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Polystyrène : Citeo, Valorplast et Syndifrais vont dresser un état des lieux du recyclage

Citeo, Valorplast et les utilisateurs de polystyrène vont étudier la faisabilité d'une filière de recyclage. Alors que la résine est décriée, les projets se multiplient, sans pour l'instant donner lieu à des progrès tangibles.

Déchets  |    |  P. Collet
Actu-Environnement le Mensuel N°407
Cet article a été publié dans Actu-Environnement le Mensuel N°407
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Le 28 septembre, Citeo a annoncé la création du consortium « PS25 » dédié au recyclage du polystyrène (PS) en France. Outre l'éco-organisme en charge de la filière de responsabilité élargie du producteur (REP) pour les emballages ménagers, ce consortium réunit le Syndicat national des fabricants de produits laitiers frais (Syndifrais), Valorplast et plusieurs entreprises utilisatrices d'emballages en polystyrène (1) .

PS25 veut étudier la faisabilité d'une filière de recyclage, avec pour objectif, à terme, d'obtenir du PS recyclé apte au contact alimentaire. Le consortium se donne pour objectif de « mobiliser toutes les compétences et développer des synergies afin d'évaluer, d'ici fin 2020, la faisabilité du développement d'une filière ». Il veut « une vision précise » des différents aspects du sujet : l'engagement des acteurs de la chaîne de valeur ; les solutions technologiques potentiellement opérationnelles ; les critères d'éco-conception permettant le recyclage du PS ; ainsi que la faisabilité économique du recyclage. Ce dernier aspect devra notamment prendre en compte les impacts sur les systèmes de collecte et de tri, et identifier des investisseurs et des partenaires potentiels.

Multiplication des projets

Cette démarche de « cartographie » des possibilités intervient alors que les projets se multiplient, sans, pour l'instant, donner lieu à des développements concrets. En juin 2018, Citeo, Total, Saint-Gobain et Syndifrais s'étaient déjà associés « pour contribuer à faire émerger une filière de recyclage du PS en France à horizon 2020 ». Au cours de l'année 2019, Total devait fabriquer 4 000 tonnes de produits contenant au moins 20 % de PS recyclé sur ses sites de Carling (France) et de Feluy (Belgique). Parallèlement, Saint-Gobain devait évaluer la performance des PS recyclés destinés au marché de l'isolation. Les résultats de l'expérimentation auraient dû être présentés fin 2019. Contacté, Total annonce maintenant un publication « d'ici un à deux ans »...

En mai 2019 Citeo retenait le projet Recyqualipso dans le cadre de ses appels à projets éco-conception, recyclage et valorisation. Porté par Valorplast, Syndifrais et plusieurs autres acteurs, dont Total, il vise à améliorer le tri des déchets pour isoler un gisement de PS d'une pureté suffisante. Il doit aussi permettre de tester différentes techniques de régénération du PS.

Parallèlement une plateforme a été créée à l'échelle européenne : la Styrenics Circular Solutions (SCS) travaille à l'obtention de PS recyclé apte au contact alimentaire. Des tests ont permis d'atteindre du PS recyclé mécaniquement d'une pureté supérieure à 99,9 % et SCS réalise des tests en vue d'un usage alimentaire. De même, la Commission européenne a retenu le projet EPS Sure Life, dont l'objectif est de recycler le PS expansé en PS non expansé pour un usage alimentaire. L'enjeu est de taille puisque l'Europe génère chaque année 335 000 tonnes de PS expansé destiné à l'emballage alimentaire (en particulier du poisson).

Le polystyrène dans le collimateur

Aujourd'hui, il devient urgent de concrétiser ces recherches, tant le faible taux de recyclage de la résine est critiqué. Pour l'instant, le PS est surtout recyclé en Allemagne et Espagne, pour des usages à faible valeur ajoutée, comme la fabrication de cintres, de pots de fleur ou de boitiers électriques. Et ce défaut de recyclage devient d'autant plus visible que l'extension des consignes de tri a généré un gisement sans débouché…

Par ailleurs, certaines utilisations seront interdites à partir de 2021 : les contenants ou récipients en PS expansé destinés à la consommation sur place ou nomade et les bouteilles en PS expansé pour boissons. Les fabricants d'emballages en PS expansé craignent que l'interdiction ne s'étende progressivement à d'autres usages. Le sujet a d'ailleurs été évoqué au Sénat (2) .

Quant au secteur des produits laitiers frais, il est un grand utilisateur d'une autre forme de PS : le polystyrène « choc » employé pour les pots de yaourt. Selon Syndifrais, 71 % des emballages plastiques de ses adhérents sont constitués de cette résine, Au total, 12 milliards de pots de yaourt en PS choc sont vendus chaque année. Dans ce contexte, le nouveau consortium PS25 constitue « un projet stratégique pour les entreprises agroalimentaires ». D'autant que Syndifrais évoquait cet été le risque de « décisions trop radicales ».

Dans le cadre de la loi économie circulaire (Agec), les pouvoirs publics préparent le premier décret quinquennal pour répondre à l'objectif de fin de mise sur le marché des emballages plastique à usage unique à l'horizon 2040. Quant à la Convention citoyenne, elle veut aller plus vite : elle propose de supprimer progressivement l'utilisation du plastique à usage unique d'ici 2030. Pour l'instant, dans le cadre des travaux pour mettre en musique les propositions de la Convention, le ministère de la Transition écologique se contente de rappeler les expérimentations en cours. L'exécutif attend que les industriels démontrent l'opérationnalité du recyclage du PS d'ici fin 2021.

1. Notamment Agromousquetaires, le groupe Bigard, Cooperl Arc Atlantique, Eurial UF, Lactalis, le Groupe LDC, Triballat Noyal, Yeo Frais et Yoplait.2. Voir la question de la sénatrice Vivette Lopez (Gard, LR)
https://www.senat.fr/questions/base/2019/qSEQ190510498.html

Réactions1 réaction à cet article

Business is business, alors ce n'est pas demain la fin de l'empoisonnement par les plastiques, car il y a fort à parier que tous ne tomberont pas dans la filière recyclage, vu l'état d'avancement du tri s"lectif.

la souris verte | 01 octobre 2020 à 23h50 Signaler un contenu inapproprié

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