La vérification des engagements un sujet épineux
Il semble que la confiance ne soit pas totalement rétablie entre les négociateurs, chacun attendant des autres qu'il apporte des preuves concrètes du respect de ses engagements. Ainsi, la question de la mesurabilité, du reporting et de la vérification (MRV) des engagements a dominé les débats. Ce point ''a toujours été un des problèmes les plus épineux, car de nombreux pays n'acceptent pas de vérification internationale'' a indiqué à Associated Press Stefania Prestigiacomo, la ministre italienne de l'environnement, ajoutant que ''le sujet a énormément de valeur avant Cancún.''
Jairam Ramesh, le ministre indien de l'environnement et des forêts, résume les attentes : ''il est important de rappeler et de souligner que si le débat sur les règles MRV s'est concentré ces dernières années uniquement sur les actions d'atténuation des émissions de GES des pays en développement, il est aussi important que les règles MRV concernent non seulement les réductions des émissions des pays développés mais aussi les objectifs, le calendrier et la nature des transferts financiers et technologiques en faveur des pays en développement.''
Pas d'accord global attendu à Cancún
Par ailleurs, le ministre indien a appelé à ce que soient réintroduites dans les négociations les notions de responsabilités communes mais différenciées selon les pays et de capacité à agir pour définir un partage équitable de l'effort entre les États. ''Il est vital que ces principes soient mis en œuvre'' a-t-il indiqué, expliquant que des engagements unilatéraux ne peuvent s'y substituer. Une position qui rappelle que l'Inde a signé l'Accord de Copenhague, qui enregistre en annexe de tels engagements, en ne lui reconnaissant qu'une valeur politique visant à faciliter les négociations futures.
À l'issue de la réunion, la ministre italienne a estimé que ''maintenant [les négociateurs sont] tous conscients que les conditions ne sont pas réunies pour obtenir un accord global'' à Cancún. ''Nous ne devons pas commettre la même erreur qu'à Copenhague, en élevant le niveau des attentes pour finalement échouer à y répondre '' a prévenu Stefania Prestigiacomo. Pour sa part, Todd Stern, l'envoyé spécial des États-Unis pour les changements climatiques, a indiqué que ''le point important pour [les États-Unis] est que l'ensemble des questions progressent'' précisant qu'ils ''ne pourraient soutenir un accord qui retienne deux ou trois éléments et laisse les autres de côté.'' Il juge que les autres pays partagent ce point de vue.