Chinon.
Un prélèvement a été effectué, le 21 janvier 2019, dans la commune de Saumur, par un réseau de préleveurs volontaires, puis analysé par un laboratoire agréé de l'Association pour le contrôle de la radioactivité dans l'Ouest (ACRO). Les résultats des analyses, présentés le 18 juin 2019, ont relevé une concentration de 310 becquerels par litre (Bq/l) de tritium dans l'eau de la Loire. Soit trois fois plus que « le seuil d'alerte de 100 Bq/l dans l'eau potable, qui doit déclencher des investigations », soulignent les associations plaignantes dans leur lettre adressée au procureur de Paris.
Saumur est en aval de cinq centrales nucléaires, dont quatre sont sur la Loire (Belleville, Dampierre, Saint-Laurent-des-Eaux, Chinon) et une (Civaux) est sur la Vienne, un des affluents de la Loire. La plus proche centrale nucléaire en amont de Saumur est celle de Chinon. L'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) « n'a pas remis en cause la validité de la mesure de cette concentration de 310 Bq/l de tritium », ajoutent les associations. « Son analyse resserre la responsabilité possible sur les cinq centrales nucléaires implantées sur la Loire et la Vienne, à l'exclusion d'autres causes », estiment-elles. L'IRSN écarte « la possibilité d'un rejet accidentel plus élevé que prévu ».
Pour les associations, « cette concentration, observée bien en aval des points de rejets, est trop élevée pour résulter du cumul des rejets maximum autorisés des cinq centrales ». En revanche, les plaignants suspectent « qu'une ou plusieurs installations n'auraient pas respecté la limite de rejets autorisés ». D'où l'objet de leur plainte « contre EDF et contre X pour pollution des eaux, risques causés à autrui et infractions à la réglementation des installations nucléaires de base », justifient les associations.