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Chasse aux blaireaux : dix associations déposent plainte auprès du Comité de Berne

Biodiversité  |    |  I. Chartier

Un groupe d'associations (1) a déposé plainte contre la France auprès du Comité de Berne, organe directeur de la Convention de Berne relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe. Les plaignantes pointent la méconnaissance du texte international par l'État français en ce qui concerne la chasse du blaireau par la technique de la vénerie sous terre, pratique destinée à déterrer les animaux vivants dans leurs terriers à l'aide d'une meute de chiens.

La France étant partie contractante à la Convention de Berne, elle est tenue de respecter son texte. Comme le font observer les plaignantes, le blaireau fait partie des espèces énumérées à l'annexe III de la convention intitulée « Espèces de faune protégées ». L'article 7 dispose que « chaque partie contractante prend les mesures législatives et réglementaires appropriées et nécessaires pour protéger les espèces de faune sauvage énumérées à l'annexe III » et l'article 8 que « s'agissant de la capture ou de la mise à mort des espèces de faune sauvage énumérées à l'annexe III, (…) les parties contractantes interdisent l'utilisation de tous les moyens non sélectifs de capture et de mise à mort et des moyens susceptibles d'entraîner localement la disparition, ou de troubler gravement la tranquillité des populations d'une espèce (…) ».

La vénerie sous terre se faisant à l'aveugle, aucune distinction n'est faite entre les blaireaux adultes et les blaireautins, et aucun quota n'est fixé, souligne l'Aspas. À la mi-mai, la chasse peut être ouverte par les préfets en tant que « période complémentaire », s'ajoutant ainsi à la période de chasse qui s'étend de septembre à mi-janvier. « Cette chasse (…) est particulièrement violente et destructrice non seulement des blaireaux, mais aussi de leur habitat qui est un refuge pour de nombreuses autres espèces, y compris protégées », ajoute l'association.

En pointant ces manquements, les associations espèrent avoir gain de cause pour davantage protéger les blaireaux. "Notre objectif est que le Comité de Berne pointe la non-conformité de la période complémentaire avec les dispositions de la convention, pour pouvoir faire évoluer le droit français. Si le Comité estime que la période complémentaire est incompatible, la France n'aura pas le choix", soutiennent Coline Robert et Andra Rigal-Casta, avocats en charge de la plainte. La décision du Comité de Berne ne serait pas juridiquement contraignante, mais permettrait de faire pression. Déjà, à l'échelle nationale, plusieurs tribunaux administratifs ont censuré des arrêtés préfectoraux autorisant le début de la chasse au 15 mai.

1. l'Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas) avec la participation d'AVES France, le collectif Renard Blaireau, FNE Aura, FNE Loire, Humanité & Biodiversité, la LFDA, MELES, la LPO et One Voice

Réactions12 réactions à cet article

Cette histoire de blaireau fait peur, ce sont de beaux animaux, mais à la mairie les arrêtés de la préfecture précisent qui est habilité à piéger, c'est une source de revenus pour des spécialistes inscrits sur une liste. je suppose que ce sont des traditions qui se transmettent et l'argent coûte cher. A l'inverse bien des chasseurs abandonnent vu le prix de l'autorisation pour tuer un sanglier ou un chevreuil, sauf quand c'est une opération de protection des cultures, là c'est gratuit.
Donc le souci des blaireaux est financier.

28plouki | 15 mai 2023 à 10h30 Signaler un contenu inapproprié

Il incombe une nouvelle fois aux associations de protection de la nature de se coltiner le sale boulot, face à la barbarie de certains "chasseurs" et à la veulerie de nombreux préfets.
J'ai très récemment entendu, lors d'une conférence publique, une chef de service de l'ONF demander "qu'on fiche la paix aux blaireaux" car ce sont de précieux auxiliaires pour le forestier. Et si les représentants de l’État écoutaient un peu plus leurs collègues ?

Pégase | 15 mai 2023 à 12h20 Signaler un contenu inapproprié

Le piégeage des blaireaux et autres renards est réalisé par des piégeurs formés, les pièges sont identifiés et les intervenants tiennent un cahier des prélèvements. Il n'est pas question d'argent dans ces fonctions. Attention, dire que cette chasse détruit d'autres espèces n'est pas conforme à la réalité. Le blaireau est capable de manger ses cohabitants. Dans le terrier, le chien bloque le blaireau dans le fond d'une galerie et il faut creuser pour le prendre. (cela se fait à la main, avec pioche et pelle. Il est aussi possible de relâcher l'animal quand il est nécessaire de les déplacer. Un couple de blaireaux peut creuser et sortir la terre sur plus d'un mètre de hauteur ce qui handicape grandement le travail des agriculteurs. Le blaireau est aussi un animal transportant la brucellose et d'autres maladies pouvant atteindre les bovins ce qui entraine ensuite l'abattage de tout l'élevage, d'où la mauvaise image laisser auprès des éleveurs!

jmf | 15 mai 2023 à 13h11 Signaler un contenu inapproprié

J'ignore le recrutement des piégeurs, mais j'avais compris qu'il y avait une récompense ou indemnité. Il faudra sans doute vacciner les blaireaux restant, j'avoue ne n'en avoir jamais vu par chez moi, vers Châteaudun, mais j'en avais vu un la nuit, dans le Var, près de Bormes les Mimosas. Les enfants l'avaient trouvé très beau, c'est vrai que c'est un bel animal.
Quand aux agriculteurs, il y en a de plusieurs sortes, les productivistes sont sur la sellette avec la chimie, à juste titre. Les solutions existent, mais la nourriture sera plus chère. Le monde va changer...

28plouki | 15 mai 2023 à 15h02 Signaler un contenu inapproprié

Si les blaireaux sont utiles en forêt, reste à définir pourquoi et comment, je puis vous assurer que sous les lignes de chemin de fer, en bordure des fossés ou encore en plein champ, c'est nettement différent.

jmf | 15 mai 2023 à 15h53 Signaler un contenu inapproprié

Certes, le blaireau a ses habitudes, j'imagine l'éléphant en Afrique... Le sujet de la nuisance est sans fin, qui nuit à qui, that is the question !

28plouki | 15 mai 2023 à 16h14 Signaler un contenu inapproprié

28plouki : même pas sûr que la nourriture de meilleure qualité sera plus chère, quand on voit comment les prix se sont envolés sur le conventionnel, avant tout du fait de la spéculation des grands groupes de l'agrobusiness.
Ne pas oublier non plus les énormes coûts cachés du conventionnel et de la malbouffe (surexposition aux pesticides de synthèse, pandémie d'obésité, pollution des masses d'eau et de l'air, perte de biodiversité, érosion des sols, etc.).

Pégase | 15 mai 2023 à 16h18 Signaler un contenu inapproprié

C'est assez compliqué, comment utiliser les pesticides, ceux non nuisibles, etc... Notre voisine agricultrice dégerme les pommes de terre à la main. Son mari fait des pâtes avec sa farine, issue de son blé en agriculture actuelle, c'est à dire qu'il a son matériel de traitement et les produits qui vont avec. Son but est d'utiliser le moins de traitement possible, mais les semences modernes font des plantes plus fragilisa avec meilleur rendement. Ajoutons le souci de l'eau. Et le blaireau dans tout cela ? Déjà, il y a les renards qui tournent autour des poulaillers. Pour les blaireaux, jamais entendu parler. Sangliers et Chevreuils, il y des battues organisées...

28plouki | 15 mai 2023 à 17h30 Signaler un contenu inapproprié

le blaireau est une espèce gibier chassable en France de la période d'ouverture générale- septembre- à la fermeture intervenant en février, la majorité des blaireaux tués à la chasse le sont par tir , curieusement très peu le sont par déterrage durant cette période, les équipages de vènerie sous terre (détenteurs de blaireaux à l'aide de chiens + pelles et pioches) ne sont pas actifs en hiver car occupés à d'autres chasses comme celle du sanglier.
La demande systématique d'une période complémentaire de chasse au blaireau au printemps revient à prolonger une activité cynégétique de loisirs, l'espèce est chassée en pleine période d'élevage des jeunes, ce qui est contraire aux règles d'éthique de la chasse.
Les populations de blaireaux sont plutôt en bon état en France et l'espèce est présente sur une grande partie du territoire, quelques dégâts aux culture peuvent être imputables au blaireau ce qui pourrait justifier des interventions en dehors de la période normale de chasse sur demande du préfet à titre dérogatoire. Par ailleurs concernant les maladies comme la tuberculose bovine, les risques de
contamination du bétail par le blaireau sont infiniment moins grands que les risques que font courir les populations excédentaires de sangliers sur l'ensemble du territoire et ne parlons pas des dégâts aux cultures...

tesson | 17 mai 2023 à 10h09 Signaler un contenu inapproprié

La possibilité de transfert des maladies du blaireau ou du sanglier aux bovins, aux autres animaux ou encore à l'homme est en étude continuelle. Elle est apparue évidente sur un élevage bovin en Haute Vienne l'an passé. Les blaireaux trouvés en bordure de route sont aussi analysés. Les Fédérations départementale des chasseurs ont les résultats.
- "tesson" la chasse se déroule toujours en période d'élevage des jeunes (sauf sur des oiseaux migrateurs qui partent dès leur possibilité de voler) les chasseurs peuvent et doivent éviter de tirer les jeunes chevreuils par exemple, sur les sangliers aucune restriction de tir n'est autorisée.
- Il ne faut pas s'étonner des demandes de chasse sous terre au printemps, c'est là que les blaireaux peuvent occasionner des dégâts aux cultures. D'autre part, les activités de cynégétiques sont effectivement "de loisirs", quand elles deviendront "d'obligations" nous aurons moins de volontaires, c'est ce qui arrive dans certaines associations de chasse pour le sanglier.
- Si le sanglier est porteur de certaines maladies, autres que parasitaires, il est aussi évident que le voisinage des blaireaux permet des échanges, le sanglier ne dédaignant pas manger les cadavres des habitants de la forêt y compris ceux de ses congénères.

jmf | 17 mai 2023 à 11h04 Signaler un contenu inapproprié

@ jmf : pour avoir siégé en CDCFS, j'ai souvent constaté (et d'autres représentants me l'ont confirmé) que lorsqu'il s'agit de quantifier de façon chiffrée les dégâts occasionnés par les blaireaux, il n'y a souvent pas de réponse probante alors que les préjudices sont censés être clairement établis pour la prise de l'arrêté autorisant la destruction des blaireaux. On est donc dans une posture visant avant tout à maintenir hors saison une activité chasse. Mais ça fonctionne plutôt bien pour les chasseurs et agriculteurs puisque le préfet accorde bien volontiers la poursuite de la chasse au blaireaux en faisant mine d'admonester les représentants agricoles avec un "ça passe pour cette année mais c'est la dernière fois !" puis idem l'année suivante puis idem l'année n+2, etc...
A l'inverse, beaucoup d'agriculteurs rechignent à déclarer des dégâts gibier imputables aux sangliers, cela de peur d'être pointés du doigt par des représentants voisins de la fédé de chasse : pardi, c'est cette dernière qui crache au bassinet pour les dégâts gibier et là, on ne rit plus du tout !

Pégase | 17 mai 2023 à 13h55 Signaler un contenu inapproprié

Pégase, Vous faites bien de préciser que se sont les chasseurs qui indemnisent les agriculteurs si il y a des dégâts reconnus. Vous savez aussi que pour avoir siégé, comme vous le dites, à la CDCFS, pour reconnaître les dégâts et les chiffrer il faut missionner un expert et souvent deux avec les assurances. Les dégâts occasionnés par les blaireaux n'étant pas indemnisés, il ne peut être donné un chiffrage au plus juste puisqu'il n'y a pas d'expertise "neutre". L'attitude du préfet n'est que (à 75 %) la reprise de ce qui lui est remonté comme données par les membres présents. Chacun peut y jouer son rôle, cette commission ne doit pas être que de la représentation. Quand, et si c'est exacte, le préfet accorde pour une année l'extension de la chasse sous terre en disant que c'est la dernière fois, à qui croyez vous qu'il s'adresse et qui veut-il flatter?

jmf | 17 mai 2023 à 17h34 Signaler un contenu inapproprié

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