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Actu-Environnement

Les chambres d'agriculture remettent les circuits courts au goût du jour

Ventes directes, marché à la ferme, paniers de fruits et légumes : l'engouement des consommateurs pour les filières courtes exprime la recherche de liens plus directs entre citoyens, terroirs et agriculteurs.

Agroécologie  |    |  A. Sinaï
Les circuits courts alimentaires existent depuis toujours, notamment autour des villes, mais l'approvisionnement direct des villes par l'agriculture de proximité a décliné au cours du XXème siècle.

C'est en raison de la mise en place de la Politique agricole commune que les filières longues se sont développées pour nourrir les Européens et s'exporter sur les marchés mondiaux. Avec le développement des transports routiers, frigorifiques notamment, l'internationalisation des marchés alimentaires et la généralisation de structures industrielles d'approvisionnement, l'agriculture du XXème siècle s'est éloignée des territoires.

Cependant, les filières dites « courtes » ont perduré à travers les marchés forains, la vente directe à la ferme et le développement, dans le dernier quart du XXème siècle, de fermes cueillettes accueillant un public urbain. Aujourd'hui, les circuits courts recèlent un potentiel de développement important, au point que les Chambres d'agriculture leur ont consacré une journée nationale d'échanges le 7 avril à Paris.

Dans le contexte de la nouvelle politique alimentaire proposée dans le cadre de la loi de modernisation agricole et du Grenelle de l'environnement, un groupe de travail a été mis en place par le ministère de l'Agriculture, de l'alimentation et de la pêche pour définir les circuits courts. Sont considérés comme tels les formes de commercialisation où intervient au maximum un intermédiaire dans le cadre de deux types de commercialisation : la vente directe à la ferme ou sur des points de vente, la vente indirecte avec un seul intermédiaire via la restauration collective ou des commerçants-détaillants.

Comme l'a souligné Emmanuelle Langhade, de l'Assemblée permanente des Chambres d'agriculture (APCA), ''les circuits courts répondent à une demande croissante des consommateurs à la recherche de liens sociaux et de produits locaux de saison, valorisant les notions de terroir, d'authenticité, de tradition''. Côté agriculteurs, les circuits courts peuvent leur permettre de sécuriser, voire d'améliorer leurs revenus en récupérant les marges des intermédiaires et en obtenant un paiement immédiat, voire à l'avance. En Gironde, selon Bernard Artigue, président de la Chambre d'agriculture de ce département, ''les seuls qui s'en sortent dans le domaine du vin sont ceux qui font des circuits courts''.

Pour autant, selon Mme Langhade, ''les attentes fortes des consommateurs ne doivent pas occulter les contraintes de ces modes de commercialisation. En effet, l'exploitant doit cumuler deux, voire trois activités : la production, la commercialisation et la transformation, dans certains cas, ce qui nécessite des compétences diversifiées et engendre ainsi une charge importante, avec des emplois salariés plus nombreux''. Les contraintes sont plus lourdes pour les denrées d'origine animales, soumises à un agrément sanitaire obligatoire, tout en bénéficiant de mesures d'assouplissement introduites dans les nouveaux textes du « paquet hygiène » européen.

Un secteur potentiellement créateur d'emplois

Selon une enquête menée auprès de la profession en 2005, quelque 88.000 agriculteurs pratiquaient la vente directe de produits et 50.000 avaient une activité de transformation à la ferme. Globalement, 16,3% des exploitations agricoles pratiquaient la vente directe, dont 47% transformaient les produits. Attendu pour fin 2010, le prochain recensement général agricole précisera ces chiffres. De manière générale, on constate une professionnalisation de ces activités agricoles, du fait de la mise aux normes en matière d'hygiène ou de méthodes de commercialisation adaptées aux attentes des consommateurs.

D'ores et déjà, la commercialisation en vente directe s'est fortement développée dans les régions Rhône-Alpes, Aquitaine et Midi-Pyrénées. L'histoire et la tradition de ces régions peuvent expliquer ce développement. En Midi-Pyrénées, les systèmes de diversification en maraîchage, arboriculture, viticulture et granivores sont majoritaires dans les exploitations en circuits courts. Les formes sociétaires y sont nombreuses, et les activités de production, transformation et de commercialisation représentent 20% des emplois agricoles de la région.

Pour Yuna Chiffoleau, chercheuse à l'INRA et chef de file du sous-groupe « Agriculture et alimentation » du Réseau rural français, un autre aspect positif des circuits courts, outre qu'ils créent des emplois, est de solliciter des projets coopératifs de territoires pour fédérer les moyens et organiser des plateformes de distribution.

AMAP (Associations pour le maintien de l'agriculture paysanne), Paniers fraîcheurs dans les gares d'Ile-de-France, démarche de producteurs « Saveurs du Coin » dans le Rhône, opérations Bienvenue à la ferme, vente par internet de produits du terroirs labellisés par la Chambre d'agriculture d'Eure-et-Loir, points de vente collectifs en Rhône-Alpes, partenariat avec la restauration collective sous l'égide la Chambre d'agriculture de Meurthe-et-Moselle… Partout les initiatives émergent et rencontrent un désir de valorisation sociale et économique.

Réactions1 réaction à cet article

notre production agricole

est-ce qu'on peut tout faire pour manger nos pommes et notre pain ?

lambda | 15 avril 2010 à 07h24 Signaler un contenu inapproprié

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