Une aide d'urgence de 2 millions d'euros sera accordée aux pêcheurs martiniquais pour compenser les difficultés rencontrées en raison de la pollution au chlordécone. Victorin Lurel, ministre des Outre-Mer et Frédéric Cuvillier, ministre délégué aux Transports, à la Mer et à la Pêche ont reçu mardi 15 janvier des élus martiniquais et les représentants du comité régional des pêches maritimes et des élevages marins sur cette question. Les modalités de versement seront définies au niveau local.
Ce coup de pouce intervient conformément au protocole d'accord, signé le 31 décembre 2012. Ce dernier avait été acté à la suite d'un blocage de l'accès au terminal portuaire de la pointe des Grives à Fort-de-France par les pêcheurs. Ceux-ci s'étaient mobilisés contre des mesures d'interdiction de pêcher prises par le préfet de Région. Des études avaient en effet décelé la présence de chlordécone dans les langoustes pêchées sur une partie du littoral atlantique.
Utilisée pour lutter contre la charançon du bananier, la chlordécone a été interdite en 1993. En Martinique, la pollution concerne environ 14.500 ha, les surfaces les plus contaminées étant situées dans le nord est de l'île. Après un premier plan gouvernemental d'action 2008-2010 pour lutter contre les conséquences du polluant, une seconde initiative, lancée en mars 2011, vise une meilleur prévention de l'exposition.
Le plan 2011-2013 met notamment l'accent sur la surveillance des écosystèmes marins antillais. Une attention particulière est en effet portée aux produits de la mer et d'eau douce pour la définition de plan d'échantillonnage marin et la connaissance de la contamination des groupes d'espèces de poissons et de crustacés.
Une réflexion sur la mise en place d'un plan d'avenir pour la pêche dans les outre-mer devrait également être engagée.
