"L'absorption nette globale de carbone [par les océans et les écosystèmes terrestres] a augmenté significativement d'environ 0,05 milliard de tonnes par an et elle a doublé, passant de 2,4 ± 0,8 à 5,0 ± 0.9 milliard de tonnes par an, entre 1960 et 2010". Telle est la principale conclusion d'une étude réalisée par des chercheurs de l'Université du Colorado (Etats-Unis) et publiée le 1er août 2012 par la revue scientifique Nature. Les auteurs de l'étude jugent "très improbable" que les puits de carbone terrestres et océaniques aient diminué à l'échelle planétaire.
Cette étude tente de clarifier une des principales incertitudes relatives aux prédictions climatiques : la réponse du cycle du carbone aux changements climatiques. A l'heure actuelle les modèles climatiques anticipent un déclin des absorptions de carbone par les puits naturels constitués par certains écosystèmes terrestres et océaniques. En se basant sur un modèle global tenant compte, pour le demi siècle passé, de la concentration du CO2 dans l'atmosphère et des inventaires d'émissions de CO2, les chercheurs remettent en cause cette anticipation.
Depuis 1959, environ 350 milliards de tonnes de CO2 auraient été émises par les activités humaines et la moitié de ce total aurait été séquestrée naturellement par les sols et les océans. "Identifier les mécanismes et les zone géographiques responsables de cette hausse des absorptions de carbone constitue un enjeu essentiel pour affecter le budget carbone mondial et prédire les interactions future entre le carbone et le climat ", avertissent les auteurs.