Les plaintes déposées par deux associations contre d'anciens ministres dans l'affaire du chlordécone aux Antilles n'iront pas plus loin. La Cour de justice de la République les a déclarées irrecevables pour défaut d'intérêt à agir, a indiqué, le 8 février, le parquet général près la Cour de cassation, rapporte l'AFP.
L'Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG) avait annoncé, en juin 2021, le dépôt d'une plainte pour faux témoignage contre l'ancienne ministre de la Santé, Agnès Buzyn, et contre son homologue à l'Agriculture, Didier Guillaume. Le syndicat, via l'Association guadeloupéenne d'action contre le chlordécone (Agac), estimait que les ministres avaient menti sous serment pour disculper l'État devant la commission d'enquête parlementaire sur l'insecticide organochloré qui avait remis ses travaux en décembre 2019. Cette action judiciaire avait été lancée après la menace d'un possible non-lieu après la plainte pour empoisonnement, déposée en 2006, par plusieurs associations martiniquaises et guadeloupéennes.
La Cour a également déclaré irrecevable la plainte, déposée en avril 2021, par l'Association médicale de sauvegarde de l'environnement et de la santé (Amses). Cette plainte était dirigée contre cinq anciens ministres de la Santé (Xavier Bertrand, Marisol Touraine) et de l'Agriculture (Dominique Bussereau, Louis Mermaz et Jean-Pierre Soisson), dont l'association estimait « qu'ils avaient contribué dans l'exercice de leur fonction à la contamination des terres et de la population ». Soit en ayant prolongé l'autorisation du pesticide jusqu'en 1993, malgré sa toxicité établie, soit en ayant toléré des seuils de résidus trop élevés dans l'alimentation.