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Recyclage chimique du polystyrène : Citeo retient le belge Indaver

Citeo a décidé de confier au belge Indaver le recyclage chimique des emballages ménagers en polystyrène. Les deux projets français n'ont pas été retenus. L'éco-organisme pérennise aussi le recyclage mécanique lancé par Valorplast.

Déchets  |    |  P. Collet
Actu-Environnement le Mensuel N°432
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°432
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Citeo vient d'annoncer avoir retenu le projet d'Indaver et l'usine d'Eslava pour le recyclage des emballages en polystyrène (PS). L'éco-organisme de la filière de responsabilité élargie des producteurs (REP) d'emballages ménagers a réparti entre ces deux acteurs un volume minimum de 10 000 tonnes par an de déchets en PS. Cette annonce marque une première étape vers une filière de recyclage des pots de yaourt.

Cette annonce était d'autant plus attendue que les emballages en PS sont sur la sellette. La loi Antigaspillage et économie circulaire (Agec) fixe l'objectif de tendre vers 100 % de plastiques recyclés avant 2025 et le décret 3R de mai 2021 impose que tous les emballages « disposent, d'ici au 1er janvier 2025, d'une filière de recyclage opérationnelle ». Le député Jimmy Pahun (Modem, Morbihan) voulait d'ailleurs interdire ces emballages en 2025 (sa proposition de loi a été sensiblement amendée).

Depuis septembre 2020, le consortium PS25, qui réunit notamment les producteurs et utilisateurs de ces emballages, travaille au développement d'une filière de recyclage permettant le retour au contact alimentaire. Il avait fixé les prérequis techniques et s'était engagé à accompagner son lancement. En mars, les choses se sont accélérées : Citeo a obtenu l'exclusivité sur la reprise des plastiques non recyclables (dont le PS). Il a d'emblée lancé un appel d'offres pour sélectionner les recycleurs qui traiteront les emballages en PS.

Indaver construit son usine à Anvers

À l'issue de son appel d'offres, Citeo a décidé de maintenir l'activité de recyclage mécanique actuelle d'Eslava en Espagne et d'y ajouter le projet de recyclage chimique d'Indaver en Belgique. L'éco-organisme s'engage à leur fournir au moins 10 000 tonnes de déchets d'emballages en PS, soit 10 % du gisement français annuel de 100 000 tonnes (dont 60 000 tonnes de pots de yaourt et compote).

Le recyclage mécanique sera assuré par Eslava, à Valence (Espagne), en partenariat avec Valorplast, pour un volume de 2 000 tonnes par an (20 % du volume annuel garanti par Citeo), sur six ans. Eslava est déjà le recycleur mécanique historique de certains emballages PS collecté en France et continuera d'alimenter les débouchés existants (pots horticoles et cintres, essentiellement). Il s'agit là, surtout, du maintien de l'activité lancée par Valorplast qui pilote déjà depuis 2019 le recyclage du PS trié par les collectivités territoriales lui confiant la reprise des emballages en plastique triés.

La grande nouveauté concerne le recyclage chimique, et la sélection du projet du belge Indaver. Il recevra 8 000 tonnes par an, avec un contrat portant sur neuf ans. En septembre dernier, l'entreprise a annoncé le lancement de la construction à Anvers (Belgique) d'une usine capable de traiter, à terme, 60 000 tonnes de polystyrène pour assurer son retour au contact alimentaire. Elle devrait démarrer en 2024 et traitera « jusqu'à 26 000 tonnes » de PS et de polyoléfines (polyéthylène et le polypropylène) durant les premières années. « Dans une deuxième phase, explique Indaver, l'usine sera transformée en une usine dédiée au polystyrène et agrandie avec l'ajout d'une ligne capable de traiter jusqu'à 65 000 tonnes de plastiques par an. » Ce projet constitue « la plus grande usine de recyclage dédiée à la dépolymérisation du polystyrène d'Europe ».

Quid des deux projets français ?

Ce choix pose en creux la question du devenir des deux projets français identifiés par le consortium PS25. Ces projets, moins avancés que celui d'Indaver, viennent de perdre une opportunité de sécuriser leur approvisionnement.

C'est le cas d'abord du projet de Pyrowave et de Michelin, à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). En novembre 2020, les deux entreprises avaient annoncé la mise au point d'un démonstrateur industriel, financé et opéré par Michelin, à l'horizon de 2023. Les deux industriels envisageaient de construire ensuite une unité capable de traiter entre 15 000 et 20 000 tonnes par an.

C'est aussi le cas de l'autre projet français présenté, en avril 2021, par Ineos Styrolution. L'unité envisagée devait traiter autour de 15 000 tonnes de PS par an, à Wingles (Pas-de-Calais). Le projet devait encore être validé et Ineos n'évoquait pas de date de mise en service précise.

Réactions1 réaction à cet article

Quel dommage que CITEO, éco-organisme français financé par les français, ait fait le choix de ne pas soutenir les projets français au profit de concurrents étrangers. Une décision de plus qui contribue au déclin industriel de la France.

Manakin | 28 décembre 2022 à 19h44 Signaler un contenu inapproprié

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