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Actu-Environnement

Pollution aux PCB en Mayenne : Aprochim sous surveillance alors que la contamination recule

La préfecture a présenté des résultats encourageants suite à la pollution aux PCB en Mayenne. L'usine d'Aprochim suspectée d'être à l'origine de la contamination est surveillée de près et fait l'objet de critiques que l'entreprise juge diffamatoires.

Eau  |    |  P. Collet
   
Pollution aux PCB en Mayenne : Aprochim sous surveillance alors que la contamination recule
© Aprochim
   

Le 26 mai 2011, la Commission locale d'information et de surveillance (CLIS) s'est réunie pour la troisième fois afin de faire le point sur la pollution aux polychlorobiphényles (PCB) aux alentours de l'usine d'Aprochim à Grez-en-Bouère (Mayenne).

À cette occasion, la préfecture a annoncé "un plan de surveillance renforcé [qui] mesurera l'efficacité des mesures correctives apportées par Aprochim" et une amélioration des résultats d'analyses effectués sur les exploitations agricoles situées à proximité de la filiale de Chimirec spécialisée dans le traitement de déchets industriels contaminés aux PCB.

Prévenir les rejets de PCB d'Aprochim

Chimirec poursuit Le Parisien en diffamation

Suite à un article intitulé "Révélations sur des usines qui polluent" publié le 26 mai dans le journal Le Parisien / Aujourd'hui en France, le groupe Chimirec réagit "vivement au contenu […] dans lequel [l'entreprise a] noté des allégations mensongères et contre-vérités [qu'elle souhaite] combattre pour rétablir les faits [et se préserver] des amalgames préjudiciables." Chimirec annonce qu'une plainte pour diffamation et atteinte à la présomption d'innocence sera déposée.
En particulier, l'article porterait "une atteinte délibérée à la présomption d'innocence", dans le cadre d'un renvoi au tribunal correctionnel de Paris du groupe en 2006. À ce sujet, Ouest France indique qu'une audience est prévue le 13 septembre. Jean Fixot, PDG de Chimirec, est poursuivi "pour des irrégularités dans l'élimination de déchets toxiques", indique le quotidien.
S'agissant de la mise en œuvre des mesures prises par Aprochim afin de limiter les émanations de PCB dans l'environnement, la préfecture annonce qu'elle devrait être achevée cet été. Depuis la découverte de la pollution en janvier, l'usine fonctionne à moitié de sa capacité.

Un filtre à charbon a été installé en sortie de pompe à vide afin de réduire les émissions, un filtre finisseur en amont de la cheminée de 18 mètres sera installé au cours de la deuxième semaine de juin et un système d'aspiration centralisée haute dépression sera installé en juillet afin de faciliter le nettoyage et d'éviter les éventuels transferts de pollution.

Par ailleurs, afin de réduire les émissions diffuses, le stockage des produits contaminés est maintenant effectué dans des zones couvertes et les bennes servant au stockage de produits décontaminés ont été équipées de couvercles.

Améliorer la mesure des émissions

Un test de fonctionnement de l'activité à régime normal, permettra de vérifier l'efficacité de ces modifications techniques. Cet essai, d'une durée de trois mois, sera interrompu avant son échéance si les analyses intermédiaires délivraient des résultats non satisfaisants, précise la préfecture.

De même, la préfecture annonce "la mise en place d'un plan de surveillance renforcé [qui] mesurera l'efficacité pérenne des mesures correctives apportées par Aprochim" comprenant des mesures sur le site de l'entreprise et à la périphérie de l'usine.

Sur le site de l'entreprise, les mesures concerneront les émissions canalisées et les émissions diffuses. S'agissant des mesures autour du site, l'eau, les sédiments et l'herbe seront analysés conformément aux préconisations des experts de l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris). Enfin, la surveillance des produits agricoles sera poursuivie.

Fin de la contamination du lait

D'autre part, la préfecture annonce que huit exploitations agricoles présentent des taux de PCB dans leurs produits supérieurs aux normes en vigueur. Il s'agit principalement de viande bovine ou ovine, voire de fourrage pour l'une d'entre elles.

Ces résultats marquent une amélioration par rapport à ceux présentés le 31 mars : si le nombre d'exploitation présentant des dépassements de seuil dans les produits carnés est stable, il n'y a apparemment plus de traces hors normes de PCB dans le lait de ces exploitations.

Par ailleurs, des analyses de prélèvements d'herbe et de sols réalisés depuis le 21 mars pointent quatre dépassements du seuil de vigilance fixé à 0,5 picogramme de dioxines/PCB dioxin-like par gramme (pg/g) d'herbe analysé. "Ces quatre parcelles sont situées dans un rayon de 1 km autour du site", annonce la préfecture qui précise que sur l'ensemble des prélèvements, "aucun sol ne présente d'empreinte historique forte."

Depuis le début de l'année, 190 prélèvements ont été effectués chez 30 exploitants agricoles situés à proximité du site d'Aprochim, précise la préfecture qui juge que les résultats d'analyses "[indiquent] que les mesures prescrites par l'arrêté préfectoral du 21 janvier ont permis de diminuer l'impact de la pollution."

Plan d'actions pour les exploitations concernées

Par ailleurs, des experts, mandatés par le ministère de l'Agriculture ont rendu leurs premières conclusions et confirment la contamination des ruminants par les fourrages. Ils annoncent par ailleurs que "certains animaux (les plus jeunes essentiellement) peuvent se décontaminer s'ils consomment des fourrages [dont la teneur en PCB est] inférieure à 0,3 pg/g de fourrage analysé."

Dans ce contexte, chaque exploitation devrait bénéficier d'un plan d'actions spécifique. Selon le projet, l'objectif est de permettre la décontamination de certains bovins évoquée par les experts.

"Accompagnés des experts économiques et financiers, les services de l'Etat se rendront début juin chez les agriculteurs afin de leur proposer les scénarios envisagés pour l'avenir de leur cheptel et la pérennité de leur exploitation", précise la préfecture.

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