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L'incident s'est déroulé lors des opérations de déchargement du combustible du réacteur numéro deux de la centrale où deux assemblages combustibles sont restés accrochés aux structures internes supérieures, précise l'ASN obligeant ainsi l'exploitant à interrompre ces opérations et faire procéder à l'évacuation du bâtiment réacteur et à son isolement, conformément aux règles d'exploitation du réacteur.
Selon l'Autorité de sûreté nucléaire, les réacteurs doivent être arrêtés périodiquement et déchargés pour procéder au renouvellement du combustible. Cette opération nécessite que le couvercle de la cuve du réacteur et les structures internes supérieures de maintien soient retirés afin que les techniciens puissent avoir accès aux assemblages combustibles et pouvoir ainsi les remplacer, explique-t-elle.
Actuellement, les deux assemblages restés coincés sont sous eau dans la cuve. L'incident, toujours en cours, n'aurait pas eu de conséquences pour le personnel de la centrale ni entraîné de rejets dans l'environnement, assure l'ASN qui note qu'un événement de même nature s'était produit à la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine en 1999. De son côté, EDF a indiqué à l'AFP que le bâtiment réacteur avait été évacué et fermé de façon préventive et les équipes nécessaires à la résolution de l'incident technique mobilisées.
EDF, qui n'a pour le moment pas précisé la durée de cette intervention, a proposé à l'ASN de classer cet incident au niveau 1 sur l'échelle INES (International Nuclear Event Scale) qui va de 0 à 7.
L'ASN a pour sa part demandé à l'Institut de Radioprotection et de Sûreté nucléaire (IRSN) d'étudier les conséquences de la chute éventuelle des deux assemblages sur le cœur du réacteur s'ils venaient à se décrocher.
La rupture des combustibles irradiés entraînerait le relâchement de produits de fission dans l'eau de la piscine du bâtiment réacteur, puis dans l'atmosphère de l'enceinte de confinement. Une fraction de la radioactivité pourrait ensuite être rejetée dans l'environnement, déclare l'IRSN dans un communiqué.
Selon l'IRSN qui se veut rassurant, dans l'hypothèse de la chute des deux assemblages entraînant leur rupture complète, les conséquences radiologiques à l'extérieur du site seraient extrêmement faibles et très inférieures aux valeurs nécessitant des actions de protection de la population et de l'environnement.
Rappelons que le site du Tricastin, qui comporte plusieurs installations, a déjà été le théâtre de plusieurs incidents survenus cet été. Dans la nuit du 7 au 8 juillet, 74 kilos d'uranium se sont échappés de l'usine de Socatri, filiale de retraitement de déchets d'Areva à Bollène vers deux cours d'eau. Le 23 juillet, une centaine de travailleurs ont subi une contamination par de la poussière radioactive lors d'une opération de maintenance sur le réacteur n°4 de la centrale EDF du Tricastin, à proximité de l'entreprise Socatri.