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Actu-Environnement

Climat : début de la relecture du projet d'accord de Paris par les gouvernements

Les négociateurs ont une semaine pour amender le projet d'accord de Paris sur le climat. Ils devront combler les "trous" sans trop alourdir le texte. Un travail qui s'annonce très délicat, compte tenu du manque d'ambition de la proposition.

Gouvernance  |    |  P. Collet

Du 19 au 23 octobre se tient à Bonn (Allemagne) la quatrième session de négociations officielles pour 2015 avant la négociation finale du futur accord international sur le climat qui se tiendra à Paris en décembre prochain. Il s'agit de la dernière opportunité, avant la COP 21, pour débattre officiellement du futur accord dans le cadre de la Plate-forme de Durban pour une action renforcée (ADP). Le texte qui ressortira des discussions, devrait constituer la base des négociations qui s'ouvriront fin novembre à Paris.

La précédente rencontre officielle sous l'égide de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques (Ccnucc) avait mis en lumière la nécessité de faire progresser conjointement les négociations politiques, organisées par le biais de réunions ministérielles informelles, et les négociations techniques, tenues dans le cadre onusien. Il faut "rassembler les pièces du puzzle" pour obtenir "une image générale", a réclamé à cette occasion Laurence Tubiana, l'ambassadrice française chargée des négociations sur le changement climatique. C'est chose faite depuis que l'Américain Daniel Reifsnyder et l'Algérien Ahmed Djoghlaf, les deux co-présidents de l'ADP, ont présenté un projet d'accord début octobre.

Pour rappel, l'ADP doit permettre d'obtenir, au plus tard fin 2015 à Paris, un nouvel outil juridique contraignant qui prendra le relai du protocole de Kyoto après 2020.

Négocier le projet d'accord de Paris

C'est la première fois que les négociateurs disposent d'un texte qui préfigure ce que pourrait être l'accord de Paris. Regroupant 25 articles, le projet d'accord rédigé par les deux co-présidents de l'ADP est accompagné d'une série de décisions qui devraient être validées à Paris. Ces décisions visent, entre autres, à attribuer une valeur juridique à l'accord et à renforcer la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre (GES) avant 2020, date attendue de l'entrée en vigueur de l'accord de Paris. Il s'agit du texte le plus concis et le plus clair disponible depuis que les négociateurs ont entrepris la compilation des propositions formulées par les parties en vue de l'accord. Concernant la semaine de négociation qui débute aujourd'hui, l'objectif est très clair. Les deux co-présidents de l'ADP insistent à plusieurs reprises dans leur note informelle sur le fait qu'il s'agit d'"une session de négociation axée sur le texte du projet d'accord".

A l'ouverture des débats, le projet tient en 19 pages, dont huit pour l'accord à proprement parler et onze pour les décisions. A l'issue de la conférence de Genève de février dernier, la toute première version faisait près de 90 pages. Tout l'enjeu des négociations de cette semaine sera d'améliorer le texte tout en évitant qu'il ne prenne trop de volume. Il faudra déjà que chacun arrive dans les meilleures dispositions pour ne pas bloquer le travail. Ainsi, les deux co-présidents de l'ADP ont appelé les négociateurs "à faire le meilleur usage des cinq jours de travail disponibles au cours de la session et à faire preuve de souplesse concernant le mode de travail suggéré, compte tenu du manque de temps et du sentiment d'urgence partagé par toutes les parties".

Relever l'ambition du texte de négociation

Les délégués parviendront-ils à transformer le texte des co-présidents en un texte de compromis à la fois plus complet et plus resserré ? Rien n'est moins sûr. A l'ouverture de la réunion, Laurence Tubiana a rappelé que tout le monde souhaite un texte équilibré et que les ajouts ne devaient concerner que les quelques "trous" du projet d'accord. Néanmoins, elle admet que le texte "manque encore d'ambition" dans à peu près tous les domaines. Daniel Reifsnyder, l'un des deux co-présidents de l'ADP, a lui aussi insisté sur l'importance qu'il y a à contenir le texte dans des proportions qui permettent d'envisager dans de bonnes conditions la dernière ligne droite des négociations à Paris. Les groupes de contact devront se contenter d'"insertions chirurgicales", demande-t-il.

Cependant, rien n'indique que les délégués se contenteront d'ajouts millimétrés ne remettant pas en cause les grandes lignes du projet. En effet, le texte proposé pourrait mettre en colère certains pays, ont averti les ONG regroupées au sein du Réseau Action Climat (RAC). En cause, l'absence de certains "éléments majeurs" qui se traduit par un texte sans grande ambition, selon le réseau qui désigne le mécanisme d'"inventaire des objectifs" comme maillon faible de l'architecture proposée. Pour y remédier, le RAC suggère "d'adopter un Mécanisme de Paris pour l'ambition (MPA) qui, au travers de cycles de cinq ans, lierait et synchroniserait les contributions des Etats en termes de réduction des émissions, de financement et d'adaptation aux impacts des changements climatiques". Un tel mécanisme permettrait de renégocier régulièrement les engagements pris pour les améliorer. Autre reproche formulé à l'encontre du texte : les différents objectifs de long terme proposés sont imprécis et vagues. A l'opposé les ONG, et les pays les plus vulnérables, souhaitent un objectif clair et précis, tel qu'un renoncement aux énergies fossiles à l'horizon 2050.

"Comment prétendre s'attaquer aux vrais moteurs du réchauffement de la planète avec un accord qui ne fera aucune référence aux énergies fossiles (dont la combustion représente 80 % des émissions de GES) [ni] aux énergies renouvelables ?", interroge Attac, déplorant que ces enjeux ne soient pas au cœur des négociations onusiennes.

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