« Le prélèvement sur le budget des agences de l'eau pour l'Office français de la biodiversité s'élève à 400 millions d'euros par an, a rappelé Martial Saddier, président du comité de bassin Rhône-Méditerranée. Aujourd'hui – au moment de l'urgence – pour préparer la France à la réalité du changement climatique, nous avons absolument besoin de ces 400 millions. » Cet appel au maintien du principe « l'eau paie l'eau » et du budget des agences n'est pas nouveau : les comités de bassin ont déjà alerté le gouvernement à plusieurs reprises, notamment en 2017 lors de la mise en place du plafond mordant, mais aussi à l'issue de la première séquence des Assises de l'eau, en juillet 2018.
Les sept comités réitèrent aujourd'hui leur demande à l'occasion d'une réunion qui les a réunis, mercredi 9 novembre. Cet événement s'inscrit dans la continuité du lancement du chantier de la planification écologique consacréee à l'eau. Mi-octobre, les comités ont en effet été sollicités pour participer aux réflexions sur ce premier dossier. Les conclusions de l'ensemble des échanges avec les parties prenantes devraient être présentées par la Première ministre, Élisabeth Borne, au printemps 2023.
« Nous savons depuis longtemps ce qu'il faut faire : économiser de l'eau, améliorer les rendements dans les réseaux d'eau potable, désimperméabiliser les sols, préserver les zones humides, renaturer les rivières, changer le modèle agricole – avec de nouveaux systèmes d'irrigations –, adapter les essences végétales aux régions et au cas par cas, stocker de l'eau, mais pas partout, pas n'importe comment, pas systématiquement, a rappelé Martial Saddier. Le plan annoncé par la Première ministre, au printemps prochain, sera accompagné de moyens financiers supplémentaires. Nous demandons que les agences de l'eau soient dans le cercle de ces moyens supplémentaires. » L'idée serait que chacune des deux politiques en matière d'eau, d'une part, et de biodiversité, d'autres part, puissent bénéficier d'un financement spécifique, de long terme.
« La sécheresse 2022 est inédite par son intensité, sa durée et le nombre de territoires concernés, a, quant à elle, souligné Bérangère Couillard, secrétaire d'État chargée de l'Écologie. Au-delà de la gestion de crise, c'est bien la gestion structurelle qu'il faut faire évoluer. (…) Nous mobiliserons un panel de solutions adaptées aux enjeux locaux. »