Augmentation des tempêtes, sécheresse, diminution des ressources, les entreprises ont-elles conscience de ces risques et adaptent-elles leur stratégie en fonction des aléas du climat ?
A Saint Quentin Fallavier, en Isère, le centre de distribution Ikea cumule plusieurs installations vertes qui en font un site pilote au niveau européen. Le site a mis plusieurs projets d'optimisation énergétique en place comme une chaudière biomasse qui produit 60% de l'énergie consommée en termes de chauffage et le développement des livraisons directes des fournisseurs vers les magasins sans stockage intermédiaire. Saint-Quentin-Fallavier possède également l'un des plus grands projets photovoltaïques d'Europe (plus de 15.000 panneaux) et une station de distribution d'hydrogène pour chariots élévateurs (première en Europe). Ce site s'inscrit dans la stratégie du groupe suédois qui vise notamment à obtenir son indépendance énergétique d'ici 2020.
Mais Ikea, n'est pas la seule entreprise à investir dans les technologies vertes. Près de Lille, le fabriquant d'éco-enveloppes Pocheco, s'est engagé il y a une douzaine d'années dans un concept baptisé "l'écolonomie". Affaiblie par la concurrence du courrier dématérialisé, l'entreprise a choisi d'améliorer sa productivité en se lançant dans une série d'investissements visant à réduire son empreinte environnementale. Eco-conception, toiture photovoltaïque et végétalisée, station d'épuration et climatisation naturelles, chauffage au bois, grâce à son expérience Pocheco fournit aujourd'hui des conseils aux entreprises et aux collectivités pour leur permettre de réaliser des économies à travers des solutions écologiques.
Mais cette tendance est-elle généralisable ? Les entreprises ont-elles toutes progressé en la matière ? Selon Peder Michael Pruzan Jorgensen, vice-président de BSR, Business for Social Responsibility, beaucoup d'entreprises ont intégré les enjeux climatiques, mais elles ne semblent pas prêtes à l'effort tant qu'un accord global qui harmoniserait les obligations de chaque pays n'a pas été mis en place. La France accueillera l'an prochain la conférence internationale sur le climat. Les organisations non gouvernementales attendent des entreprises qui contribuent déjà à cet effort qu'elles fassent entendre leur voix face aux lobbies de l'énergie fossile encore très puissants.