Des associations (1) ont déposé, jeudi 13 mars, une plainte visant un important marchand de bois et produits ligneux - la branche française de l'entreprise DLH (Dalhoff, Larsen and Horneman) - au Tribunal de grande instance de Montpellier.
"Durant la guerre civile qui a sévi au Libéria de 2000 et 2003, DLH aurait acheté du bois illégal à des entreprises libériennes, dénoncent-elles, en important du bois issu de concessions forestières exploitées par des entreprises corrompues, la branche française de DLH s'est rendue coupable de recel en bénéficiant du produit de ce délit".
Cette plainte s'ajoute à celle déposée par Global Witness en février 2014 devant l'organisme de certification pour la filière bois (FSC) toujours concernant un commerce de bois illégal en provenance du Libéria.
En vigueur depuis le 3 mars 2013, le nouveau règlement sur le bois de l'Union européenne (RBUE) impose aux importateurs de mettre en place des systèmes de surveillance pour éviter l'entrée de ces produits illicites sur le marché européen. Les commerçants, qui achètent ou vendent du bois déjà sur le marché, doivent quant à eux identifier leurs fournisseurs et leurs clients dans un registre.
Pas de sanctions adéquates
"La France n'a pas encore mis en place de sanctions adéquates dans le cadre de l'application du RBUE, déplore Jérôme Frignet, chargé de campagne Forêts pour Greenpeace France, [si] le projet de loi [d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt] actuellement en discussion devant le Parlement français (…) venait à être adopté sous sa forme actuelle, cela donnerait lieu à une situation absurde : une compagnie fautive devrait payer une amende mais pourrait continuer à tirer profit de l'infraction en continuant à vendre du bois ou des produits à base de bois".