Un projet de circuit automobile à Flins, porté par le Conseil général des Yvelines, soulève la contestation. Le collectif Flins contre la F1 dénonce l'implantation d'une telle infrastructure destinée à accueillir le Grand prix de Formule 1 Français.
Le signal de départ n'a pas encore été donné mais la colère gronde déjà. A Flins-sur-Seine et ses alentours, des voix s'élèvent contre le projet de circuit automobile qui pourrait accueillir d'ici 2011 le Grand prix de Formule 1 Français, aujourd'hui en mal d'infrastructures adaptées. Déjà huit recours ont été déposés contre l'implantation du circuit. Si le projet est soutenu par le Conseil général des Yvelines et son président Pierre Bédier, par les municipalités de Flins-sur-Seine et des Mureaux, élus locaux, agriculteurs biologiques, habitants et associations de défense de l'environnement se mobilisent pour empêcher la création d'une telle infrastructure. Si rien n'a été décidé pour l'instant, des appels à pétition et manifestation (le 17 janvier à Mézy) ont été lancés par les opposants au circuit. Ceux-ci dénoncent les pollutions sonores et aquatiques inhérentes à une telle implantation. Un projet de domaine d'agriculture biologique qui devait voir le jour sur les mêmes terrains serait également abandonné si le projet de circuit F1 se concrétisait…
Sport automobile…
Le circuit de Magny-Cours (Nièvre) - qui accueillait jusqu'en 2008 le Grand prix de France, l'une des plus anciennes courses du championnat - jugé obsolète, la fédération française du sport automobile est en quête d'un nouveau circuit pouvant accueillir la course dès 2010 - 2011. Le projet Val d'Europe, porté par Alain Prost et soutenu par le groupe Lagardère sur des terrains appartenant à Disneyland Paris, était donné favori au départ. Mais il a été rapidement abandonné, faute d'infrastructures de transport adaptées. Les regards se tournent désormais vers deux projets : l'un à Sarcelles, l'autre à Flins. Le second projet, porté par le Conseil général des Yvelines, semble le plus économiquement viable. Berceau historique de plusieurs constructeurs automobiles, les taxes professionnelles versées chaque année par ces derniers pourraient financer en partie la construction d'un pôle automobile. Si pour Cap21, le parti politique écologiste présidé par Corinne Lepage, des pôles de compétitivité automobile sont déjà lancés dans le département, et doivent rester prioritaires, le Conseil général, qui se dit prêt à verser 122 millions d'euros pour la construction du circuit, met en avant la manne d'emplois et l'attractivité économique qui pourraient découler d'une telle implantation. Mais élus, riverains et associations ne l'entendent pas de la même oreille.
… versus agriculture biologique ?
Site d'implantation prévu
© CG78
En effet, quelques jours avant le dépôt de candidature de la commune de Flins-sur-Seine au projet de circuit automobile, l'agence des espaces verts avait acheté des terrains agricoles en vue d'y implanter le plus grand domaine d'agriculture biologique d'Ile-de-France. Trois agriculteurs, un céréalier et deux maraîchers, avaient été sélectionnés pour s'installer sur les 140 hectares de la ferme de la Haye. Mais alors que les trois cultivateurs avaient commencé à travailler la terre, l'établissement foncier des Yvelines (EPFY) a préempté le terrain le 8 décembre dernier. Deux arrêtés préfectoraux ont par la suite placé la ferme de la Haye en zone d'aménagement différé (ZAD), rendant le terrain constructible et permettant ainsi une éventuelle implantation du projet de circuit automobile. Si le Conseil général a promis une réimplantation équivalente dans les Yvelines aux agriculteurs, les voix continuent de s'élever contre le projet F1. A l'heure où le projet de loi Grenelle 2 se concrétise, les opposants interpellent le ministre d'Etat Jean-Louis Borloo sur cette question. Rappelons que l'objectif fixé par le gouvernement en matière d'agriculture biologique est de 6 % en 2012, 20 % en 2020. La région parisienne est aujourd'hui bien loin de l'objectif avec 0,78 % …
Outre le fait que la concrétisation du circuit automobile entraînerait un abandon du projet de domaine d'agriculture biologique, les opposants dénoncent la proximité du futur circuit avec un captage d'eau potable alimentant 400.000 Franciliens.
Article publié le 07 janvier 2009