Malgré les 55.000 points de collecte en France, seul un tiers des piles usagées prend le chemin du recyclage. A l'instar de ce qu'elle propose déjà pour les déchets papier dans les entreprises, La Poste y voit une opportunité pour aller capter ce gisement de piles directement chez l'habitant. "Notre collecte ne va pas concurrencer le système déjà en place, c'est complémentaire et puis il faut innover pour réussir à atteindre les objectifs imposés par l'Europe, un taux de collecte de 45%", explique Jean Assémat, chef du projet à La Poste. Cette première expérimentation est testée sur plusieurs collectivités : l'agglomération de Rodez (35.000 foyers), l'Union et Saint Jean (10.000 foyers), autour de Toulouse. Une géolocalisation intéressante pour tester cette nouvelle collecte puisque l'industriel partenaire, SNAM, qui recycle les piles, se situe à moins de 10 km de Rodez.
Le concept de collecte en porte à porte
Une plaquette d'information est distribuée à une partie de la population, c'est-à-dire celle qui dispose d'une boîte aux lettres "normalisées" que le facteur peut ouvrir avec sa clef. Un sachet en plastique d'une capacité d'une vingtaine de piles est joint au prospectus. Une fois le sachet rempli des accumulateurs en fin de vie, l'habitant est invité à contacter le service par téléphone ou commande sur internet. A la prochaine tournée de courrier, le facteur en profite pour recueillir le petit colis préalablement disposé dans la boîte aux lettres. Ce service de collecte est sans surcoût pour l'usager qui, lorsqu'il achète des piles neuves, paye l'écocontribution. La Poste y voit quant à elle un intérêt économique puisque cette collecte est financée, à hauteur du tonnage collecté, par la filière REP. Une belle opportunité donc de percevoir des revenus complémentaires face à la chute inexorable du volume du courrier distribué par les postiers.
Premier bilan en demi-teinte
L'opération a duré un mois. Globalement "les facteurs se sont bien appropriés le processus, au niveau qualitatif, tout fonctionne, les particuliers qui ont souscrit au service sont très satisfaits", déclare Jean Assémat. Pourtant, on constate qu'au centre de stockage de La Poste, seuls deux fûts de collecte ont été remplis contre quatre prévus initialement ! "On a un taux de retour qui est inférieur à plus de 50% de nos attentes", avoue Jean Assémat. Un bilan plus global va être opéré dans les prochains mois pour tenter d'améliorer ces résultats plutôt décevants, "notamment en insistant davantage sur la communication", et dresser un bilan sur les coûts/bénéfices de cette nouvelle activité pour éventuellement la lancer sur tout le territoire français.