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Biodiversité : les céréaliers publient un guide de recommandations avec l'OFB

Biodiversité  |    |  L. Radisson

Favoriser la biodiversité dans les champs cultivés. Tel est l'objectif du guide (1) que publient l'Association générale des producteurs de blé et autres céréales (AGPB) en partenariat avec l'Office français de la biodiversité (OFB). Ce syndicat professionnel, qui regroupe les gros céréaliers, est l'une des composantes de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA).

« La biodiversité est une problématique prioritaire pour les céréaliers. (…) Nous souhaitons promouvoir des pratiques qui permettent de concilier économie, agronomie, lutte contre le changement climatique et biodiversité. La biodiversité est l'affaire de tous, reconnaissons et rémunérons ceux qui lui font du bien ! », explique Éric Thirouin, président de l'AGPB.

Ce guide a été élaboré dans le cadre du programme Agrifaune qui « rassemble les acteurs des mondes agricoles et cynégétiques ». Les parties prenantes en sont l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture (APCA), la Fédération nationale des chasseurs (FNC), la FNSEA et l'OFB. Dans ce contexte, l'AGPB et l'OFB ont interviewé une centaine d'agriculteurs durant l'année 2019 afin de recenser les initiatives « locales et pertinentes ». Parmi les 87 pratiques identifiées, le syndicat agricole en a sélectionné neuf en accord avec « son orientation stratégique ». « Ces initiatives ont fait l'objet d'un travail approfondi avec des agriculteurs et des experts (Inrae, OFB, Arvalis Institut du végétal) pour vérifier leur efficacité d'un point de vue scientifique et les traduire en fiches pratiques », expliquent les deux partenaires.

Ces fiches portent sur les thèmes suivants : optimisation des bordures de champs, mosaïque de cultures, aménagements favorables aux auxiliaires et à la biodiversité, entretien de zones herbacées, protection de la biodiversité lors des travaux agricoles, maintien des chaumes en interculture, augmentation de l'effet de lisière, couverture des sols, aménagement des bâtiments d'exploitation. Aucune n'est en revanche dédiée à la problématique des pesticides.

1. Télécharger le guide Céréaliers et biodiversité
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-36452-guide-cerealiers-biodiversite.pdf

Réactions20 réactions à cet article

Ah les pesticides, pas touche, donc on aménage mais on continue à empoisonner les cultures et les sols, donc la vie, mettant en péril la biodiversité.
Il faut changer de modèle agricole un point c'est tout.

BJ50320 | 09 novembre 2020 à 10h11 Signaler un contenu inapproprié

Les céréaliers s'intéressent à la biodiversité? bizarre, à moins que ce ne soit un moyen pour soutirer de l'argent de la PAC, ce qu'avoue en fait Éric Thirouin :" biodiversité est l'affaire de tous, reconnaissons et rémunérons ceux qui lui font du bien ! »
Surtout quand on vois que la question des pesticides n'est même pas abordée !
Saluons tout de même ce changement de discours, les mots précèdent toujours les actes.

SAGITTE | 09 novembre 2020 à 10h50 Signaler un contenu inapproprié

haha j'ai regardé le rapport c'est vraiment très drôle. Sur la première fiche ils font la distinction entre adventices et plantes sauvages. Ça déjà c'est pas mal. Mais la page d'après ils te vendent les graines de plantes "sauvages" à 18€ les 100m linéaire. C'est du génie !

bIBU | 09 novembre 2020 à 11h33 Signaler un contenu inapproprié

L'agriculture ne se résume pas au mot "pesticides". J'ai bossé sur la présence de pesticides dans les eaux, c'est bon, on ne vit pas non plus que avec des cloaques non buvables, il faut aussi arrêter ce cliché. L'aménagement des espaces cultivables/cultivés est en effet une problématique qui me soucie aussi, sinon plus. C'est bien joli de vendre ses terres pour faire venir des lotissements de rurbains (qui n'aiment pas la promiscuité avec tout) ou des entrepôts de logisticiens, mais ce n'est pas çà qui va nous donner à manger, ni faire revenir les bestioles. Aussi, toute modification des méthodes de gestion des terres est bonne à prendre, et notamment quand elle va dans un sens d'amélioration (qui sera toujours à parfaire d'ailleurs). Là où çà me soucie d'ailleurs le plus, ce n'est pas tant la gestion des terres par son propriétaire, mais plutôt la gestion plus globale des territoires par ceux qui sont censés en avoir une vision à long terme, c'est à dire les élus.

nimb | 09 novembre 2020 à 15h14 Signaler un contenu inapproprié

@nimb on ne vit pas qu'avec des cloaques non buvables certes mais il y en a et, pour quelqu'un qui est aussi dans le domaine, je vous assure que le problème n'est pas anecdotique partout. la plaine d'Alsace notamment, très céréalières et où l'eau était naturellement potable ne l'est plus sur la majorité de sa surface. Et les pesticides y ont une responsabilité importante et certains ont été interdit il y a plus de 15 ans.
Maintenant vous avez raison tout est bon à prendre et les élus doivent s'engager plus encore. Mais n'oublions pas que des élus agriculteurs il y en a, dans les mairies, les syndicats et dans les chambres d'agriculture.

bIBU | 09 novembre 2020 à 17h04 Signaler un contenu inapproprié

Enfin de compte c'est le vouloir revenir à une forme de bocage, des champs entourés de haies, des labours peu profonds, voire revenir à l'assolement triennal, une année de grains, 2 d'autres choses.
Chez-moi, les haies disparaissent à vue d'oeil, si ça continue comme ça, la Sarthe ressemblera à la Beauce avec pour seuls points de verdure les terrains de loisirs qui parsèment la campagne et les anciennes lignes de chemin de fer.

pemmore | 09 novembre 2020 à 17h19 Signaler un contenu inapproprié

Cette démarche a quelque chose qui rappelle Tartuffe :
le groupe évoqué a invité les chasseurs (les meilleurs écologistes de France !) mais pas les associations de protection de la nature ni de consommateurs . LPO ,FNE et UFC ,connais pas .

sirius | 09 novembre 2020 à 18h35 Signaler un contenu inapproprié

Les terres des céréaliers ne sont plus fertiles, elles sont fertilisées tous les ans à l'aide d'engrais azotés et traiter avec des désherbants. Ces terres sont mortes et si les céréaliers se réjouissent de leurs bonnes intentions ils feraient mieux de s'arrêter de polluer les sols. Rendre une parcelle cultivable après cette appauvrissement des sols prends plus de 5 ans, Il est temps de réagir.

Jackper | 09 novembre 2020 à 18h40 Signaler un contenu inapproprié

Vous m'intéressez, Bibu, sur la non potabilité de l'eau en Alsace. Je sais que dans le Haut Rhin, il reste des soucis de résidus de pesticides (atrazine notamment, interdite depuis une bonne dizaine d'année) vers les Trois Frontières et le Sud du Sundgau, et éventuellement des soucis d'ordre bactériologique (plus ou moins ponctuels) sur des points de captage, pas forcément utilisés d'ailleurs (comme dans la vallée de Munster). Mais je n'ai pas connaissance d'une non potabilité de plus en plus généralisée, même si des taux de nitrates, ou de chlorures peuvent aussi paraitre élevés (sans toutefois dépasser les limites réglementaires). Qu'appelez vous "eau naturellement potable"?

nimb | 09 novembre 2020 à 21h19 Signaler un contenu inapproprié

Photo d'illustration : un Tarier des près femelle (Saxicola rubetra) ? Pour une espèce dont le biotope de prédilection est plutôt constitué des près humides et d'herbages montagnards ou encore de jeunes friches, cela témoigne d'un attachement sans faille à tout ce qui y ressemble (un peu comme la Bergeronnette printanière). De fait, les parcelles de céréales, cultures elles aussi herbacées donc attractives et qui dominent désormais sans partage dans les plaines, constituent, entre chimie agricole à la redoutable toxicité et moissons de plus en plus précoces, des pièges mortels pour les couvées de cette espèce. C'est ce que l'on nomme des zones "puits" pour la biodiversité sauvage : quand elle s'y trouve, elle n'en ressort pas vivante.
Aussi, que prévoit ce guide des céréaliers, chasseurs et autres syndicalistes de l'intensif pour remédier à cette problématique déjà largement décrite par les naturalistes et le CNRS, curieusement non consultés pour son élaboration par ses auteurs (oubli ? ostracisation ? mépris ? incompétence ? priorité à l’entre-soi ? crainte de faire entrer le loup dans le silo à blé ? ...) ?

Pégase | 10 novembre 2020 à 09h21 Signaler un contenu inapproprié

@nimb une eau que j'appelle naturellement potable c'est une eau qui n'as pas besoin de plus qu'un traitement simple (décantation ou oxygénation) pour pouvoir être distribué dans le réseau d'eau potable. C'est une eau qu'un particulier pourrait boire de son puit finalement. C'était le cas en plaine d'Alsace ça l'est beaucoup moins, aujourd'hui ils mélangent les eaux afin de respecter les seuils de potabilité. C'est que déjà la situation s'est dégradé.
L'APRONA avait fait un super travail en 2016 https://www.aprona.net/uploads/pdf/qualite/ermes-alsace/ermes_alsace_2016_carte18_qualite_ressource.pdf
Tous les points en rouge ne ont plus naturellement potable (mais ca ne remet pas en doute la qualité de votre eau du robinet rassurez-vous).
Sur la problématique spécifique des pesticides regardez ici page 12 :
https://www.aprona.net/uploads/pdf/qualite/ermes-alsace/brochure_ermes-alsace_2016.pdf
Pour rappel les seuils de potabilité pour les pesticides c'est 0,1 μg/L pour un pesticide et 0,5 pour la somme.

bIBU | 10 novembre 2020 à 09h25 Signaler un contenu inapproprié

Ca sert à rien d'opposer chasseurs et associations écologiques, les uns vivent dans la nature, les autres la regardent de loin, c'est pas parce que certains chasseurs ont des comportements et des coutumes à proscrire, que des écologistes farfelus roulent encore en diésel et fument dans leur voiture des cigarettes que tout le monde est à mettre dans le même sac, les uns font leur rôle de prédateurs, les autres de lanceurs d'alerte, il n'y a rien en réalité qui les sépare, ces immenses terres agricoles en quasi monoculture sont autant de pertes pour la diversité que des pertes de territoires de chasse.
D'un autre côté, avec cette pandémie et d'autres qui se profilent, l'industrie qui plonge dans le rouge, le tourisme extérieur qui s'évapore ne reste que l'agriculture qui marche pas mal et tient en partie la balance commerciale, si les Français veulent continuer leur vie de nabab en ne travaillant effectivement que 4h par jour, 5 jours sur 47 semaines voire moins, il faut marcher sur des oeufs avec l'agriculture dite industrielle.

pemmore | 10 novembre 2020 à 10h55 Signaler un contenu inapproprié

Merci Bibu pour le lien ÄPRONA. Depuis que j'officie ailleurs que dans un labo, je vérifie bien qu'il y a de nouvelles molécules qu'on commence à prendre en compte, notamment les fameux 24 métabolites (sur lesquels mon labo commençait déjà à bosser à l'époque), qui n'étaient toutefois pas encore suffisamment caractérisés (analytiquement parlant) en 2016, type métolachlor. Bon, je retiens de l'étude que la grosse majorité vient bien des urées type atrazine (+métabolites) et diuron, donc rien de bien nouveau, ces composés ayant été utilisés durant de nombreuses années, ils ont eu le temps d'infuser les terres, et çà risque donc d'être long pour en voir le bout. Ce qu'il faut espérer, c'est que les "nouvelles" molécules soient régulées plus drastiquement en amont. Je comprends donc votre notion d'eau "naturellement potable". Il est vrai qu'en Alsace, la nappe est très proche du sol donc pas mal de particuliers (et agriculteurs) ont pris l'habitude de taper dedans directement pour leurs besoins personnels (jardin, piscine). Personnellement, j'éviterai, ne serait-ce que parce que je ne sais pas ce qu'elle vaut au niveau bactériologique.... et puis c'est gentil de taper gratos dans la nappe, mais si c'est pour ensuite râler que le prix de l'eau traitée en STEU n'arrête pas d'augmenter, alors que j'y contribue par ce genre de pratique.... Pemmore, j'adore votre conclusion personnalisée à 10h55 des enjeux actuels sur l'agriculture!

nimb | 10 novembre 2020 à 14h50 Signaler un contenu inapproprié

Oui la rémanence d'une molécule et de ses métabolites dans le sol est un facteur important pour caractériser une pollution. C'est pour ça qu'il faut s'attaquer au plus vite aux phytosanitaires les plus rémanents. Malheureusement on ne connait pas vraiment cette information lors de l'autorisation de mise sur le marché. Il faut donc faire très attention aux interdictions comme pour le glyphosate à ne pas remplacer la molécule par une potentiellement plus rémanente et qui viendra enrichir l'indéfinissable effet cocktail. On sait ce qu'on perd, on ne sait pas ce qu'on gagne.
@pemmore dire que l'agri industrielle s'en sort mieux que le reste c'est quand même vite dit. Quand on voit le prix de la tonne de betterave ces dernières années(20 à 30€) on comprends pourquoi la filière ne peut renoncer aux néonicotinoïdes. Mais c'est une fausse solution dans le sens ou gagner quelques tonnes de plus à l'hectare rapporte certes plus d'argent mais le problème de fond c'est le prix du marché qui est régulièrement en dessous du coût de production.

bIBU | 12 novembre 2020 à 10h09 Signaler un contenu inapproprié

Tout à fait intéressant votre discussion technique, pour le béotien que je suis, ces molécules servent à traiter quoi?
Les bestioles du sol, taupins un désastre quasiment impossible à résoudre, ou celles qui bouffent les feuilles ou les fruits ?
En rajoutant les champignons.
Quand on sait qu'à 1 m et plus on trouve encore du DDT de 50 ans, ça fout la trouille tout ces nouveaux poisons.

pemmore | 12 novembre 2020 à 11h54 Signaler un contenu inapproprié

Essentiellement des herbicides. Dont l'usage n'était pas qu'agricole d'ailleurs. Le pic le plus impressionnant en Atrazine est sur une ancienne gare de triage de la sncf.

bIBU | 12 novembre 2020 à 14h09 Signaler un contenu inapproprié

Pour Pemmore. Les pesticides dits urées (susbtituées) étaient fréquemment utilisées comme herbicides, c'est du moins ce dont je me rappelle pour les 11 que je dosais en laboratoire (type diuron , isoproturon, linuron) Par exemple, le diuron, trouvé dans l'étude APRONA, servait dans les vignes, la luzerne ou certaines légumineuses fourragères. Je m'aperçois par contre que j'ai été trop vite à écrire car l'atrazine n'en est pas une mais plutôt une triazine. Ici, en Alsace, on en trouvait souvent, même dans les eaux de captage, elle ou ses métabolites, car elle est essentiellement utilisée pour traiter le maïs, qu'on cultive énormément ici et pour lequel on a un débouché local (à savoir une malterie, du côté de Marckolsheim). Comme les maïssiers ne connaissent que très peu la rotation des cultures et avec la nappe à 2-3m en dessous, je vous laisse imaginer la suite (bon, le sol du Ried, avec la nappe à 2m si proche, je ne sais pas ce qu'on pourrait y cultiver d'autre). A noter que cette atrazine n'était plus homologuée depuis longtemps pour les pommiers et la canne à sucre. Pour les "nouveaux" composés type métolachlor, ou même glyphosate, Bibu a très bien résumé : on sait ce qu'on perd et pas ce qu'on gagne en échange (un peu comme le Bisphénol A dans les plastiques et dont les substituts actuels sont visiblement de toxicité "pire" que leur précurseur).

nimb | 12 novembre 2020 à 15h09 Signaler un contenu inapproprié

.... Je rajouterai pour Pemmore que durant mon passage en laboratoire, j'ai aussi fréquemment trouvé des pollutions aux triazines, mais aussi aux organo-chlorés, type Aldrine, Dieldrine et HCH (lindane et isomères) et le DDT faisait partie de ces composés organo-chlorés (pas trouvé dans mes analyses mais il doit sans doute encore exister des sites enfouis, je ne serai pas surpris). Il m'est aussi arrivé de trouver des pollutions aux solvants chlorés (> utilisation dans l'industrie). Mais depuis, il est fort possible que de nouveaux noms émergent parmi les "plus souvent rencontrés'. D'un autre côté, les techniques actuelles de dosage en laboratoire, même si elles ne sont pas encore parfaites et même si elles sont quand même moins précises que "dans les films", permettent de trouver plus de choses qu'il y a 30 ans... et comme plus on cherche, plus on trouve....

nimb | 12 novembre 2020 à 15h17 Signaler un contenu inapproprié

Amusant de constater le greenwashing de fédérations qui ont largement contribué à détruire la biodiversité ( et la paysannerie) pendant des décennies.
Hélas, nous n' avons plus le choix vu l' urgence et chaque acte positif est à apprécier. Mais bon...

Soleille | 23 novembre 2020 à 15h18 Signaler un contenu inapproprié

@ Soleille :
hélas, comme vous dites, ce choix n'existe pour l'instant quasiment pas : quand bien même les données s'accumulent sur la toxicité des pesticides de synthèse répandus dans l'environnement et s'accumulant dans nos organismes par divers moyens (air, eau, alimentation, voies cutanées, etc.), malgré de nombreux scandales politico-sanitaires, nos gouvernants s'obstinent à porter l'agro-chimie à bout de bras afin de satisfaire ceux qui en tirent de gros bénéfices et nous l'imposer.

| 23 novembre 2020 à 17h18 Signaler un contenu inapproprié

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