Longtemps oublié, ce secteur étendu sur 3,4 hectares va bientôt retrouver un autre visage. Sur ce projet, la ville de Paris s'est fixée l'objectif de valoriser le quartier en développant les activités économiques et l'emploi, réaliser des équipements publics culturels et sportifs de proximité tout en améliorant le paysage urbain et en préservant le patrimoine architectural de la grande halle métallique datant de 1926 présente sur le site. Plusieurs équipements sont ainsi programmés : une auberge de jeunesse, une bibliothèque, un collège, un Institut Universitaire Technologiques (IUT) et un gymnase.
La réflexion environnementale de la ville de Paris se traduira principalement d'un point de vue énergétique puisque la vaste toiture de la Grande Halle va permettre la réalisation de ce qui sera, à l'heure actuelle, la plus grande unité de production photovoltaïque en centre ville de France. Bénéficiant d'un toit composé de sheds orientés plein sud, la halle de 140 m de long va pouvoir accueillir 3.300 m2 de panneaux solaires photovoltaïques qui seront intégrés à la toiture lors de la rénovation. Conçue par le bureau d'étude Solareo, cette centrale produira 380 MWh/an d'électricité qui représentent l'équivalent de la consommation des différents bâtiments de la Grande Halle. L'électricité ne sera toutefois pas directement utilisée sur place mais revendue au réseau. Estimé à 2,5 millions d'euros, le coût de l'opération sera pris en charge par l'opérateur privé qui gèrera l'installation et à qui la Ville de Paris louera le toit de la halle.
200 m2 de panneaux solaires thermiques supplémentaires produiront 50% de l'eau chaude sanitaire de l'auberge de jeunesse qui sera installée dans le Grande Halle et 90% de la consommation estivale en complément du réseau de chaleur de la Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain (CPCU).
De 300 à 500 m2 de panneaux photovoltaïques pourraient également être intégrés à la toiture du gymnase. Leur production de 30 à 50 MWh/an, soit un tiers des besoins en électricité du bâtiment, réduira les charges. Le collège sera également équipé en panneaux solaires thermiques pour la production d'eau chaude sanitaire des trois logements de fonction.
Par ailleurs, les nouveaux bâtiments seront construits dans le respect du référentiel de la Haute Qualité Environnemental (HQE) et sur le plan de la gestion de l'eau, la ville a opté pour la mise en place de toiture végétalisée, exception faite de la grande halle, et de cuves pour le stockage et la réutilisation des eaux de pluie.
D'autres ZAC de la ville vont également bénéficier d'installations environnementales. La ZAC de la gare de Rungis, qui s'étend sur près de 3,8 hectares au sud-ouest du 13ème arrondissement, va par exemple bénéficier de cuves de récupération des eaux pluviales (6.000 m2 de toiture environ) qui seront intégrées dans les programmes de construction. L'eau servira à l'arrosage des jardins privatifs. Sous réserve de l'accord des services sanitaires de l'Etat (DDASS), elle sera également utilisée pour les sanitaires des immeubles de bureaux et des logements étudiants. Ces cuves alimenteront aussi un ouvrage réservoir existant destiné à l'arrosage du jardin public. Le volume récupéré des toitures sera de l'ordre de 4.500 m3/an.
L'opération Clichy-Batignolles, quant à elle, se veut exemplaire en termes de performance énergétique des bâtiments. Sur ce territoire d'une cinquantaine d'hectares encore largement occupé par des installations ferroviaires obsolètes, la Ville de Paris a l'ambition de faire un « éco-quartier exemplaire ». Cette ambition conduit notamment à rechercher un bilan d'émissions de CO2 nul reposant sur l'utilisation des énergies renouvelables et des économies d'énergie. Pour cela, les bâtiments devront avoir des caractéristiques permettant d'atteindre, voire dépasser de 75% les performances thermiques de la réglementation actuelle. En incluant notamment une très bonne isolation, une quasi-absence de ponts thermiques, une ventilation maîtrisée par double flux avec récupérateur à haut niveau, les premières études montrent que les besoins nets en chauffage pourraient être compris entre 18 et 28 KWh/m2, soit environ 10 à 15 fois moins que la consommation moyenne constatée dans les logements actuels. Le lancement des travaux est prévu pour fin 2007.