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Actu-Environnement

La chasse à la glu définitivement hors jeu

MAJ le 29/06/2021
Biodiversité  |    |  L. Radisson

En mars dernier, la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) avait porté un sérieux coup à la chasse à la glu. Par trois arrêts (1) du 28 juin 2021, le Conseil d'État apporte le coup de grâce à cette chasse traditionnelle.

Faisant application de la décision de la juridiction européenne, la Haute juridiction française annule les arrêtés ministériels qui autorisaient l'emploi de gluaux pour la capture des grives et des merles pour les saisons de chasse 2018-2019 et 2019-2020. La ministre de la Transition écologique n'a pas démontré l'absence d'autres solutions satisfaisantes. Elle n'a pu non plus démontrer que les prises accessoires ne concernaient qu'un faible nombre d'oiseaux, ni que les dommages causés aux oiseaux non ciblés étaient négligeables. En outre, le seul objectif de préserver les chasses traditionnelles ne suffit pas à justifier une dérogation, juge le Conseil d'État.

Ces décisions ont été rendues sur la requête de l'association One Voice et de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) qui demandaient l'interdiction de ce mode de chasse, tandis que la Fédération nationale des chasseurs (FNC) réclamait son maintien. En août 2020, le Gouvernement avait en effet suspendu la chasse à la glu dans l'attente de la décision du Conseil d'État. « Cette pratique odieuse et non sélective dont furent victimes des milliers d'oiseaux chaque année (quelques 40 000 oiseaux), et qui laisse libre cours à tous les trafics est définitivement abolie. Plus aucun gouvernement français ne pourra désormais utiliser le levier des dérogations pour contourner la directive européenne de protection des oiseaux », se félicite la LPO dans un communiqué. « Face à cet acharnement, il n'est pas question pour nous de baisser les bras car nous savons que tous nos modes de chasse sont compatibles avec une biodiversité riche et variée qui fait l'originalité rurale de nos régions », réagit de son côté Willy Schraen, président de la FNC.

Avant la suspension d'août 2020, la chasse à la glu était encore pratiquée dans cinq départements du sud-est de la France : Alpes-de-Haute-Provence, Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône, Vaucluse et Var. Ce mode de chasse consiste à enduire de glu des baguettes afin de capturer des oiseaux vivants qui serviront d'appelants pour tirer les oiseaux attirés par leur chant.

1. Consulter l'un des arrêts rendus par le Conseil d'État
https://www.actu-environnement.com/media/pdf/news-37795-chasse-glu-decision-conseil-etat.pdf

Réactions14 réactions à cet article

Salutaire décision du Conseil d'Etat (qui lit de mieux en mieux le code de l'environnement et progresse ainsi plutôt bien sur la voie de la sagesse environnementale, même s'il reste quelques marges de manœuvre), enfonçant un coin décisif dans l'argument parfaitement fallacieux de la prétendue défense des traditions. Les vieilles ficelles politiques des potentats de la chasse commencent à être sérieusement usées...
Les faits sont que l'impact de cette chasse sur certaines espèces déjà fragiles peut être redoutable. C'est donc une pratique aussi aveugle que cruelle qu'il était grand temps de ranger au musée des horreurs cynégétiques (par ailleurs bien fourni).
La réaction du président des chasseurs à cette décision des Sages est très parlante : rendez-vous à la présidentielle de l'an prochain et vous allez voir ce que vous allez voir ! Il fait juste semblant d'oublier que les chasseurs, de moins en moins nombreux, pèsent de moins en moins aux élections... La grenouille qui veut se faire plus grosse que le bœuf.

Pégase | 29 juin 2021 à 11h12 Signaler un contenu inapproprié

Pégase, la pratique de la chasse à la glue est en arrêt depuis deux ans. Elle ne reprendra pas et j'en suis aussi satisfait car pas assez respectueuse de ce qu'elle devrait être.
Vouloir maintenant interdire toutes les chasses sera sans doute l'objectif de certains. Je penserais d'abord à ceux qui ont un chat ou plus, qui devraient connaître les activités prédatrices de leurs petits protégés. Si un chat vous rapporte un oiseau par mois, sachant qu'il y a plus de 12.000.000 chats appartenant à des propriétaires en France, il y a là une pression à exercer de suite! Ces chats devraient aussi être identifiés (c'est la loi), et éventuellement stérilisés. J'aimerai vous lire au plus tôt, pour ne pas dire au plus juste, dans la défense des oiseaux contre la prédation des chats qui ne se limitent pas à 40.000 oiseaux comme la chasse à la glue (12 oiseaux x 12.000.000 de chats domestiques!!!)

jmf | 29 juin 2021 à 15h17 Signaler un contenu inapproprié

@ jmf : vous avez parfaitement raison en ce qui concerne l'hécatombe que provoquent les chats domestiques et j'ai déjà eu l'occasion de m'exprimer à ce sujet sur certains fils d'Actu environnement, ce qui vous a manifestement échappé.
Je suis pour ma part favorable à une stérilisation étendue des chats afin que baisse fortement cette pression de prédation sur les oiseaux mais aussi les chauves-souris, les petits mammifères, les petits reptiles (lézards) et autres gros insectes. Cela permettrait également aux populations de chats de bien moins souffrir de la malnutrition. Il conviendrait aussi de règlementer la possession des matous.
Les gens qui ont x chats "parce qu'ils sont si mignons et que jamais au grand jamais mes chats tuent par plaisir" méconnaissent la nature biologique du chat : un petit félin doté d'incroyables aptitudes physiques et d'une grande habileté prédatrice, notamment nocturne (ce qui explique que les humains ignorent largement les faits), certains pour se nourrir, beaucoup d'autres pour le jeu (ce qui est complètement dans leur nature).

Pégase | 29 juin 2021 à 17h12 Signaler un contenu inapproprié

Pégase Je sais que toute personne raisonnable connait et "reconnait' les prélèvements sur les oiseaux par les chats. Ce que j'ai perçu, c'est que se battre contre un prélèvement de 40.000 oiseaux selon certains, avec déclaration et enregistrement de ces prélèvements, relève plus de l'idéologie anti chasse, car en face, on ferme les yeux sur plus de 150.000.000 oiseaux détruits par nos merveilleux compagnons! (en limite basse avec 1 oiseau par mois) Nos priorités sont avancées selon notre idée, forgée par la pression ambiante, et rarement selon la réalité des faits et même la priorité qui devrait prévaloir.

jmf | 29 juin 2021 à 19h55 Signaler un contenu inapproprié

Pour ce qui est de la chasse a glue je n'ai rien a dire sur les mesures prises, j'abonde dans ce sens.
Par contre encore une fois nous pouvons constater la dangerosité des militants ailés qui déversent leur théorie sans aucune conscience de leurs portées.
Le Pastoralisme reconnu comme un élevage traditionnel est aussi dans la tourmente de la LPO et one voice entre autres...
Je cite : Le pastoralisme n’est pas forcément synonyme d’entretien du paysage
Pourtant : "Par leur contribution à la production, à l'emploi, à l'entretien des sols, à la protection des paysages, à la gestion et au développement de la biodiversité, l'agriculture, le pastoralisme et la forêt de montagne sont reconnus d'intérêt général comme activités de base de la vie montagnarde et comme gestionnaires centraux de l'espace montagnard.

Je cite : Ecologiquement, la montagne n’a pas besoin de moutons Les éleveurs ont besoin d’alpages, mais l’inverse n’est pas vrai. L’idée que le bétail serait utile pour " entretenir " la montagne renvoie à une image symbolique de celle-ci, mais ne correspond à aucune réalité biologique ou écologique.

Pourtant cette même LPO demande des subvention pour acheter des brebis pour "entretenir" le milieu dans l'Aude!

Alors "l’argument fallacieux des traditions" ne pourra pas certainement contrer la dictature verte et ouvrir l'esprit de ceux qui essaye de voler : la fracture sociale « citadins éclairés/ruraux obscurantistes » est toujours bien entretenue.

ouragan | 29 juin 2021 à 21h29 Signaler un contenu inapproprié

Parigots 1 Bouzeux (ou paisans) 0
Arbitre la lpo
Chacun voit la paille dans l'oeil du voisin disait le livre.
Remarque quel drôle d'idée de chopper des merles pour les bouffer, c'est plus la guerre et le début des années 50 ou un merle pour un enfant de 4 ans était un festin de rois.
Question: quelle tradition millénaire les bourgeois pas millénaires mais minables vont vouloir détruire?
Ils ont bien tenté de tuer le coq, fondre la cloche du village, ils ont raté, magnifique victoire à la Pirrhus le coup du merle.
On les attend , sur toutes les routes de France à 45 km/h nos tracteurs et moissonneuses batteuses pour leur donner le goût des vacances.
Je reste à supposer que le bourgeois est tellement attaché à son confort relatif, qu'il ne réalise pas que de ne pas vivre en campagne au milieu de sa parcelle le traumatise si profondément qu'il en veut détruire ce qui fait le bonheur simple des autochtones.

pemmore | 29 juin 2021 à 21h36 Signaler un contenu inapproprié

Pour voir qui sont les "parigots" et qui sont les "ruraux", comparons donc la localisation des sièges sociaux de la LPO et de la Fédération nationale des chasseurs :
- LPO : Rochefort, en Charente-Maritime,
- FNC : Issy-les-Moulineaux, dans les Hauts de Seine, département limitrophe de Paris, fortement embourgeoisé s'il en est !!!
Le cliché "urbains bobos écolos" contre "ruraux chasseurs" se heurte de plein fouet au mur de la réalité !
On remarquera que la localisation du siège de la FNC a le mérite de l'honnêteté (si j'ose dire), le chasseur n'étant désormais plus beaucoup issu des campagnes mais de plus en plus des villes, avec un profil de plus en plus de cadre d'entreprise ou d'administration publique, ses moyens financiers lui permettant d'évincer tranquillement les "bouzeux" des territoires de chasse giboyeux.

Pégase | 30 juin 2021 à 10h36 Signaler un contenu inapproprié

@Pegase,
Tu as surement raison, mais j'ai bien du mal à imaginer le bourgeois aisé et chasseur mettre les mains dans les boules de gui, malaxer tout ça pour obtenir la glu pour chopper les petits oiseaux et grimper dans les arbres pour poser le piège.
D'ou le côté ultra traditionnel de ce type de chasse sans arme.

pemmore | 30 juin 2021 à 13h36 Signaler un contenu inapproprié

C'est surtout la chasse au "gros gibier" qui a désormais la côte, si possible en enclos (pour les plus aisés, qui ne veulent pas trop peiner et surtout avoir la garantie de ramener un massacre - il faut optimiser son investissement !). La chasse à courre attire celles et ceux qui attachent beaucoup d'importance à se montrer en "belle" société ; il y a toujours cette aura de chasses de notables, voire royales, avec tout ce mépris de caste supérieure ("l'élite") qui l'imprègne.

Pégase | 30 juin 2021 à 14h50 Signaler un contenu inapproprié

Pégase,

vous assénez vos certitudes, et bonnes leçons.... malheureusement, aveuglé par votre aversion de la chasse vous dites aussi des inexactitudes et faites des raccourcis simplistes sur la vènerie, les sièges des fédérations, la chasse en enclos etc.

Comme j'ai déjà eu l'occasion de vos le dire : 97000 espèces de faune et de flore en France métropolitaine, les enjeux de conservation de la nature c'est pas de faire interdire la chasse à la glu pour 500 personnes... alors que cela est insignifiant en matière d'impact de biodiversité par contre cela retire une façon de vivre sur les territoires ruraux pour certains de nos concitoyens... mais alors j'imagine vous serez aussi ravi de faire interdire le droit aux peuples autochtones vivant sur les zones protégées du monde d'exercer leurs modes de pêche et de chasse fussent ils "dits de subsistance" ?

sérieusement, il faudrait s'attaquer à la déforestation importée pour la culture du soja, du thé, du café, du cacao... aux chats comme l'a dit PENMORE, aux pesticides ? à l'artificialisation des sols, au 0,2 % du PIB mondial affecté à la conservation de la nature alors qu'il faudrait à minima 1 % ... aux aides que nous versons pour les 2/3 sont pour des pratiques néfastes à la conservation...

quand je vois les résultats du STOC et à toutes ces espèces non chassables qui dépérissent... La LPO ferait mieux de se concentrer sur son travail, que d'aller à la pêche au adhérents...

laurent | 30 juin 2021 à 17h23 Signaler un contenu inapproprié

"[...] cela retire une façon de vivre sur les territoires ruraux pour certains de nos concitoyens... mais alors j'imagine vous serez aussi ravi de faire interdire le droit aux peuples autochtones vivant sur les zones protégées du monde d'exercer leurs modes de pêche et de chasse fussent ils "dits de subsistance" ? " : pas très original comme argumentaire ad hominem, cherchant à faire passer l'environnementaliste pour un affameur planétaire dès lors qu'il conteste un loisir morbide d'un autre temps.
Ces éléments de langage sont très tendance chez les chasseurs bien lotis, ainsi qu'un garde d'un grand domaine de chasse en Sologne me l'expliquait : son patron, qui part fréquemment "chasser" en Afrique, y fait des carnages mais c'est avant tout pour donner la viande aux petits africains nécessiteux, pas pour son plaisir, voyons !

Pégase | 30 juin 2021 à 19h12 Signaler un contenu inapproprié

Reste que dans ces avalanches de lois, je suppose qu'il y a un mélange entre une écologie brouillonne et une sensiblerie démesurée (lpo)
En région bocagère, merles et grives sont loin d'être rares, ce sont des oiseaux de haie en majorité, s'ils deviennent rares dans certains coins c'est lié à ça, dans mon terrain petit mais entouré de haies folles plusieurs couples de merles et de grives.
Des qu'il y a des haies folles ces oiseaux arrivent.
S'il y a des chasseurs c'est que leur biotope est encore la, il leur restera plus qu'à sortir la tronçonneuse, plus de sensiblerie ils n'existeront plus.

pemmore | 01 juillet 2021 à 09h24 Signaler un contenu inapproprié

Monsieur Pegase, celui qui part faire une chasse en Afrique, ne fait pas forcément "un carnage" comme vous dites, ! là encore une rectification s'impose.

en matière de conservation, concernant les chasseurs allant en Afrique il y a des choses bien et des choses mauvaises comme partout . Cependant, beaucoup de chasses permettent de maintenir des zones en espaces naturels, qui sinon seraient converties en champ de cotons (financés par les grands vendeurs de semences d'OGM et autres pesticies) de mil de sorgho, de producteurs de fleures et de légumes pour toute l'europe... Oui à certain endroits et dans certaines conditions ne vous en déplaise, le tourisme chasse apporte de l'argent permettant aux populations locales d'avoir des revenus... Regardez pour cela ce qui se passe en Namibie, en Afrique du Sud ou au Botswana... La chasse est une passion dabord, mais il permet aussi de conserver dans certaines condiations. Comme dises certains anglo saxon : wildlife use it or loose it ! Ce qui bien fait est conforme aux principes de l'UICN

Beaucoup de grande faune se retrouvent dans lez zones de chasse, alors que certains parcs nationaux sont vides de grande faune, notamment en Afrique Francophone... C'est bien le dogmatisme, mais cela mêne parfois à l'effet inverse de ce qui est recherché... Soyons pragmatiques...

Au passage, je rappelle que le WWF a pris une motion expliquant que oui, la chasse au trophées, bien faite peut être un bienfait pour la conservation ...

laurent | 01 juillet 2021 à 20h48 Signaler un contenu inapproprié

PEGASE, en ce qui concerne "le loisir morbide et d'un autre temps" c'est un cliché.

Pour moi tirer sur un sanglier ou une perdrix est ce pire que de manger du porc élevé en batterie, de l'élevage hors sol, de l'élevage élevé au soja qui détruit nos forêts d'amazonie... Je ne le crois pas.

Au moins le sanglier aura vécu une vie dans nature. En terme de bien être animal, alors si on suit votre logique, de grâce arrêtons les milliers de camions qui chaque jours amènent dans des conditions atroces nos animaux à l'abattoir.... A mes yeux seul le vegan, a une légimité de parole, lui au moins est cohérent. Il ne participe pas au vrai carnage dont vous parlez... Cette société qui a des chaussures et des ceintures faites de cuir, mange du jambon et du poulet de batterie et qui donne des leçons à ces "pervers de chasseurs" qui traquent un animal et in fine le tuent... me font sourire... La politique de l'autruche et l'ignorance de s'intéresser à ce que nous faisons... comment nous le faisons ... pourquoi nous le faisons etc.

Ne pas oublier que ces mêmes chasseurs font des chantiers nature, protège des fois les hirondelles, plantes des haies, entretiiennent des zones humides, bref apportent une contribution à la nature... Et c'est leur façon de vivre pour certains, comme les peuples autochtones dont nous parlions...

Ce que j'appelle concept de conservation par les usages...

Il faut voir l'ensemble de "la chose" et ne pas résumer cela à l'animal qui est tué et à sa souffrance..

laurent | 01 juillet 2021 à 21h02 Signaler un contenu inapproprié

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