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Climat : une planète au pied du mur selon le Giec

Dans son rapport de clôture de son sixième cycle d'évaluation, le Giec tire à nouveau la sonnette d'alarme : pour éviter un réchauffement probable à 3 °C d'ici à 2100, les actions sont à entreprendre dès aujourd'hui.

Gouvernance  |    |  N. Gorbatko
Climat : une planète au pied du mur selon le Giec

Après huit ans de travaux et sept comptes-rendus thématiques, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) a rendu son ultime rapport, ce lundi 20 mars, synthèse de ses précédents exposés. Le dernier du genre avant plusieurs années. Une fois de plus, ces scientifiques tirent la sonnette d'alarme. En raison d'une augmentation continue des émissions de gaz à effet de serre, le défi à relever pour maintenir le réchauffement de la planète à 1,5 °C est aujourd'hui devenu colossal, expliquent-ils. Les lacunes des plans existants et de leur mise en œuvre conduisent la planète vers un avenir dangereux.

Près d'un Terrien sur deux en situation de vulnérabilité

L'enjeu est d'autant plus crucial que chaque réchauffement supplémentaire se traduit par une escalade des dangers : vagues de chaleur plus intenses, précipitations plus abondantes et autres phénomènes extrêmes, alarmants pour la santé des populations comme pour celle des écosystèmes, encore plus ingérables lorsqu'ils se combinent à d'autres problèmes tels que les pandémies ou les situations de conflits. Des gens meurent déjà de chaleur accablante, soulignent les spécialistes. Certains font également face à une insécurité alimentaire et hydrique qui devrait s'accentuer avec le réchauffement climatique.

La situation atteint désormais des proportions très importantes. En Afrique, en Asie, en Amérique... C'est aujourd'hui près de la moitié de l'humanité qui vit dans des régions très vulnérables. Au cours de la dernière décennie, ces populations ont enregistré 15 fois plus de décès dus aux inondations, aux sècheresses et aux tempêtes, indique le Giec. Or, ce sont également celles qui ont le moins contribué aux dérèglements actuels. À l'inverse, les 10 % des ménages les plus émissifs contribuent à hauteur de 34 à 45 % à l'ensemble des émissions des ménages. Maîtriser la hausse des températures répond donc aussi à une question de justice sociale.

La partie n'est pas perdue d'avance

Tout ne serait pas perdu pour autant, selon les experts. « Si nous agissons maintenant, nous pouvons encore assurer un avenir durable et vivable pour tous », estime même Hoesung Lee, le président du Giec. Désormais, il ne reste plus que sept ans aux pays pour réduire de moitié leurs émissions de gaz à effet de serre et mettre en œuvre les indispensables mesures d'adaptation. Les correctifs sont cependant à démarrer dès maintenant, la résilience de la planète devenant plus difficile à chaque augmentation des températures. « Les choix qui seront fait au cours des prochaines années joueront un rôle déterminant pour décider de notre avenir et de celui des générations à venir », insistent les membres du Giec.

“ Les choix qui seront fait au cours des prochaines années joueront un rôle déterminant pour décider de notre avenir et de celui des générations à venir ” Giec
Meilleure gestion des écosystèmes, avec une conservation efficace de 30 à 50 % des terres, des eaux douces et des océans, changements dans les secteurs de l'alimentation, de l'énergie, des transports ou de l'industrie, partage des technologies et des savoirs-faire... Pour affronter ces enjeux, outre l'engagement politique, la coordination des stratégies, la coopération internationale et la gouvernance inclusive, « il existe de multiples options réalisables ou efficaces, assurent les spécialistes. Elles sont disponibles dès maintenant ».

Parmi les solutions possibles, les experts mentionnent le développement des énergies renouvelables, mais aussi la capture et la séquestration du carbone. Des propositions qui inquiètent Les Amis de la terre. « Nous ne pouvons pas nous fier à des technologies d'élimination qui sont encore au stade hypothétique, proteste l'association. Nous devons entendre les messages urgents contenus dans le rapport du Giec sans tomber dans le piège de croire que l'élimination du dioxyde de carbone suffira à sauver la situation. » Les spécialistes du Giec mettent par ailleurs l'accent sur la nécessité d'associer aux connaissances scientifiques les expertises autochtones et locales.

Plans nationaux et financement à revoir

Parmi les autres leviers à actionner figure en bonne place celui des financements, que le Giec espère multiples, suffisants et bien alignés, pour ne pas devenir improductifs et se transformer en frein aux progrès. « Il existe suffisamment de capitaux mondiaux pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, note le Giec. Les gouvernements par le biais de financements publics et de signaux clairs aux investisseurs sont essentiels pour réduire ces obstacles. Les banques centrales et les régulateurs financiers peuvent également jouer leur rôle. » Pour le moment, le niveau des ressources financières consacrées au climat reste très insuffisant et largement dépassé par les flux d'argent fléchés vers les énergies fossiles, par les établissements privés comme par les pouvoirs publics. De même, les dépenses nécessaires à l'adaptation des territoires au changement climatique dépasseraient largement les fonds qui lui sont alloués.

Si les experts du Giec mettent en avant les opportunités à saisir, ils ne cachent pas non plus leur inquiétude face aux écarts entre les efforts à accomplir et les contributions de chaque État prévues dans leurs plans nationaux. Pour ces derniers, il est ainsi probable que le réchauffement dépassera les 1,5 °C au cours du XXIe siècle et qu'il sera plus difficile de le limiter en dessous de 2 °C. Si cet écart n'est pas comblé, nous nous dirigerons vers un réchauffement de la planète de 3,2 °C d'ici à 2100, préviennent-ils. « Les dirigeants sont confrontés à un choix : prendre la science au sérieux et mettre en œuvre les mesures significatives nécessaires avant 2030 ou continuer à les retarder et condamner les générations futures aux terribles coûts de l'inaction », résume Mary Robinson, présidente du groupe The Elders et ancienne Haut-Commissaire des Nations unies aux Droits de l'homme. Ces appels seront-ils entendus ? Les discussions lors de la COP28 en témoigneront. Ou pas.

Réactions5 réactions à cet article

le CO2 ne représente que 0.04% de l’atmosphère ... le principal GES c'est la vapeur d'eau (60% des effets source GIEC) ... on arrête de transpirer et on coupe tous les arbres ou on réfléchit un peu ? pas d'eau pas de vie pas de climat ! c'est l'eau qui régule le climat via la couverture végétale ! Aux arbres citoyens !!!

laurent | 21 mars 2023 à 10h36 Signaler un contenu inapproprié

Si je puis me permettre, c'est plutôt l'humanité qui est au pied du mur, pas la planète. Même invivable, la planète continuera d'exister. Nous, les infréquentables pour les autres locataires terriens, c'est beaucoup moins certain. Et n'en déplaise à quelques milliardaires, il n'y a pas de planète de rechange.
Encore faudrait-il que nos si brillant(e)s stratèges politiques prennent enfin conscience de la réalité de la situation.
Il est toujours plus urgent de sponsoriser grassement, à coups de fonds publics, le CAC 40 et ses "premiers de cordée".
Quant à nous en remettre à la "technologie-miracle" pour nous extraire du piège dans lequel nous nous sommes précipité(e)s en y entraînant le reste de la création, ce n'est au mieux qu'un aveu d'impuissance. Procrastiner en hypothéquant l'avenir n'a rien d'une attitude responsable.
L'illusion, si elle est parfois synonyme d'espoir fragile, n'est pas une stratégie.

Tonton Albert | 21 mars 2023 à 11h25 Signaler un contenu inapproprié

Ainsi donc la limite de +1.5°C revendiquée comme à ne pas dépasser en grande pompe à la COP21 était du flan... ça alors, j'en reviens pas ! Et voilà en pleine lumière le problème consubstantiel du GIEC, bridé par des intérêts bien plus puissants que lui et qui ne veulent surtout pas que la situation actuelle qui leur confère leur puissance change ! Dernier avatar, la CCS, qui revient à envisager d'utiliser des procédés de science fiction extrêmement coûteux pour piéger au mieux quelques millièmes du CO2 qu'on produit : une fuite en avant technologique à la Musk et ses suppôts transhumanistes ! On voit bien derrière la patte des hydrocarbures, et c'est juste écœurant.

dmg | 21 mars 2023 à 12h17 Signaler un contenu inapproprié

Merci pour cet article.
en prenant beaucoup de recule sur le sujet, on se dit que tout n'est pas très claire. Il y a déjà les nombreux facteurs du réchauffement à prendre en compte, pas que le CO2 (bien vu Laurent !!!). Sans compter que ces mêmes rapports du geic écrivent noir sur blanc une baisse de la température ces 8 dernières années... où est la courbe croissante tant présentée ???

"il ne reste plus que sept ans aux pays pour réduire de moitié leurs émissions de gaz à effet de serre et mettre en œuvre les indispensables mesures d'adaptation"
Vu comment le sujet est traité mondialement, je pense que ça va être compliqué ^^

"largement dépassé par les flux d'argent fléchés vers les énergies fossiles"
Ne serait-ce pas là où il faudrait mettre des taxes importantes sur les profits??? ca me semblerait logique...

Et pour en revenir au recul nécessaire, quand on se dit qu'un pays qui augmente chaque année ses émissions de CO2 à l’équivalent des émissions de la France SANS prendre la moindre mesure, quelle serait notre impacte si on divise par 2 nos émissions ??? sans parler du suicide économique déjà bien entamé dans notre pays??? france = 0.9% du CO2 au niveau mondiale de mémoire...

Ps : oui, je ne mets plus de F majuscule car elle ne le mérite malheureusement plus…

ArnauLdL | 21 mars 2023 à 17h58 Signaler un contenu inapproprié

Bonsoir ! nos populations sont de plus ne plus soucieuses de la problématique du réchauffement de la Planète et ses conséquences sur les dérèglements climatiques. ces soucis ne sont pas sans intérêt. une bonne partie est disposé à préter main forte pour des actions de reboisement. A+

DAOUD | 21 mars 2023 à 22h37 Signaler un contenu inapproprié

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