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Actu-Environnement

Les 27 pays membres de l'UE parviennent à un accord en matière de lutte contre le changement climatique

Le Conseil européen a décidé une triple obligation à l'horizon 2020 : une réduction de 20 % des émissions de gaz à effet de serre, une économie d'énergie de 20 % et une part de 20 % d'ENR dans la consommation d'énergie primaire.

Gouvernance  |    |  C. Seghier
   
Les 27 pays membres de l'UE parviennent à un accord en matière de lutte contre le changement climatique
   
Les 27 pays membres de l'Union européenne réunis au sommet des chefs d'état et de gouvernement sont parvenus à un accord en matière de lutte contre le changement climatique, lors du Conseil européen organisé les 8 et 9 mars dernier à Bruxelles. Ils ont en effet adopté un triple objectif d'ici à 2020.

L'UE s'engage tout d'abord à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20% par rapport à 1990 à l'horizon 2020. Cet effort de réduction pourrait même être porté à 30% si d'autres pays développés s'engagent à atteindre des réductions d'émission comparables et que les pays en développement les plus avancés sur le plan économique apportent une contribution adaptée à leurs responsabilités et à leurs capacités respectives. Lors des négociations internationales, nous proposerons de réduire les émissions européennes de 30% si des partenaires internationaux sont prêts à suivre, a indiqué la Chancelière Allemande Angela Merkel qui préside l'UE jusqu'en juin. Ce point devrait d'ailleurs être discuté lors de la prochaine conférence de l'ONU sur le climat qui aura lieu à Bali en décembre prochain mais aussi lors de la prochaine réunion du G8 en juin à Heiligendamm, dans le nord de l'Allemagne. Il est important de pouvoir dire aux membres du G8 que l'Europe a pris des engagements, a estimé la Chancelière.

Les États-membres se sont également engagés à un gain de 20 % en terme d'efficience énergétique et une teneur obligatoire de 10% de biocarburants dans les carburants classiques.


Enfin, les 27 pays membres de l'Union Européenne ont pris l'engagement collectif de faire passer la part des énergies renouvelables dans la consommation totale d'énergie (dite énergie primaire) de 6,5 à 20% d'ici à 2020. Toutefois, cet objectif global se fera avec une approche différenciée par pays pour tenir compte de certaines spécificités nationales : une répartition des charges sera négociée de manière séparée, à partir de propositions que la Commission européenne soumettra entre juillet et septembre. La Commission européenne veut présenter au cours du troisième trimestre 2007 des propositions concrètes sur la répartition des charges dans le cadre de l'objectif fixé pour les énergies renouvelables, a indiqué le président de la Commission José Manuel Barroso.
Si la Chancelière Angela Merkel a précisé que le Conseil n'intégrait pas le nucléaire dans la définition des énergies renouvelables, le nucléaire a toutefois, et en réponse aux attentes françaises, reçu le statut d'énergie peu carbonée, susceptible d'être pris en compte pour la réduction globale des émissions de gaz à effet de serre.

Le Secrétaire général Ban Ki-moon a salué la décision des dirigeants de l'Union européenne : face à l'accroissement des émissions de gaz à effet de serre, cet engagement à une réduction significative au cours de la prochaine décennie est ambitieux. Mais l'ambition et le leadership sont justement ce qu'il faut pour répondre aux changements climatiques, un des plus grands défis qui se pose à l'humanité.

Les associations environnementales ont salué ces décisions et notamment Greenpeace, qui s'est félicité de la fixation d'objectifs contraignants même si l'organisation a critiqué la négociation de la France qui permet des traitements nationaux différents. Avec ce triple objectif de 20% pour les 15 années à venir, l'Union Européenne s'engage résolument dans la révolution énergétique indispensable pour faire face à l'urgence climatique. Il faut espérer que cette décision, la plus importante depuis l'adoption du protocole de Kyoto, servira d'exemple à suivre pour le reste de la communauté internationale, a souligné Karine Gavand, chargée de campagne Climat à Greenpeace France. Malgré le combat d'arrière-garde, mené ces dernières semaines par la France, pour tenter d'imposer son nucléaire, ce sont les énergies renouvelables et les économies d'énergies qui sont retenues par l'Europe pour faire face au défi climatique, a ajouté Frédéric Marillier, chargé de la campagne nucléaire à Greenpeace.

Le WWF-France a pour sa part estimé que ce somment était un tournant historique dans la lutte pour le climat. Les Verts du Parlement européen restent quant à eux sur leur garde et attendent des objectifs concrets. Le Sommet a confirmé que les énergies renouvelables restent la première technologie pour combattre les changements climatiques et que, contrairement au message de Jacques Chirac qui voulait faire du nucléaire une énergie renouvelable, cette approche a été suivie par ses homologues européens et notamment par la Chancelière allemande Angela Merkel, a estimé Claude Turmes, vice-président du groupe Vert. Critiquant la politique actuelle française, celui-ci ajoute que plutôt que de produire des biocarburants qui nuisent à l'environnement et qui risquent de provoquer une crise alimentaire, la France ferait mieux d'utiliser pleinement son potentiel dans le domaine de l'éolien, du bois, du biogaz et du solaire. Il s'agirait d'un moyen bien plus efficace de peser sur les marchés de l'exportation des technologies comme le montre l'exemple du Danemark, qui a accru sa capacité d'exportation de l'équivalent de 20 000 MW en énergies renouvelables au cours de ces 5 dernières années, réalisant ainsi un chiffre d'affaires 10 fois supérieur à celui d'Areva.

Le président du Syndicat des énergies renouvelables (SER), M. Antolini a quant à lui confié à l'AFP que parvenir à l'objectif de 20% suppose de tripler la production actuelle des grands pays qui sont aussi les plus gros consommateurs - Espagne, France, Allemagne, Italie, Pologne et Allemagne -, actuellement autour de 5 et 6 % d'énergies renouvelables. Dans le secteur électrique, il va falloir développer résolument l'éolien et arrêter de chipoter; il faut aussi reconsidérer l'hydraulique à la hausse et développer le solaire photovoltaïque. Enfin, a-t-il ajouté, il faut développer la chaleur collective - eau chaude et chauffage - d'origine forestière et de la biomasse en général. Il revient aux poids-lourds - Danemark, Portugal, Allemagne, Espagne, France, Italie, Grèce, Pologne, Angleterre - de parvenir voire de dépasser l'objectif de 20% pour que l'UE les tiennent, a-t-il estimé. Mais ce seront alors des centaines de milliers d'emplois créés, a-t-il assuré en indiquant qu'à moins de 7% d'énergies renouvelables au sein de l'UE, le secteur a déjà généré plus de 200.000 emplois.


* Pour en savoir plus.

Réactions4 réactions à cet article

Encore heureux !!!!

Conseil n'intégrait pas le nucléaire dans la définition des énergies renouvelables

FRAMATOME, AREVA et EDF peuvent aller se rhabiller . Et tant pis pour le scandaleux chiffres d'affaires du Comité d'entreprise d'EDF (à cause de l'énergie décentralisée autoconsommée) .

Ca leur évitera d'autres affaires judiciaires ;-(((

Constructif | 15 mars 2007 à 09h09 Signaler un contenu inapproprié
20% et Facteur 4

Ce n'est pas avec 20% en moins d'ici 2020 qu'on arrivera à 75% en moins en 2050 pour respecter le Facteur 4 et la Loi de programme 2005-781 fixant les orientations de la politique énergétique !
Il faut aussi se rappeler la Loi de Pareto, dite aussi loi 80-20 ou loi ABC: ce sont les premiers efforts qui coûtent le moins et qui donnent le maximum de résultat; les gains suivants demandent de plus en plus d'efforts !
Bernard THIERRY, ingénieur ICAM

assocdarly | 15 mars 2007 à 14h35 Signaler un contenu inapproprié
Re:20% et Facteur 4

D'accord avec toi sur le constat mais avec quand même 2 nuances, histoire d'être plus objectif :

- quand le protocole de Kyoto a été signé, on était dans une phase de forte croissance des émissions de GES. Donc le simple fait de stabiliser nos émissions d'une année sur l'autre a déjà demandé un sérieux travail.
- en plus, l'année de référence de Kyoto et du facteur 4 est 1990 mais les états ont commencé à "s'occuper" de réduction de GES bien après (1995-98 je dirais....) donc il a déjà fallu faire une 1ere baisse de nos émissions de GES rien que pour revenir au niveau de 1990...

Et tout ce travail "préliminaire" n'apparait pas dans les chiffres de -20 et -75%.
Après, il n'en reste pas moins vrai que si on arrive à -20% en 2020, la route sera encore longue et de plus en plus difficile pour atteindre le facteur 4...

Alex | 16 mars 2007 à 13h55 Signaler un contenu inapproprié
réduction des ges par rapport à 1990

bonjour!

notre association ne comprend pas les responsables réunis dans le cadre du protocole de kyoto ne se sont intéressés qu'au volet diminution et non au voletrelatif à la séquestration naturelle de ces ges soit la reforestation?
à l'état actuel le continent Africain mitoyen aux frontières Europeennes subit précisément non seulement les effets du changement climatique du aux émanations de ces ges dont les producteurs sont les Pays Europeens et autres occidentaux mais également ne bénéficie pas de l'attention pour le reboisement ne srait ce que pour rétablir son couvert végétal d'antan!
dans ce soucis notre association à préconisée le reboisement par la création de puits de carbone susceptible de contribuer à la séquestration des ges à même d'influer sur le réchauffement et les changements climatiques
ce reboisement peut s'effectuer également au niveau du sahara dans la mesure où l'eau qui y existe devrait être utilisée à cette fin au lieu d'être gaspillée pour on ne c'est quoi
ces idées peivent paraitre utopiques certes mais devant les risques avancés par les scientifiques toutes solutions pour sauver ce qu'il reste à sauver on ne peut s'empécher de prendre tous ce que l'homme trouve à portée de main
merci de nous lire et surtout comprendre nos préoccupations
le Président de l'association

DAOUD | 18 mars 2007 à 13h05 Signaler un contenu inapproprié

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