Après plusieurs années de recherche, l'énergéticien norvégien Statkraft va construire la première centrale électrique basée sur l'énergie osmotique. D'une puissance de 2 à 4 kW, elle sera en fonctionnement pour la fin de l'année 2008.
Parmi la panoplie d'énergie produite à partir de sources renouvelables, les énergies marines font l'
objet de nombreuses recherches. La mer est en effet un milieu riche en flux énergétiques qui peuvent être exploités sous différentes formes notamment l'éolien offshore, l'énergie des vagues, l'énergie des courants ou encore l'énergie osmotique. Cette dernière se base sur le phénomène naturel d'osmose qui désigne le flux d'un liquide peu concentré vers un liquide plus concentré à travers une membrane semi-perméable. Appliqué à l'eau de mer sous pression, ce principe peut permettre de produire de l'énergie. En effet, lorsque de l'eau douce est séparée de l'eau de mer sous pression par une membrane semi-perméable, elle va naturellement passer dans le compartiment d'eau de mer et augmenter la pression qui peut ensuite être utilisée pour faire tourner une turbine et produire de l'électricité.
Après plus de 20 ans de recherche sur les membranes et un premier site pilote en Norvège, la technologie baptisée Pressure Retarded Osmosis (PRO) va enfin être testée « grandeur nature » dans une prochaine usine de production d'électricité. Située au niveau d'un estuaire, l'usine pourra s'alimenter à la fois en eau de mer et en eau douce. Deux flux d'eau, un d'eau de mer filtrée et pressurisée (11-15 bars) et un d'eau douce prélevée dans le fleuve et filtrée, seront introduits dans les modules contenant la membrane. 80 à 90% de l'eau douce passera dans le compartiment d'eau salée et augmentera la pression et le débit de l'eau de mer. Environ un tiers de cette eau ira alimenter la turbine, les deux tiers restant retourneront à l'échangeur de pression pour pressuriser l'eau de mer entrante. Les eaux saumâtres seront réinjectées dans l'estuaire.
Au final, le prototype aura une puissance de 2 à 4 kW et permettra à l'énergéticien d'améliorer et d'optimiser la technologie.
La puissance osmotique est une technologie très prometteuse propre et sans émissions et pourrait devenir concurrentielle dans quelques années, estime Bård Mikkelsen Président de Statkraft. L'énergéticien mise à terme sur une production mondiale d'environ 1.600 Terawattheure (TWh) par an, 200 TWh en Europe et 12 TWh en Norvège, soit 10% de la production du pays. La société rappelle que ce type d'usine peut être installé à chaque embouchure de fleuve, en milieu urbain et peut être si nécessaire enterré. Selon Statkraft, la production énergétique à partir de l'énergie osmotique est stable et prévisible contrairement à d'autres
énergies renouvelables et les processus de gestion de l'eau liés à l'opération de l'usine peuvent être conçus sans affecter les biotopes.
Spécialisé dans les énergies renouvelables, Statkraft investit dans l'
hydraulique, l'éolien et le biogaz. Avec plus de 2.000 employés, le groupe se positionne comme le deuxième plus grand producteur d'énergie basé sur des sources d'énergie renouvelable en Europe.
Les énergies marines deviennent un eldorado dans la quête de nouvelles sources d'énergie (article paru le 25/01/2006) Présentant un potentiel énergétique considérable, les énergies marines sont au cœur de nombreuses recherches. Réunis à l'occasion d'un séminaire, la France et la Grande-Bretagne souhaitent renforcer leur collaboration dans ce domaine. Lire la news
Définition de « Énergie renouvelable » On désigne aujourd'hui par énergies renouvelables un ensemble de filières diversifiées dont la mise en oeuvre n'entraîne en aucune façon l'extinction de la ressource initiale et est renouvelable à l'... Lire la définition
Définition de « Énergie hydraulique » L’énergie hydraulique utilise l’énergie des cours d’eau, des chutes, voire des marées, pour transformer la force motrice en électricité.
La production annuelle d’hydroélectricité s’élève en moyenne à 70TWh, ce qui correspond à 95% de la producti... Lire la définitionArticle publié le 04 octobre 2007