Les pulvérisations de l'insecticide malathion pour lutter contre l'épidémie du chikungunya en Guyane ont débuté le 18 novembre, ont annoncé le préfet, le directeur de l'Agence régionale de santé (ARS) et le président du Conseil général.
Un arrêté interministériel daté du 5 août dernier a autorisé par dérogation pendant six mois, l'utilisation de cet insecticide neurotoxique, qui n'est plus autorisé dans l'Union européenne en tant que biocide depuis août 2008. A la demande du préfet de la région Guyane, les ministres ont donné leur feu vert face à "la résistance des moustiques à l'adulticide deltaméthrine et l'absence de produits de substitution", suscitant la polémique. L'usage du malathion est "recommandé par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et est déjà utilisé dans la lutte anti-vectorielle au Canada et aux Etats-Unis", avaient souligné les ministres.
Le 2 novembre, 6.885 cas de chikungunya (1) ont été déclarés selon l'ARS. Elle a alerté sur "une poursuite de l'épidémie sur l'Ile de Cayenne et dans l'Ouest Guyanais".
"Plusieurs produits avaient, dans un premier temps, été sélectionnés, dont le malathion. Des tests ont été effectués en Guyane par l'Institut Pasteur en mai et juin en respectant les préconisations en vigueur. C'est le malathion qui s'est révélé le plus efficace tuant 90 à 100% des moustiques adultes", a déclaré Christian Meurin, directeur de l'ARS à l'AFP.
L'épandage du malathion s'effectue par voie terrestre "sous formulation UBV (ultra bas volume)" à partir de véhicules tractant l'appareil de pulvérisation, de type 4x4, ou à pied par atomiseurs à dos.
Le malathion n'est pas pulvérisé dans un rayon de 50 mètres autour des piscines publiques ou des piscines à vocation commerciale comme celles des hôtels. Il est également interdit à moins de 50 mètres des étals des marchés, des lieux d'apiculture ou de cultures vivrières, des zones de captage d'eau.